P 2. Édito « Au turbin ! »
P. 3. M.I.E : invisibiliser pour ignorer
P. 4-5. Calais, capitale des barbelés
P. 6-7. Gens du voyage
P. 8. Brèves
P. 9-21. Dossier « Crève, travail(le), crève »
P. 9. Crève, travail(le), crève
P. 10-11. Entreprise libérée, salarié.e perfusé.e
P. 12. Auchan ou la vraie vie
P. 13. Sublimes Uber ou les multiples vies du salariat
P. 14-15. Pocheco : lettre verte non recommandée
P. 16-17. Service civique, la prépa-précarité
P. 18. Quand le travail tue
P. 19. Moment de grâce à Pôle emploi
P. 20-21. Amiante : une justice pour les victimes ?
P. 22. Brèves générales
P. 23. Marc Coucke, le mec qui rêve d'acheter la Belgique
P. 24. Une société civile très privée
P. 25. Le talentueux monsieur Itier
P. 26. Intervention de la police : un animateur dans le coma
P. 27. Putsch dessin
P. 28. 4e de couv'
p 2. Édito « Au turbin ! »
Les mineurs isolés étrangers de Lille continuent de survivre et de lutter pour un hébergement et une scolarisation. Des dizaines d'entre eux restent totalement ignorés par le département, dans le mépris le plus total. Début juin, une tentative de réinstallation au parc des Olieux tourne court. La pression policière et des méthodes indignes ont stoppé net leur début d'organisation. Déterminés et épaulés par le collectif des Olieux, les jeunes luttent pour leurs droits et arrachent néanmoins des petites victoires.
Octobre 2016, l’État ordonne l’évacuation du bidonville de la lande de Calais. Installées progressivement depuis 2015, 10 000 personnes ont tenté de construire sur cette zone un semblant de ville avec son école, ses commerces, ses restaurants, ses lieux de culte, etc. La situation était d’une extrême précarité, mais la vie s’était tout de même à nouveau organisée. En trois jours, tout a été rasé à coups de bulldozers. Et Hollande de déclarer : « J’assure aux Calaisiens qu’il n’y aura pas de réinstallation sur la lande. Elle est évacuée. Elle sera sécurisée ». Voilà comment se traduit la politique d’accueil de la France : militarisation de l’espace, invisibilisation des réfugié.es, extension de la violence policière, zéro installation sur le territoire français.
En 2015, La Brique rencontrait des femmes issues de la communauté Gens du voyage, organisées en collectif et bien décidées à faire reconnaître les pollutions générées par deux usines installées autour de leur aire d'accueil. Nous découvrions alors les zones de relégation dans lesquelles sont installé.es les Gens du voyage.
Lorsque le travail se fait rare, sa valeur sociale et symbolique explose. Un principe économique de base sur lequel l’"entreprise libérée" trouve un terrain de choix pour grandir. L’illusion sempiternelle d’un avenir incertain et dangereux permet à cette doctrine de surfer sur une conception du travail comme ultime valeur refuge suprême, qui parviendrait presque, à terme, à masquer les rapports de pouvoirs. Ici, l’entreprise se propose de devenir la nouvelle famille des employé.es, de leur apporter bonheur et liberté et tout ça, au nom de la productivité. Analyse du machin par des salarié.es libéré.es.
Il y a quelques mois, Fadila, caissière à Auchan City Tourcoing, fait une fausse couche sur son poste de travail. Scandaleuse, l’affaire défraie la chronique. Mais, loin d’être isolée, cette histoire est révélatrice d’un management particulièrement féroce pour faire marcher droit les salarié.es et les exploiter jusqu’à épuisement.
À l’heure où l’on nous prône les bienfaits du travail indépendant par rapport à la rigidité du statut de salarié, il nous a semblé important de jeter un œil en arrière : petit retour sur l’histoire du salariat depuis le XIXe siècle pour mieux comprendre les contradictions d’aujourd’hui.
