SOMMAIRE DU N°45
Couverture : Florent Grouazel
Le PS a propulsé Pierre de Saintignon à la tête de sa liste kamikaze aux élections régionales. Porte-flingue de l'ombre de Martine Aubry, PDS est moqué par tout le monde pour sa faible notoriété. Sauf que quand on y regarde de près, c'est plutôt l'inverse qui ressort : le type est fort bien connu... des patrons du coin. Le domaine des transports en témoigne. Lire l'article
p5. Lille Métropole sert la soupe à Keolis et crache dans celle des pauvres
Parce qu'elle s'est embarquée dans un nouveau contrat foireux, Lille Métropole s'est mise en tête de faire les poches des pauvres pour rembourser la société qui gère Transpole, Keolis. Au passage, Darmanin, maire de Tourcoing et vice-président aux transports, en a profité pour nous coller des flics et des portiques. Ce qui devait arriver est déjà là : depuis le basculement à droite de Lille Métropole, la nouvelle majorité poursuit la même politique que l'ancienne – en pire.
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p6-7. Mutuelle des Fraudeurs, ensemble créons des liens
La Mutuelle des fraudeurs de Lille est un collectif qui prône la gratuité des transports en commun pour tous.tes. Suite à l'attaque en justice par Transpole en mai dernier, on aurait pu la croire morte et enterrée. Il n'en est rien ! La Mutuelle est bien vivante, et encore plus déterminée. Entre un projet de livre, et une coordination unitaire pour la gratuité des transports, le collectif ne lâche rien. Rencontre avec quelques un.es de ses membres. Lire l'article
p8. Réseau express vers la faillite
Imaginez des travaux pharaoniques. Ajoutez-y les notions de mobilité et de développement durable. Mélangez le tout, et vous obtenez la potion magique qui permet aujourd'hui à nos élu.es de se faire mousser : une grand projet inutile. Le Réseau Express Grand Lille (REGL) en est l'exemple typique. Une petite pyramide de plusieurs milliards que Percheron, le président du Conseil régional sortant, a voulu nous laisser en se faisant passer pour un saint, en dépit de tout bon sens. Lire l'article
p9. SNCF : la voie libérale
La marchandisation des chemins de fer français est sur les rails. À l’heure de la libéralisation européenne des services publics en réseau, et malgré les mobilisations fréquentes des cheminots, la SNCF encaisse les salves de managers acquis aux solutions de marché. Jean Finez, qui vient de terminer une thèse sur le sujet, nous restitue les principaux enjeux de ces mutations. Lire l'article
p10-11. Tous mobiles ou tous flexibles ? Les dessous de la « mobilité généralisée »…
La « mobilité », on en entend toujours parler, mais on ne sait pas toujours bien ce que c'est. Parce qu'elle est floue, elle ne s'affiche jamais pour ce qu'elle est vraiment : un projet idéologique, qui nous frappe différemment selon qu'on est femme, homme, ouvrier ou cadre. Thomas Pfirsch, un chercheur qui s'intéresse de près à ces questions, revient sur ces différents aspects. Lire l'article
p12-13. Prisonniers de Calais
Le Nord-Pas-de-Calais est une région de passage, de transit. Les flux marchands circulent, toujours plus vite. Pourtant, sur le littoral, l'État bloque des personnes voulant rejoindre le Royaume-Uni, à deux pas. Il n’y a jamais eu autant de flics, d’agents de sécurité, de fachos, de barbelés, de caméras et de morts. Mais face à ça, c’est plus de monde mobilisé que jamais, des forces collectives et de la combativité. Pour que les frontières pètent. Lire l'article
p14-15. Mon vélo est-il révolutionnaire ?
Le vélo c'est chouette. Il y en a pour tous les goûts, pour tous les prix, et c'est bon pour la santé. Parfois même, posé.e sur sa selle, on peut se sentir poussé.e dans le dos par un vrai petit vent de liberté. En fait j'adore le vélo. Sauf qu'à force de le voir devenir cet objet ''sympa'' sur lequel le pire des salauds prend des allures de bon copain, j'ai eu envie de comprendre un peu mieux ce qu'il trimballait sur le porte-bagage. Déambulation, à la pédale, entre un volcan indonésien et une zone de logistique. Lire l'article
p16. Ville à mobilité réduite
Pour se déplacer en ville, un large choix est possible : voiture, transports en commun, vélo, ou même la marche. Mais quand on est en fauteuil roulant ou déficient visuel, les options se réduisent. Si les transports en commun et l'espace public ne sont pas idéalement accessibles pour tout le monde, c'est la question de l'égalité dans la mobilité qui est posée. Lire l'article
p18-19. Delta 3 : dans l'enfer du capitalisme logistique
Il se loge au cœur de la matrice du capitalisme, et pourtant il est invisible. Le secteur de la logistique fonctionne pour huiler le circuit de la marchandise. Sur la zone de Delta 3, un site bâti sur les décombres industriels du bassin minier, la famille Mulliez et ses petits camarades de classe s'échangent de la main d’œuvre précaire pour satisfaire les exigences du « e-business ». Et c'est pas beau à voir. Lire l'article
p20. Ca fait péniche à voir
On ne s'en rend pas forcément compte. Mais le quartier Bois-Blancs est une île, entourée par la Deûle qui dessert d'un côté le port de Lille, et de l'autre un bras longeant Euratechnologie. Tout au bout, un lieu enclavé, « la Gare d'Eau », voit des péniches stationnées à l'année. En 2017, elles feront de la place pour un port de plaisance – une marina, comme disent les aménageurs. Qu'en pensent les marinier.es ? Lire l'article
p20. Gisèle, une vie de batelière
Gisèle tient ses 83 berges. 83 berges qu'elle est amarrée à sa péniche – un « bateau », il vaut mieux dire. Sous la marquise de son embarcation fixée Port de Lille, Gisèle nous raconte sa vie d'ancienne batelière. Lire l'article
p21. Le canal : c'est mort !
Le projet du Canal Seine Nord Europe a les deux lourdes mamelles de ce qu'on appelle un « grand projet inutile ». D'un côté, il prend des allures pharaoniques complètement grotesques. De l'autre, il apparaît finalement très utile – mais pour les marchands surtout. Lire l'article
p22. Des marins marchands aux marchands de marins
90% du volume de marchandises transportées dans le monde transitent aujourd'hui par voie maritime. Centrale pour la consommation, l’organisation de cette logistique planétaire reste pourtant invisible. Sur ces bateaux de plus en plus gigantesques, pas de Corto Maltese, mais des marins précarisés, déracinés, confinés et contrôlés à distance. Bienvenue à bord. Lire l'article
p23. Fives : voie rapide contre voix ouvrières
Ceux qui s’aventurent à l’est de Lille en direction de Mons-en-Barœul, Hellemmes ou Fives, la connaissent bien. La voie rapide fait aujourd’hui partie du paysage. Ce grand projet de technocrates ne s’est pourtant pas fait sans heurts : il aura fallu l’une des plus grosses saignées urbaines de l’histoire de Lille et vingt ans de lutte contre les habitants du quartier de Fives. Lire l'article