En amont de la journée du 8 mars, des centaines de personnes se sont rassemblées dans les rues de Lille le samedi 6 mars pour défendre leurs droits et dénoncer le système patriarcal. Étudiant.es, syndicalistes, travailleur.ses, musicien.nes et bien d’autres ont défilé avec détermination. Autant de visions du féminisme qui s’entrechoquent.
« Violeurs tremblez », « La fin du patriarcat est proche », « Elle le quitte, il la tue ». Des lettres capitales tracées à la peinture noire sur des feuilles blanches. Depuis quelques mois, il est presque impossible de sortir dans les rues de Lille sans tomber sur l’un de ces « collages féministes ». Nous avons rencontré des colleurs.es pour discuter de leur vision du féminisme et de leur mode d’action original.
La moitié des personnes LGBTQI+ préfère ne pas évoquer leur orientation sexuelle ou leur identité de genre face au personnel médical. Parmi elles, les personnes transgenres sont aussi celles qui subissent le plus de discriminations dans l’accès aux soins. La majorité préférerait même éviter de se soigner plutôt que d'avoir à subir la transphobie du personnel médical.
Dimanche 3 mars, une marche de femmes gilets jaunes est organisée à Lille. Dans un mouvement souvent accusé de sexisme et où les discussions sur les rapports de genre sont rares, on s'est demandé par qui et comment une telle initiative a été prise. Deux organisatrices de la marche, Juliette et Morgane1 nous racontent.
La contraception est souvent synonyme d’une galère qui concerne à peu près tout le monde. La pilule pour les ados, le stérilet pour les mamans, l’implant pour les étourdies, la capote pour les soirées…On se retrouve vite assignée à LA solution qui nous « correspond » le plus. Mais connaissez vous le diaphragme ? Cette méthode, qui date de 1880, était la plus utilisée avant d’avoir été évincée par l’apparition de la pilule. Olive partage ici son expérience de la contraception. Après avoir testé pilule, retrait, doigts-croisés, capotes, elle utilise aujourd’hui le fameux diaphragme.
Sandrine Rousseau, maîtresse de conférences en économie à Lille 1, a quitté cet automne son poste de secrétaire nationale adjointe d’Europe Écologie - Les Verts pour se consacrer à la lutte contre les violences sexuelles. Dans la foulée de son ouvrage éponyme, elle lance l’association "Parler". On a voulu questionner la portée politique et collective du projet... le résultat est mitigé.
Militant de longue date au sein de l’association les Flamands roses et membre du J’en Suis J’y Reste, Bruno a accumulé au fil des années quantité de souvenirs et de documents de travail qui, le temps passant, ont pris une valeur historique. Il organise aujourd’hui des promenades qui donnent à voir une autre histoire de Lille, particulièrement méconnue. Et si on se lançait dans l’histoire d’une autre Lille ?
Dans le cadre de ma recherche d'emploi, Coca m'a invitée à lui rendre une petite visite. La marque organise une « présentation de ses métiers conjugués au féminin » pour la Journée de la Femme. L'occasion de tailler un costard aux patrons qui sont à l'initiative d’un projet qui fleurait bon le coup marketing. Welcome to the land of freedom!
Janvier 2017, l'université Lille 2 est touchée par une affaire de sexisme. Un professeur d'histoire de droit affirme en amphi devant 500 étudiant.es de licence 1 à propos d'un micro qui fonctionne mal : « C'est comme les femmes, il faut taper deux fois [dessus] pour qu'elles comprennent ». La Brique republie cet article de 2015 où elle s'était attelée à analyser le harcèlement sexuel à l'université de Lille 1 et Lille 3. Un article qui reste malheureusement toujours d'actualité.
En 2013, un rapport du Sénat alertait sur le harcèlement sexuel au sein des universités. La Brique est allée enquêter du côté de Lille 1 et Lille 3, qui figurent parmi les premières facs en France à avoir mis en place des cellules de veille et de prévention. On a gratté le vernis de ces jolies initiatives… Et ça nous a pas rassurés.
Depuis trente ans qu'on islamise des questions sociales, les pouvoirs politiques et médiatiques ont particulièrement mis l'accent sur le foulard islamique. Ce faisant, ils ont réussi la prouesse de faire passer ce vêtement pour une menace, et les femmes qui le portent pour des victimes. Sans jamais bien sûr leur donner la parole.
Pendant la première moitié du XXe siècle, le contrôle de la prostitution permettait de « protéger » les hommes face à des femmes jugées « dangereuses ». Alors que treize personnes comparaissent dans l'affaire du Carlton pour proxénétisme aggravé, un petit retour en arrière nous éclaire sur ce système de privilèges masculins.
Voilà vingt ans que des gitans n'avaient pas manifesté à Lille. Un silence rompu par les femmes de l'aire d'accueil d'Hellemmes-Ronchin. Déterminées à quitter le terrain délétère sur lequel elles vivent, elles affrontent Lille Métropole, responsable de l'aménagement et de l'entretien des lieux.
C'est un bout de terrain isolé derrière le Mont de Terre, cerné par deux usines : UNIBETON et La Briqueterie du Nord (BDN). L'une fabrique du béton, l'autre broie des matériaux extraits de chantiers. À notre arrivée sur place, la route est à moitié submergée par des eaux stagnantes. « Du béton tombe des camions et bouche les évacuations des égoûts », explique Cindy, qui nous accueille.
Le milieu LGBT n’est pas uniforme. Une ligne de fracture se dessine entre un courant « intégrationniste » ou « mainstream », qui vise à s’intégrer au système tel qu’il est, et un courant plus libertaire, qui se refuse à jouer le jeu de l’assimilation. Les Flamands roses, un collectif du quartier de Moulins, dont La Brique a souvent relayé les actions, se situe plutôt du côté radical.
La Brique, journal créé en mixité hommes / femmes, a voulu entendre des médias libres organisés en non-mixité. Des membres de la revue Timult, et le collectif de l'émission de radio Dégenré-es ont accepté de répondre à quelques questions. Une occasion pour La Brique, au fil des échanges, de réinterroger son sexisme.
Le Planning est un outil de résistance au vieil ordre moral. Depuis 2009, les difficultés de financement s'accumulent. En cause, le désengagement de l’État qui nie la dimension idéologique des politiques mises en place en prétextant du contexte de crise. Les fermetures de centres du Planning Familial se multiplient depuis.
Quand on a décidé de plancher sur le féminisme, on s'est direct dit qu'il fallait ouvrir nos pages à la plume de Clemmie Wonder, une blogueuse lilloise qu'on aime vraiment bien. Elle a accepté tout de suite de nous pondre un texte, et de nous donner quelques petits conseils bien mordants.
Le changement d'état civil pour les personnes transgenre relève systématiquement du parcours du combattant. L'absence de cadre juridique ouvre la porte à de nombreux cas de transphobie tant au sein des services administratifs que parmi les médecins... Quand ce ne sont pas des « spécialistes » douteux qui occupent le terrain.