Merci Onet !

Reporterre, CQFD, Bastamag, La Brique, Mediapart, Le Nouveau Jour J, Le Ravi, Rue89Bordeaux, Le Postillon, Fakir, Attac, Le Ravi s’associent au journal Fakir, pour faire connaitre la situation de Mme Gueffar, licenciée honteusement par la société Onet.
 
Le 17 décembre dernier, Madame Gueffar était licenciée, après quatorze années à nettoyer les trains en gare d’Agen. Enquête auprès des cheminots, de la SNCF, et de la direction d’Onet.
 
« Ca fait plus de quatorze ans que je travaille à la gare d'Agen, je fais le nettoyage des trains. J'ai toujours fait bien mon travail, j'ai toujours été présente, je m'absente jamais. J'ai toujours fait mon travail comme il faut, même quand le contrôle il passe, ils sont tout le temps contents de mon travail. Et un après-midi, j'ai traversé les voies pour gagner du temps,  et, après, je me suis rendue compte que j'ai fait une erreur. Cette après-midi là, il y avait beaucoup de trains à faire et je voulais faire tous mes trains. Et c'est après que je me suis rendue compte que j'avais fait une erreur. J'ai traversé pour gagner du temps. J'ai reçu une lettre recommandée, c'était le 7 décembre, j'ai fait un entretien avec M. Loubet, le patron de l'entreprise, et il m'a dit qu'il va réfléchir et le 17 décembre j'ai reçu un licenciement. J'étais choquée, j'étais pas bien du tout, j'ai rien compris, j'étais perdue. Alors je suis rentrée chez moi en pleurant ».

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Depuis 2002, Rajae Gueffar nettoie les trains en gare d’Agen, et depuis 2008 pour Onet, numéro 1 du nettoyage en France, qui a repris le marché. « Quand elle a commencé, se souvient un ancien chef de gare, il y avait quelques anomalies au niveau de son travail, mais qui ne portaient pas sur la sécurité. Et puis c’est devenu une de celles qui travaillent le mieux, un être humain, avec des hauts et des bas, mais fiable ». Le 9 novembre 2015, Madame Gueffar traverse les voies par le parquet plancher, et non par le souterrain. La sanction tombe : non un avertissement, non pas une mise à pied, mais directement le licenciement.
C’est un choc pour Madame Gueffar, qui tremble, qui ne dort plus, ne mange plus, a vendu sa voiture, doit déménager, a perdu dix kilos, tourne aux anxiolytiques.
Mais c’est un choc également pour les cheminots du coin : « On a envahi notre CE régional, à Bordeaux, pour porter son cas, raconte Francis Portes, retraité cheminots et CGT. Je leur ai dit, aux gars : 'Que tous ceux qui ont déjà traversé les voies au moins une fois lèvent la main'. Ils l'ont tous levée ! Même les cadres dirigeants ! ».
Contactée, la SNCF botte en touche : « Nous n’avons pas d’expression sur ce sujet-là. C’est le choix d’une entreprise qui s’appelle Onet ».
Chez Onet, Philippe Lhomme – directeur délégué au réseau France – épluche pour nous le dossier de Madame Gueffar. Il passe en revue les courriers adressés depuis son embauche, il y a quinze ans : « sacs sur le quai », « prise de poste à 9 heures », « tenue de travail », « port de la tenue », etc. Depuis 2008, depuis qu’Onet est son employeur, une seule lettre de reproche : « explication sur un train non fait » (18/11/08). Et dans tout ce tas de papiers, le seul manquement à la sécurité, une « traversée de la voie », remonte à plus de dix ans (26/04/04). Bref, guère d’antécédents.

