Pour un droit à la folie

Une trentaine de doctorant.es chauffé.es à blanc par le mouvement social s’est constituée en collectif des précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR). Si l’initiative n’est pas nouvelle, il semblerait que ce mouvement-là ait plus de chances de s’instaurer durablement et de redonner des couleurs au tableau bien terne des universités lilloises. Focus sur les raisons de la colère des petites mains de l’université.
Éric est travailleur itinérant, il se déplace là où le travail l'appelle. Il nous livre sa vision du monde, celle d'un ouvrier.
28 avril 2016. Pour la première fois depuis mars, les rayons du soleil soutiennent les manifestant.es réuni.es. Entre action spectaculaire parfaitement coordonnée, solidarité spontanée et mise à l'amende de la pression policière, cette journée restera dans les mémoires de ce printemps lillois.
Invitée à la Fête de l’Humain d’Abord à Avion, La Brique a rencontré Michael Wamen. On en a profité pour discuter avec le délégué CGT des Goodyear qui depuis des années met toutes ses forces dans la bataille contre le géant américain du pneu. Le 12 janvier 2016, avec 7 de ses collègues, ils ont été condamnés à 9 mois ferme pour avoir séquestrés deux responsables de la boite pendant une nuit. Première en Europe, cette condamnation révèle l’agressivité avec laquelle le gouvernement entend mener le dialogue social. En attendant le procès en appel du 19 octobre 2016, c’est pour éviter la taule, que les « 8 de Goodyear » luttent désormais.
La Brique était présente le 1er mai au salon du livre de la critique sociale à Arras. L'occasion d'une causerie avec Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, sociologues de la vie des riches, auteurs du récent Tentative d'évasion (fiscale) (La découverte / Zones, 2015).
Pascal, Jérémy et Marie sont respectivement informaticien à Auchan, préparateur de commandes et chargée de l'accueil du public à Chronodrive. Trois parcours croisés, trois métiers différents, mais une même peur au travail, la leur ou celle de leurs collègues. Apparaissant sous des formes les plus banales, ce sentiment devient envahissant, et finit par devenir inacceptable.
Pour les membres de la Jonction, S. El Ayachi et J. Cormont, l’écriture est un outil d'expression à la fois libérateur et critique. Mais elle ne l'a pas toujours été. Enfants de la périphérie ou de l’ailleurs, ils ont grandi dans des milieux tenus à distance de l'écrit et du savoir scolaires, chasse gardées des classes dominantes. Chacun-e à leur manière, ils court-circuitent la monopolisation de l'espace public par la parole et la pensée des « héritiers ». Portraits à gros traits de ces pratiquants hétérodoxes de la lecture-écriture.
Souvent présentés comme l'un des rares espaces où la parole se prend sans diplôme ni autorisation, les ateliers d'écritures sont aujourd'hui monnaie courante. On a cherché à y voir plus clair, entre les aspirations à l'expression libre et les effets pervers qui s'y rejouent sans cesse.
Avec 6,5 millions d’euros d’apport pour Lille Fantastic, c’est peu dire que les entreprises privées ont partie liée avec les événements de lille3000. Officiellement, rien là qu’un soutien généreux au dynamisme culturel de la métropole. Mais pour peu qu’on y regarde de plus près, on en apprend des vertes...
Quelque chose cloche dans le blabla lille3000 : d’un côté, c’est entendu, la contribution privée à la programmation de l’association – pas moins de 40% du budget total – est parfaitement désintéressée. « Les partenaires viennent pour la culture », avance Didier Fusillier, son directeur artistique. D’un autre côté pourtant, il faudrait « ne pas voir les entreprises uniquement comme des gens qui font un chèque » [1]. Alors pour une fois, prenons le discours de Fusillier au sérieux. Et faisons une hypothèse : les entreprises ne se contentent pas de faire des chèques. Elles en attendent quelques menus retours...
En 2003, Lille n’était encore qu’une ville grise aux maisons délabrées. Les gens avaient froid et se réchauffaient auprès d’un feu de bois en mangeant des patates. Les mères chantonnaient « dors min tchio quinquin ». Puis, en 2004, les dieux de la culture Didier Fusillier et Martine Aubry se sont penchés sur son berceau pour la sauver. Martine Aubry déclarait récemment « Lille 2004 nous a fait gagner dix ans » (Le Parisien, 11/12/12). Dix années plus tard, il est temps de faire un bilan.