Confection de L’Alloeu : chronique d’un lâchage
Nous avons suivi pendant plusieurs mois les ouvrières de la Confection de l’Allœu, à La Gorgue. Elles se battent depuis l’été dernier. En février, elles ont tout simplement été « liquidées ».
Nous avons suivi pendant plusieurs mois les ouvrières de la Confection de l’Allœu, à La Gorgue. Elles se battent depuis l’été dernier. En février, elles ont tout simplement été « liquidées ».
ves Reuter est professeur à Lille 3 en sciences de l’éducation. Spécialiste de didactique du français (recherches sur l’enseignement et l’apprentissage de l’écrit). Pendant cinq ans, il a dirigé l’équipe de recherche sur l’école Freinet [1].
Ça gronde... Inutile d’établir la liste des centaines de boîtes privées, de bahuts, d’administrations en grève le 29 janvier : des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue en région contre les attaques du patronat et du gouvernement.
Météo sociale dégueulasse dans le Nord, comme ailleurs. Les mois de février et de mars additionnent annonces de licenciements, chômage partiel et fermeture de sites. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, les grands groupes de faire des marges importantes.
Qui a dit qu’on ne pouvait pas surfer sur l’Adriatique ou encore la Tyrrhénienne ? Sûrement ceux et celles qui n’ont pas vu LA vague qui déferle en ce moment en Italie. Si les médias français boycottent les nouvelles italiennes par peur de donner de mauvaises idées, La Brique s’y est intéressée. Par chance, une rédactrice était à Rome. Aperçu d’une mobilisation peut-être plus qu’étudiante...
Pour continuer d’engraisser Pinault et ses actionnaires en temps de crise, la direction de La Redoute veut mettre des centaines de gens à la porte. Pas sûr que les salarié-es se laissent faire... Nous sommes aller tâter le terrain le jour où les syndicats présentaient leur contre-expertise au plan social.
Fin novembre, trois journées de rencontres clôturent « le mois de l’économie sociale et solidaire » [1] (ESS) sur la métropole. Nous y avons laborieusement assisté. Certain-es nous reprocheront de tirer ici à boulets rouges. C’est pourtant nécessaire, tellement l’auto-congratulation fut au rendez-vous.
L’économie solidaire a perdu de sa fraîcheur initiale. Dans un échec patent, elle n’irradie plus guère les espaces locaux d’une pensée alternative. Que faut-il entendre par là ? Elle était une force autonome de contestation et de transformation – à la marge, sans doute – de l’économie de marché et d’un Etat bureaucratisé devenu garant de cette économie. Elle s’est métamorphosée en un rouage assujetti des politiques publiques en direction des désaffiliés, des travailleurs pauvres, des défavorisés ainsi qu’en une économie de survie pour ceux-ci. La solidarité politique d’acteurs de la société civile s’est transformée en une philanthropie très XIXe siècle, mais encadrée par l’État social. La contestation a laissé place à la gestion parapublique de la pauvreté.
Profiter de la misère des autres pour en faire un commerce, voilà une pratique courante depuis des lustres. De nos jours, on appelle ça de la « solidarité ». A Lille-Sud, Carrefour s’implante avec finesse en la jouant démarche citoyenne, par l’ouverture au printemps dernier d’une « épicerie solidaire ». Un supermarché qui revend aux pauvres les produits dont les magasins sont censés se débarrasser.
L’abolition du salariat, c’était bon pour l’économie sociale du XIXe siècle. Place au marketing pur jus. À l’Infocom de Roubaix, lors d’un débat sur la promotion de l’économie-sociale-et-solidaire (ESS), plusieurs agences de com’ et organisations de ce secteur sont venues présenter les résultats prometteurs de leur campagne de pub. Vive la com’, la vraie celle qui ramène clients et capitaux.
La coopérative FASINPAT [1] est une usine autogérée de céramique située à Neuquén [2], dans la Patagonie argentine. Récupérée par ses travailleur.ses il y a sept ans, elle compte aujourd’hui 470 associé.es. Le 20 octobre 2008, elle a perdu son statut légal mais continue de lutter pour l’expropriation définitive.