Bande-annonce : « Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales qui traversent nos pays ? » C’est tellement beau qu’on pourrait y voir la plume de Nicolas Hulot à son arrivée au ministère de l’écologie. En fait, c’est le scénario du film Demain réalisé en 2015 par Cyril Dion et Mélanie Laurent. Ce film a permis à l’entreprise Pocheco de gagner en notoriété et d’être mise en scène dans tous les médias comme un modèle d’entreprise « responsable, écologique et citoyenne ». Ce qui est ennuyeux, c’est que précisément, on nous raconte des histoires…
Le 2 mai dernier, une marée de vestes à capuche orange vif s’entasse joyeusement dans l’amphi tout neuf d’une école d’ingénieur.es lilloise pour l’AG annuelle de l’association Unis-Cité, l’un des leaders régionaux du service civique. Ce contrat précaire d'un nouveau genre a depuis plus de dix ans alimenté les grosses machines associatives qui profitent d'une main d’œuvre gratuite. La clique du PS local en profite pour arroser ses soutiens à coup de subventions, le tout pour aider nos jeunes à devenir de bon.nes citoyen.nes corvéables à souhait. Le but ? « Construire un monde meilleur ». Rien que ça !
Eric Louis est cordiste, travailleur itinérant. Il nous offre depuis plus d'un an le récit de ses expériences au travail, dans les usines ou sur des terrains dangereux. Chaque année en France, 500 personnes trouvent la mort sur leur lieu de travail. Éric Louis met des mots, ses mots, sur ces morts.
Avec un ton qui lui est propre, Éric Louis nous donne à voir une autre expérience dans un tout autre type de terrain : un rendez-vous à Pôle emploi.
Le scandale sanitaire de l'amiante dure depuis près de 50 ans et a provoqué plus de 150 000 morts en France. Pourtant, les responsables courent toujours et les chances de voir un procès pénal aboutir s'amenuisent au fur et à mesure que les années passent. Retour sur l'histoire de ce matériau maudit, et les dernières évolutions de l'affaire depuis Dunkerque, où nous avons rencontré des victimes de l'amiante qui demandent justice.
Petite cité wallonne de la province du Luxembourg, Durbuy est un lieu entouré de verdure, réputé pour ses activités de détente et pour son centre-ville ayant conservé une allure médiévale. C'est ici que le milliardaire Marc Coucke a décidé d’implanter un projet de tourisme de luxe, Adventure Valley Durbuy, sans considération aucune pour la population locale et l’environnement. Malgré le combat inégal, l’association SOS Durbuy s’organise depuis plus d’un an pour y résister.
Depuis sa création, En Marche !, le parti du nouveau monarque, se revendique de la « société civile ». Le 11 mai, Richard Ferrand, son secrétaire général – qui a été poussé à quitter son tout nouveau poste de ministre des territoires, suite à ses turpitudes – affirme non sans cocasserie que la sélection des candidats d'En Marche ! « marque le retour définitif des citoyens au cœur de la vie politique ». Statistiques à l’appui, il indique que « 52 % de candidates et candidats sont issu.es de la société civile ». Mais de quelle « société civile » parle-t-on ?
p 25. Le talentueux monsieur Itier
Tout juste défait, Christophe Itier, l'ex-candidat macroniste à la députation dans la 1re circonscription du Nord, doit revoir son plan de carrière. La victoire par 43 voix d'écart du candidat de la France Insoumise, Adrien Quatennens, vient mettre un coup d'arrêt à ses ambitions politiques.
Le 10 mai 2017, la police intervient massivement dans le Vieux-Lille pour deux motocross en mouvement sur la plaine Winston Churchill. Les contrôles ne sont pas encore terminés qu’un accident très grave se produit à proximité immédiate : Johnny percute violemment un mur avec la motocross à l’angle de la rue de Gand et de la rue du Pont-Neuf. Il est plongé dans le coma pendant plusieurs semaines et commence seulement à aller un peu mieux à l’heure où l'on rédige ces lignes. Accident, ou brutalité policière ? Tout le monde exige vérité et justice pour Johnny.