Edito N°12 - A chacun son rythme
On a vu ce patronat de la grande distribution ou du textile, des mines ou de l’automobile nous réduire à l’état de « ressources humaines », « variables d’ajustement » de leurs profits. On a laissé ces techniciens du désastre nous rationaliser et nous évaluer, domestiquer la nature, bousiller nos paysages et notre santé. On a vu ces flics et ces militaires nous réduire au silence. On a laissé leurs porte-voix noyer toutes ces oppressions dans un flot continu de bonnes nouvelles et de faits divers décérébrants. Et on a regardé cette gauche du Nord et d’ailleurs tuer dans l’œuf nos rêves d’émancipation.