"Les bons de Noël, vous irez aux Assedic pour les toucher ! » [1]. Le patron de l’imprimerie Thirion à Tourcoing n’a pas apprécié la grève début septembre. Surnommé « le Tapie des Vosges », il s’était offert l’entreprise en 1991. Des 170 emplois, il n’en restait que 29 en 2008. À l’annonce d’un nouveau plan social et d’une délocalisation de l’imprimerie, les ouvriers stoppent le boulot, une première depuis plus de 15 ans. Trop tard, la liquidation est prononcée trois semaines après...
Dans « Les petits soldats de La Voix du Nord » [1], une salariée évincée de la rédaction du quotidien témoignait après un an de CDD. Ses attaques sur la primauté du fait divers et les conditions de travail ont suscité de vives réactions, souvent lamentables, de la part de chefs d’agence comme de journalistes.
La ligne éditoriale du quotidien nordiste ? Précarité et faits divers ! Une journaliste fraîchement remerciée nous plonge dans les coulisses de cette presse peu recommandable...
" Je vous laisse une demi-heure. Si vous ne reprenez pas le boulot, je reviens avec quelque chose » [1]. menace le DRH de Sieto à Somain, près de Valenciennes. Devant la fermeté des 180 salarié-es, il se torche avec le droit de grève et revient avec 14 lettres de licenciement.
Ils nous prennent pour des chaberts. Et ça fait un bail. En même temps que le nombre de Rmistes pète les scores, que l’emploi précaire, forcé et sous-payé devient la règle, les gouvernements successifs s’acharnent à sous-estimer grossièrement l’importance du chômdu.
Mexico ! Été 68 : l’armée tire à bout portant sur la foule désarmée protestant contre le pouvoir en place. L’objectif est de faire place nette avant l’ouverture des JO qui a lieu quelques jours plus tard. 2008 : l’État Mexicain est passé de la dictature à la démocratie capitaliste. L’armée, elle, n’a pas changé : elle pacifie. Les indigènes du Chiapas le savent bien.
Interview gloutonne réalisée pour La Brique par TomJo et Seb, ripaillant à l’occasion de la présentation du film par son réalisateur Geoffroy Legrelle, son sujet, j’ai nommé le célèbre entartiste Noël Godin, et Sihame Fattah, pâtissière collègue et néanmoins archiviste, au cinéma l’Univers, à Lille.
Merci aux copines et copains de Chiche ! pour cette copieuse rencontre… éminemment « terroriste ». Merci au bœuf bio, enfin, qui permit au bouillon de Charlotte, Silvia, et des autres camarades d’en faire un couscous à s’en lécher des babines de Gloupier.
Des agents de la Caisse d’Allocations Familiales de Roubaix étaient en grève ces dernières semaines. Par des arrêts de travail de 55 minutes par jour, les salarié-e-s ont fait émerger la dégradation de leurs conditions de travail et les dangers de la ré-organisation des CAF prévue pour 2011. Focus sur des travailleurs sociaux aux prises avec l’idéologie du management.
Il faut manger, chante aujourd’hui Manu Chao ? Comme les nourritures mentales nous tiennent debout, les nourritures tout court nous maintiennent en vie. C’est sûr, on peut tenter d’infuser La Brique, mais ça ne vous fait pas le café matinal (et que les gosses nous croient et n’essaient surtout pas, c’est vraiment de l’encre !) A Lille comme ailleurs, un truc nous tient bien à la gorge, qui concerne tout le monde sans toutefois passer par la matraque. C’est manger, infinitif. Certains le font avec goût, d’autres sans moyens.
Une nouvelle génération de jeunes est en marche. Ce sont les volontaires ! Ici ou ailleurs, ils rendent service au milieu associatif. Et pour leur permettre de mieux s’engager, on a créé pour eux un statut sur mesure : le Service Civil Volontaire. Quand l’Etat prend l’éducation citoyenne des jeunes à coeur, volontariat rime avec initiation à la précarité renforcée.