« Village vertical »
Des coopératives d’habitants qui adaptent les systèmes traditionnels de production du logement. Habicoop et le Village Vertical, une coopérative sociale et écologique.
Des coopératives d’habitants qui adaptent les systèmes traditionnels de production du logement. Habicoop et le Village Vertical, une coopérative sociale et écologique.
Les techniques de vente au porte-à-porte ne connaissent pas de limites. Que celui qui n’a pas son encyclopédie Universalis dans son carton d’emballage nous jette la première canette. Avec la « déréglementation » du gaz et de l’électricité, les opérateurs privés comme Powéo ou Direct Énergie écument les rues de la région pour piquer des client-es à EDF.
Les rues continuent de s’animer, la grande foire annuelle des sentiments bat son plein. Beaucoup de gens fourmillent, au-dehors... même s’il pleut. C’est déjà la nuit, et en plus des lumières de la ville, les guirlandes d’ampoules font des dessins et souhaitent de joyeuses fêtes. Les boutiques aussi s’y sont mises. Aucune vitrine ne se contente plus d’un simple père Noël. Il faut surprendre, innover. Attirer l’œil au milieu de toute cette agitation, de toutes ces loupiotes, de toutes ces saloperies.
« On va dépenser un million et demi à payer des heures [supplémentaires], je préférerais mettre un million et demi dans le profit ». Imaginez, votre patron vous parle. En une phrase, il vous renvoie à l’état servile. Une phrase qui ne suscite aucune réaction. Car le pire avec la servitude, c’est qu’on s’y habitue.
*SAEM « Euralille », SEM « Ville renouvelée »
Les « aménageurs » ou « maîtres d’ouvrage » comme ils disent. En fait, des « sociétés privées » utilisées « au développement économique et au renouvellement urbain des territoires de la métropole lilloise. » (cf. leur site internet) Elles sont détenues en partie par les collectivités locales (LMCU possède plus de 30% dans le capital de la SEM « Ville renouvelée » présidée par M-F Delannoy, maire de Tourcoing. Aubry, elle, est présidente de la SEM « Euralille ») et en partie par le patronat local (Chambre de Commerce et d’Industrie, Caisse des Dépôts et Consignations, etc.).
Qui gère la ville ? Qui décide de bétonner la « Zone de l’Union » ? « La gouvernance ! » répondent en chœur élus et patrons. Gros mot ultime, qui, comme ses frangins de la novlangue néo-libérale, est impossible à définir précisément. Et c’est justement pour ça qu’il plaît tant. Derrière la fumée opaque des sigles et des rouages technocratiques, c’est une « gouvernance » tantôt « métropolitaine », voire « participative », mais toujours vouée aux intérêts du fric et de ceux qui le possèdent.
Vendredi 20 mars 2009. « Pôle image » de Tourcoing, Zone de l’Union. Assis sur de grands canapés blancs et entourés d’écrans géants, Martine Aubry et Yves Claude, directeur général du groupe Oxylane (Décathlon – Mulliez), annoncent l’implantation du siège « mondial » de la marque Kipsta dans l’usine phare de la friche industrielle : l’ancienne brasserie Terken. L’événement est fort en symbole. La bourgeoisie nordiste (cachée dans le clan Mulliez (1)) reprend place sur les territoires et bâtiments jadis construits par leurs pères et grands-pères.
La rue Courmont à Lille doit son nom à un industriel du XIXe siècle. Propriétaire d’une usine de coton, ce capitaliste a acheté les taudis d’une rue de Moulins pour y parquer ses ouvriers, immigrés flamands pour la plupart. A l’époque, cette rue mesurait quatre mètres de large et contenait en tout et pour tout trois latrines communes et insalubres. Les bouges comportaient une pièce unique de 4 m² pour une hauteur de deux mètres, avec un grenier en supplément. A peine de quoi y loger improprement deux personnes…
La Zone de l’Union est l’une des plus grandes friches industrielle de France. Elle couvre 80 hectares sur trois communes : Roubaix, Tourcoing et Wattrelos. Dès les années 70, elle aiguise les appétits de la Chambre de Commerce et de la Communauté Urbaine. Mais le pharaonique centre tertiaire attendra quarante ans avant de sortir de terre.
