Queer, non-binaire et révolutionnaire

niktou Le 13 mai 2023 a eu lieu à Paris la marche Existransinter, une manifestation politique axée sur les droits des personnes transgenres et intersexes. Cette année, son mot d’ordre est « mobilisé.es contre la loi Darmanin », symbole de l’intersectionnalité promue par le collectif inter-orgas (assos, syndicats, groupes politiques). En effet, il faut prendre en compte que de nombreuses personnes LGBTQIA+ viennent chercher refuge en France pour échapper à l’homophobie, la transphobie et/ou les mutilations génitales. Et cette loi, de son vrai nom « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », met en danger un grand nombre d’individus en les enfermant dans des CRA (Centre de rétention administrative) et en les renvoyant dans le pays qu’iels ont fui. Surtout que les personnes queer sont plus à même d’être précaires et victimes de violences.
C’est donc près d’un millier de personnes venu.es de toute la France et peut-être au-delà qui se réunissent sur la Place de la République, point de départ de la marche. Des cortèges spécifiques sont prévus, avec plusieurs mesures d’accessibilité (distribution de masques, boules quies, formation de binômes, véhicules…). De nombreux discours, abordant le travail du sexe, l’anti-capitalisme, l’anti-racisme, l’anti-fascisme, le féminisme et bien sûr les droits des personnes trans et inter, galvanisent la foule avant que celle-ci ne s’élance dans Paris.
 
Le parcours est encore fraîchement décoré des manifestations contre la réforme des retraites : des vitrines protégées par du contre-plaqué, des distributeurs éventrés, des panneaux publicitaires recouverts de stickers, de nombreux messages et A cerclés tagués. Malgré la radicalité des discours, le cortège reste calme et atteint la Place de la Nation, où l’on traîne un moment avec l’arrivée du soleil. De la nourriture est vendue à prix libre par des occupant.es du squat anarcha-féministe La Baudrière (qui a récemment fait l'objet d'une perquisition par la SDAT dans le cadre d'une vaste opération de répression des mouvements écolos radicaux (1)).
 
L’évènement tend à se multiplier dans d’autres villes, notamment à Lille l’année dernière. C’est environ 200 personnes qui auront traversé la ville le 15 octobre 2022 avec des pancartes réclamant par exemple la PMA pour toustes ou une meilleure action de la mairie de Lille sur les dossiers de changement de prénom.

 

1. Lire : « Petit point sur les gardes à vue de Montreuil dans l'affaire de l'usine Lafarge », paris-luttes.info, 13 juin 2023

 

Une pride à Calais ?

La première marche des fiertés est organisée à Calais le 18 juin. Elle est à l'initiative du collectif féministe de Calais, avec le soutien du Planning Familial, SOS Homophobie et Aids. Une occasion de rendre visibles les personnes LGBT et leurs revendications sur un territoire qui manque cruellement d'associations communautaires pour venir en soutien aux personnes LGBT.

Les premières marches des fiertés ont été organisées en France dans les années 1980 soit 15 ans après les émeutes de Stonewall qui avaient donné lieu à la première pride. Lille a longtemps été la seule ville de la région à organiser des marches. Heureusement, les communautés LGBT ont commencé à pouvoir en organiser sur les villes moyennes comme à Arras qui s'apprête a accueillir sa dixième pride, ou Lens et Douai qui en organisent depuis l'année dernière.

Rechercher

logo jemabonne

En brèves

  • Quand l’extrême droite rêve de faire école

    Dans « Quand l’extrême droite rêve de faire école, une bataille culturelle et sociale » publié en novembre 2023, Grégory Chambat, enseignant dans un collège des Yvelines et engagé chez SUD éducation, rappelle les desseins fascisants et autoritaires de l’extrême droite pour l’école. Une vision...

    Lire la suite...

  • Mort de Samba : le prétexte de la folie ?

    D’après des proches, Samba était arrivé en France un an plus tôt, suite à de « brillantes études » au Sénégal, il avait trouvé un emploi de testeur QA1 pour une entreprise d’informatique. Suite à sa mort le 13 mars 2024, une source policière a déclaré que le jeune informaticien avait perdu son...

    Lire la suite...

  • « Nos droits fondamentaux sont bafoués ! »

    Vendredi 12 avril 2024, plus d’une centaine de personnes s’étaient rassemblées devant le siège de la MEL à l’appel de l’association Da So Vas. Portée par un collectif de femmes, l’association réclame qu’on respecte les droits et la dignité des « gens du voyage ». C’est dans ce sens que plusieurs...

    Lire la suite...

  • Copinage (peu) éhonté ! Éric Louis « Mes trente (peu) glorieuses ».

    « Salut les copains-pines de la Brique. Encore un livre ! Et oué, entre deux journées d'usine je m'emmerde. J'espère que cet envoi gracieux me vaudra une putain de pub ! Je sais, je suis un crevard. -Éric- » C'est donc par ces mots de crevard qu'Éric Louis nous a gentiment dédicacé son nouveau livre...

    Lire la suite...

  • Another brique in the wall

    Roger Waters, chanteur, bassiste et co-fondateur du groupe Pink Floyd, performait au stade Pierre Mauroy pour un concert XXL aux airs de meeting politique, le 12 mai 2023. Entre deux classiques, le rockeur de 79 ans ne s’est pas ménagé pour balancer des pains à tour de bras, comme il l’a fait...

    Lire la suite...