Philippe Lhomme, lui, se fait grave :« J’ai eu un accident mortel. Un agent, un père de cinq enfants, qui s’est retrouvé coupé en deux. On n’a pas compris, il a ripé, il est passé sous le train. Faut le vivre, après, aller l’annoncer à la famille ».
D’où son mot d’ordre, qu’il répète à l’envi : « On ne peut pas avoir de demi-mesure en matière de sécurité ».
C’est ce qui nous surprend, précisément, cette absence de « demi-mesure » : « Imaginez qu’on lui mette une mise à pied, nous répond Philippe Lhomme, et un mois après, elle passe sous un train. Là, quelles accusations on subirait de sa famille, de ses collègues ! »

En fait, en la licenciant, Onet lui a sauvé la peau ! « Le picto rouge était allumé, elle a failli perdre sa vie ! », dramatise-t-il. Et de poursuivre : « Comment imaginer une mise à pied, alors qu’il n’y a rien qui l’arrête ?
-Pourquoi dites-vous que ‘rien ne l’arrête’ alors que, justement, depuis son embauche, elle n’a reçu aucun avertissement pour la sécurité, aucune mise à pied ? Humainement, vous ne pourriez pas la réintégrer ?
-Mais comment réintégrer quelqu’un qui met sa vie en jeu ? ».
 A croire qu’elle a couru devant un TGV !
Le DRH, lui, Antoine Recher, est moins sentimental : « Madame Gueffar peut faire appel de cette décision, je la comprendrais. Remettons-nous en aux juges ».
On essaie, encore, de faire vibrer la corde d’humanité : « Pas sur le plan juridique, mais si on vous dit que cette femme, qui est votre salariée depuis des années, va très très mal, que quand on la voit elle tremble, qu’elle a deux fils au chômage, vous ne pouvez pas envisager une solution moins dure, plus indulgente ?
-Qu’elle se présente aux prud’hommes, et peut-être que ça lui donnera droit à des indemnités ».
Comme si elle attendait seulement un chèque : « J’aimais mon travail… Maintenant, l’avenir, je vois pas ».

De retour à Agen, on questionne à nouveau les cheminots. Notamment sur le picto au rouge : « Mais il peut rester au rouge toute la journée ! Il suffit que le signal demeure en position d’ouverture ».
Et Samira de poursuivre : « J’ai bossé au poste 4, à l’aiguillage : j’en ai vu, des agents d’Onet, qui trainaient sur les voies sans avoir demandé la protection. Mais pas Madame Gueffar. Et là, d’un coup, on lui tombe dessus ».
Et un train est-il passé juste après ? « Il faudrait avoir une copie du rapport d’incident, estime Victor Guerra, pour la CGT, mais ça m’étonnerait parce que, sinon, le mécano serait intervenu. Là, y a rien. C’est un licenciement abusif : on aurait compris un blâme, ou une mise à pied, pas plus. Surtout pour quelqu’un qui a quinze ans de boîte. Qu’ils fassent ça à un agent de la SNCF, et tout le secteur est bloqué, plus un train ne passe. Mais chez les sous-traitants, les salariés sont en situation de fragilité ».

Un cadre de la SNCF confirme : « Ca méritait une sanction, une petite mise à pied, d’un jour ou deux, avec retenue du salaire, pour marquer le coup, et basta. Là, c’est complètement excessif, totalement disproportionné ».


Tous ensemble pour Madame Gueffar !

Les militants locaux d’Attac, de la FSU, de Solidaires, et des citoyens, ont monté localement, à Agen, avec la CGT-cheminots, un comité de soutien, une caisse de solidarité. Les députés socialistes du coin ont protesté auprès d’Onet, tout comme le maire UDI auprès de la SNCF. Simple question d’humanité. Mais sans succès jusqu’ici.
Nous croyons que ce cas, par sa brutalité, cette histoire peut, doit dépasser le cadre d’Agen : il témoigne, par sa violence, de la nécessité d’une loi Travail. Mais d’une loi Travail qui viendrait renforcer les droits des salariés, et non les fragiliser. Dans la masse des injustices, il faut parfois s’arrêter sur un visage, écouter une voix.
C’est pourquoi on est toute une galaxie de sites, de médias alternatifs, de groupes militants ou non, à publier cet article simultanément. C’est pourquoi on fait appel à tous les graphistes fakiriens ou non pour nous pondre des propositions d’affiches autour de Madame Gueffar et d’Onet. C’est pourquoi on organisera un tractage, le même jour, devant les gares du pays, et vous pouvez vous inscrire et signer la pétition ici.
 