Depuis plusieurs années, l’association « Rase pas mon quartier » s’est montée dans la rue Stephenson, à Tourcoing. La mobilisation des habitant-es a réussie à empêcher la démolitionde la rue. Aujourd’hui, sur trente-deux maisons, seules neuf sont encore habitées. Quand on sonne à la première porte, on tombe sur Lino Sferrazza, membre de l’association.
Roland et Mireille tiennent le bar « Au chti péqueux », le long du canal de Roubaix. Ils ont repris le fonds de commerce depuis 3 ans et demi. « Il n’y a jamais eu de réunion autour du projet. C’est en permanence du « on dit... ». C’est totalement aléatoire. Les projets, tous les ans ils changent. Nous on ne sait pas, entre la mairie, la SEM, *etc. De toute façon, c’est de la politique ça. Ce qui est sûr, c’est que nous on pourrait pas acheter 100 m2 là-bas. Dans la rue de l’Union, il y a des maisons murées depuis 10 ans. Ils virent les gens, les mettent dans des cages à poules et laissent pourrir les maisons. Pourquoi ? »
A l’occasion de la venue de Jean-Pierre Garnier et Bendy Glu pour une discussion autour de la Zone de l’Union et de quelques autres territoires soumis à l’économie, Chez Rita, à Roubaix, nous republions un texte du premier sorti dans notre dossier de novembre 2009 consacré à la lente mort de ce quartier ouvrier.
Le groupe scolaire Hélène Boucher est une école où tous les enseignant-es pratiquent la pédagogie Freinet [1]. Après une journée en classe, nous nous sommes entretenus avec Sylvain Hannebique, enseignant des CM1/CM2 et directeur de l’école primaire.
Sous le préau de la cour, des tables et des chaises prennent l’air. Peintures, dessins et journal de l’école recouvrent les murs. Plusieurs familles sont là. Les salles de classe s’ouvrent à l’arrivée d’un adulte.
Durant la première moitié du XXè siècle, Célestin Freinet bouleverse l’enseignement et la pédagogie française. Au nom d’une certaine vision de la liberté et de l’idéal révolutionnaire, il forge des outils pédagogiques largement réutilisés aujourd’hui.
Une militante de l’association Virage-énergie - et accessoirement salariée du Réseau « Sortir du nucléaire » a assisté récemment à une conférence en présence d’Anne Lauvergeon, présidente du groupe Areva. La police était également au rendez-vous. Hors de question de laisser s’exprimer notre détractrice du lobby nucléaire. Témoignage.
Alain Dinin, PDG de Nexity, premier promoteur immobilier français, est un beau spécimen dans la faune des businessmen. Aux « grands débats » de la communauté urbaine, sa « grande gueule » en a stupéfait plus d’un. Retour sur le rêve américain d’un « ch’ti devenu roi des promoteurs » [1].
Jeudi 4 décembre, 9h. La fine fleur des politicards locaux, bailleurs et autres promoteurs est réunie au siège de la communauté urbaine (LMCU) pour un « grand débat » autour de l’habitat. Une rencontre très guindée. Beaux bureaux, beaux micros, interventions retransmises sur grand écran et repas offerts.
Un terrain de libre ? Tout le monde est à l’affût. Une vraie compétition entre promoteurs immobiliers et bailleurs sociaux, privés et publics. Les mairies et la communauté urbaine en guise d’arbitres. Au final, un seul perdant : le nombre de logements sociaux.
Un an que l’association La Pioche se démenait pour ouvrir une épicerie solidaire à Lille-Sud. L’idée prenait dans le quartier : réunions avec les habitant.es, les centres sociaux, les associations... Lorsque la mairie suspend le « processus » : elle souhaite intégrer au projet le Pacte 59, une association créée par Carrefour. Un partenariat plus ou moins forcé se met en place. Carrouf finit par manger le projet tout cru et le vide de son sens. Témoignage dépité du président de La Pioche, Xavier Broussier.
La réforme numérique terrestre prévoit la disparition de la bande FM d’ici une dizaine d’années. Pour les radios indépendantes, le coût de la réforme les condamne à mort, à moins de se plier à une logique commerciale.