Esclavage moderne

prostitutionLa traite des êtres humains est la seconde activité la plus lucrative au monde, au coude à coude avec la drogue et après les armes. Elle alimente à 79 % les réseaux de prostitution. Une marchandisation des corps qui repose sur une exploitation de la misère des classes les plus défavorisées. Quand on sait que 70 % des populations les plus pauvres sont des femmes...

Lire la suite : Esclavage moderne

Paroles de femmes prostituées

passesVendredi au local d’Entr’actes. Une des après-midi d’accueil où les femmes (en majorité même s’il y a parfois des hommes) peuvent venir faire une pause. Juste prendre des capotes, du matériel de shoot, du matériel de prévention ou se poser, discuter, demander un conseil ou une consultation, prendre une douche ou juste être au chaud et ensemble. Quelques femmes ont accepté de nous parler, nous montrant leur vision de la prostitution. Leurs paroles, indispensables, ne révéleront pas l’expérience de celles qui, condamnées au silence, ne parlent justement pas.

Lire la suite : Paroles de femmes prostituées

Une société schizophrène

barbieOfficiellement, la France est abolitionniste. Mais paradoxalement, elle tend d’un côté vers le règlementarisme, puisque l’argent des prostituées est soumis à l’impôt avec une estimation du nombre de passes. De l’autre, vers le prohibitionnisme, comme en atteste la loi Sarkozy de 2003 contre le racolage passif et l’expulsion des personnes étrangères qui en sont accusées. La prostituée devient délinquante alors même que son activité renfloue les caisses de l’État. En bref, j’ai le droit d’être bûcheron mais j’ai l’interdiction d’abattre un arbre ! Cette loi génère le déplacement des personnes prostituées vers des lieux plus excentrés. Elle augmente les risques de violences et la peur de se tourner vers les structures sociales en cas de besoin... La conséquence première d’un régime prohibitionniste, c’est la stigmatisation et la précarisation de l’activité.

Lire la suite : Une société schizophrène

Enquête : La prostitution à Lille

valatSe prostituer est une violence. La violence d’une nécessité économique : faire de l’argent. La violence d’une domination masculine : les femmes sont les victimes privilégiées de ces trafics qui assouvissent en majorité des hommes. La violence des corps qu’on force à céder sans désir ni plaisir. La violence de lois répressives et des flics qui les font appliquer : stigmatisations, humiliations, agressions, sont des souffrances quotidiennes. Dans ce tumulte glauque et révoltant, nous avons voulu recueillir les mots des premières concernées : les femmes qui font le tapin.

Lire la suite : Enquête : La prostitution à Lille

Eco-cache sexe

« Aujourd’hui, on a les hypothèses écologistes à se mettre sous la dent » (1). Tu l’as dit, bouffi ! Dans la bouche de Jean Badaroux, aménageur en chef de la Zone de l’Union, on se dit qu’on a à portée de métro un condensé d’enfumage vert et participatif. Pratique, la rhétorique du développement durable assure aux industriels et aux patrons d’étendre leur béton durablement.

Lire la suite : Eco-cache sexe

Qui aime bien châtie mâle

Vous avez vu la dernière couverture de CQFD représentant un patron étouffé par les énormes seins d’une Guadeloupéenne ? Si le message est bien accompagné des nombreux acquis obtenus par 44 jours de grève général e, l’image peut laisser perplexe. Réponse d’un correcteur de La Brique : « Et pour une fois qu’une femme de surcroît noire symbolise à elle seule l’étouffement jubilatoire du capitalisme colonialiste, on ne va pas bouder son plaisir ni commencer à se tire-bouchonner le ciboulot pour savoir si c’est politiquement correct ! » De notre côté, quand nous avons reçu le dessin de notre copain OLT pour illustrer les luttes féministes, la question s’est également posée :

Lire la suite : Qui aime bien châtie mâle

Performance : les tranchées du corps

L’autre, c’est celle du trottoir d’en face, celle de la pub, ou encore celle qui, pour nous autres, des femmes, incarne la perfection. Pour dépasser cet idéal, tous les moyens sont bons...Tous ? C’est en partant de cette réflexion que Cécile Talbot (1) présente sa performance Modèle, modèles, où des femmes mises en scène dans leur rapport au corps, jusque dans leur violence au corps, tentent de dire l’autre, la femme rêvée, du délire à la norme.

Lire la suite : Performance : les tranchées du corps

Contraception : ouvrez la lumière !

JPEG - 446 koLe préservatif les premières nuits. La pilule quand la relation est stable. Le stérilet après avoir eu des enfants. C’est la règle suivie par la plupart des femmes, apprise dès l’école et rappelée par de nombreux médecins, mais qui laisse de côté l’éventail des possibilités. Conséquences : aucun choix, trop peu de connaissances, beaucoup d’inégalités entre les sexes.

Lire la suite : Contraception : ouvrez la lumière !

"Parcours de l’avortante"

On distingue l’avortement par aspiration, pouvant être réalisé dans les 12 premières semaines de grossesse (14 semaines après les dernières règles), et l’avortement médicamenteux, réalisé avant 5 semaines de grossesse (7 semaines après les dernières règles). L’avortement par aspiration se pratique obligatoirement à l’hôpital.

