8 Mars 1977, élections municipales à Lille. Le Clampin Libéré dégueule les candidats Mauroy et Ségard. 31 ans après son joyeux prédécesseur, La Brique rend hommage et rouvre les dossiers des poires avariées. L’occasion était trop belle pour dépeindre ces précieuses ridicules, qui voient depuis quelques semaines s’affronter les “rois des cons” pour un bout de trône1.
Toujours loin de la presse conventionnelle et de ses donneurs de leçons, et loin d’être sûrs d’avoir raison, nous essayons de vous donner des infos utiles et de provoquer des questionnements, qui n’ont pour finalité ni votre abstention ni votre participation. L’enjeu est autre et reflète ce que nous faisons de ce canard depuis un an : savoir comment et par qui nous sommes localement gouvernés et quels sont les principes de la « gouvernance » urbaine, ici et aujourd’hui. Vous nous direz : « Pas besoin des élections pour en rajouter une couche ! » C’est bien pourquoi on continue de vous informer sur les coulisses et les manoeuvres des politiques urbaines actuelles, qu’elles viennent de l’Etat ou des collectivités territoriales. Et nous en rajoutons, en questionnant la réhabilitation d’un quartier populaire comme Moulins, ou encore en nous demandant si la fumeuse expo Pinault estampillée « mairie de Lille » contribue à faire une ville toujours plus solidaire. Solidaire, on ne l’est ni avec la mairie ni avec la préfecture qui se renvoient la balle pour régler le problème des Roms. Solidaire on l’est avec tous ces gardés à vue, de Roland Diagne, porte-parole du Comité des Sans-Papiers 59 (voir http://lille.indymedia.org/), aux déboulonneurs arrêtés en flagrant « délit » de barbouillage de pub. Ici ou ailleurs, élections ou pas, la répression sur les militants-e-s ne s’arrête pas et nous ne cesserons pas de la dénoncer.
Tout ça pour dire que la focale que nous mettons sur les municipales et ses enjeux (oui oui les élections changent, un tant soit peu, nos vies) ne nous empêche pas de poursuivre nos enquêtes. Pour le coup, notre joyeuse équipe de jamais content-e-s a mis les pieds dans le plat des zones à risques dans la région. Et le refrain entendu nous semble familier : si rien n’est alarmant, on voit bien que les intérêts privés, comprenez économiques, ne cessent de rogner sur les intérêts publics.
Depuis le début de cette aventure journalistique, nous avons voulu nous faire un reflet, parmi d’autres, de notre région, de Lille, de ses quartiers, de sa vie sociale et associative...tout en mettant en lumière ce que les cercles de pouvoir en font ou veulent en faire. Avec les prochaines élections, nous sommes -aussi- en plein dedans ! Et si vous vous marrez au moins moitié de ce que nous auront apportés ces notes, on aura déjà gagné un truc à ces élections ! Si on ne résistait pas dans la joie, au nom de quoi le ferions nous ?
Et si, tout abstentionniste ou citoyenniste que vous soyez, vous êtes dégoutés de votre nouveau ou nouvelle maire et que vous avez envie de vous changer les idées, La Brique vous file rencard pour une bouffée d’air frais (ou pas) : le 29 mars c’est notre soirée de soutien à la mairie de quartier de Wazemmes ! Merci qui ? Merci la mairie !
1 : Renaud, Hexagone, Années 1980.
L’équipe de rédaction