Lire la suite : "Parcours de l’avortante"

Une histoire de femmes libres

JPEG - 707.3 koPlus de 30 ans après la loi Veil et malgré quelques avancées législatives, les conditions dans lesquelles se pratique l’IVG sont encore très décevantes. Si des efforts sont réalisés dans le Nord-Pas-de-Calais, le consensus hospitalier érigeant la région en modèle ne résiste pas à une réalité au goût amer pour les femmes. Culpabilisation, mépris, machisme : avorter c’est aussi affronter les regards d’une société plus à même de défendre le droit à l’avortement que l’avortement en lui-même.

Lire la suite : Une histoire de femmes libres

L’IVG n’est pas un droit

« La loi Veil de 1975 ne prétend pas, à proprement parler, légaliser l’avortement, encore moins le légitimer, mais seulement le dépénaliser » [1]. En effet, l’IVG reste interdite - la loi déclare même «  le respect de l’être humain dès la conception » -, mais en toute hypocrisie, la loi suspend la pénalisation de l’avortement pour raison médicale et lorsque la femme se déclare «  en situation de détresse psychologique » [2] . Le médecin n’est pas apte à critiquer cela ; son seul pouvoir est de refuser d’accomplir l’IVG (c’est la « clause de conscience »).
En 2001, la loi est enfin réécrite. le délai légal de recours à l’IVG passe de 10 à 12 semaines de grossesse. L’entretien préalable à l’IVG n’est plus obligatoire, sauf pour les mineures, mais il est systématiquement « proposé ». L’accord parental pour les mineurs est remplacé par l’accompagnement d’un adulte. Mais si l’IVG est pratiquée après 12 semaines, ou par un non-médecin (ou hors cadre médical), la loi prévoit toujours 300 000 euros d’amende et cinq années de prison.
Dans un autre domaine, la publicité en faveur de l’IVG et de la contraception est enfin légalisée, les sanctions pénales en la matière sont supprimées ! Cependant, l’incitation à l’avortement est toujours punie – mesure jamais appliquée, mais toujours symbolique. La pilule du lendemain devient disponible auprès des infirmières scolaires ou en pharmacie, sans besoin de prescription. La stérilisation volontaire est enfin autorisée.

Notes

[1] Boltanski, La condition foetale, Gallimard, 2002.
[2] Même si en pratique cet « état de détresse » est rarement à « prouver ».

Témoignages IVG

Fred MaletteNous avons recueilli une quinzaine de témoignages, la majeure partie de façon anonyme, par email, le reste par entretien. Il ne s’agit pas d’en tirer des généralités, ceux-ci ne peuvent refléter les multiples vécus des femmes qui pratiquent une IVG. Il s’agit plutôt de mettre des mots sur cette expérience passée sous silence. Quelque soit l’âge ou la région, ces écrits révèlent toujours une attitude ambigüe ou méprisante du personnel médical, la solitude des femmes qui avortent, et le besoin d’en parler.

Lire la suite : Témoignages IVG

Des femmes à l’écoute des femmes

Depuis 1995, " Parcours de femmes " est une association qui travaille avec des détenues ou anciennes détenues essentiellement sur les " prisons " de Sequedin et le centre de détention de Bapaume. La Brique a rencontré Arlette Biard et Karine Kajac. L’une, chargée du suivi d’insertion des femmes, intervient en " milieu fermé ", l’autre est secrétaire générale de l’association.

Lire la suite : Des femmes à l’écoute des femmes

Plus d'articles...

Page 3 sur 4

Rechercher

logo jemabonne

En brèves

  • Copinage (peu) éhonté ! Éric Louis « Mes trente (peu) glorieuses ».

    « Salut les copains-pines de la Brique. Encore un livre ! Et oué, entre deux journées d'usine je m'emmerde. J'espère que cet envoi gracieux me vaudra une putain de pub ! Je sais, je suis un crevard. -Éric- » C'est donc par ces mots de crevard qu'Éric Louis nous a gentiment dédicacé son nouveau livre...

    Lire la suite...

  • Another brique in the wall

    Roger Waters, chanteur, bassiste et co-fondateur du groupe Pink Floyd, performait au stade Pierre Mauroy pour un concert XXL aux airs de meeting politique, le 12 mai 2023. Entre deux classiques, le rockeur de 79 ans ne s’est pas ménagé pour balancer des pains à tour de bras, comme il l’a fait...

    Lire la suite...

  • Mortelles frontières

    Mercredi 31 Mai, un homme de 25 ans venu du Soudan a chuté d’un camion dans lequel il tentait de monter dans la zone industrielle de Marck pour passer au Royaume-Uni. Le poids-lourd lui a roulé dessus. Le chauffeur a continué sa route sans s’arrêter.Une enquête est ouverte pour déterminer s’il...

    Lire la suite...

  • Loi Kasbarian-Berge, le projet qui fout la gerbe

    Afin de protéger « les petits proprios qui ne roulent pas sur l’or » (des créatures mythologiques que le député Renaissance Guillaume Kasbarian serait le seul a avoir aperçus), la loi prévoit de dégommer...un peu tout le monde. D’après une proposition de loi, votée en octobre 2022, les locataires,...

    Lire la suite...

  • Justice oisive à Lille : plus d'un an d'attente pour les procès de manifestant.es

    Ça se bouscule aux portes des tribunaux. La faute à qui ? La police ! À Lille, de nombreux procès bidons sont prévus pour juger les personnes qui se sont fait ramasser avant, pendant et après les manifs. Tellement que certains procès ne se tiendront qu'en septembre... 2024 ! La justice est...

    Lire la suite...