 
 
Le lien de la caisse de solidarité : https://www.lepotcommun.fr/pot/aczgcws0

Communiqué du collectif des Olieux n°12

Communiqué du collectif des Olieux n°12 // Lille, le 16 mars 2016

Retour sur le festival de soutien du 12 mars

Samedi dernier, la Ferblanterie, lieu de travail collectif d’artistes et d’artisans en autogestion, accueillait le collectif des Olieux et son festival. Dès 13h30, le monde est au rendez-vous pour la projection des documentaires (1) ; hall comble pour le spectacle « sans frontières fixes » de la Cie du Petit Théâtre Utile (2) pour une jolie performance collective des artistes et jeunes du parc (bravo !) ; s’enchaînent à la farandole débat et témoignages ; les groupes Bime, Existence Saine, Arsène Lupunk Trio et la chorale des Joyeux Mutins soutiennent la réussite de la soirée.

Le collectif, jeunes et soutiens, remercient chaleureusement tous les gens !!
Soutien aux camarades de Calais et Norrent-Fontes venuEs témoigner , on est ensemble !

Ces dernières semaines, la pression mise par la mairie, la préfecture, le département, est montée d’un cran ; les convocations à la Police aux Frontières qui finissent en Centre de Rétention Administrative se multiplient ; cette même police aux frontières qui vient chercher des jeunes dans leur chambre de foyer sans prévenir les structures d’accueil au petit matin, voir nos communiqués précédents (3).

Face à cela, face aux connivences de fonctionnaires de l’Aide Sociale à l’Enfance avec la flicaille, une des réponses des jeunes du parc, des soutiens, du collectif fut l’organisation commune de cette fête, consciente et déterminée.

Face aux protocoles juridico-administratifs qui ne sont devenus que ce que vous en avez fait, vous, élus mandatés démagos et liberticides, vous, bras armé, répressif et criminalisant… Face à l’enfermement et à l’inhospitalité assumée, nous vous répondons scolarité et humanité !
Si la gestion migratoire des flux mènent jeunes, femmes, enfants et hommes à survivre à la rue, à Lille ou partout ailleurs ; sachez que nous ne cesserons, toujours plus nombreuSESx, de vous en désigner responsables, nous ne fermerons jamais notre gueule, qu’il vous en déplaise, nous ne répondrons jamais par la passivité.

Cette fête fut celle de notre détermination, nous les jeunes et nos projets de vie meilleure, nous soutiens solidaires, nous collectif jamais intimidé…

Rejoignez-nous au Parc des Olieux, en assemblée chaque dimanche, en activité, en stage, en tune, au tribunal, au CRA, en rassemblement, occupations… sur Terre, pour s’inventer ensemble, se réaliser et contrer la connerie étatique.

Liberté de circulation, d’installation, d’éducation pour touTEs.

(1) à revoir en ligne ou en téléchargement libre sur #datagueule et sur www.infomie.net
(2) lecture de textes de JP Siméon
(3) tous les communiqués du collectif sur www.lille.indymedia.org

Contre la guerre et l’état d’urgence

rencontre urgenceSolidarité et urgence sociale

Suite aux massacres du 13 novembre, le gouvernement socialiste a voté un arsenal répressif d’une ampleur épouvantable.

Que l’état d’urgence soit exceptionnel ou permanent, les conséquences directes de cette décision : multiplier les perquisitions arbitraires dans les quartiers, développer les mesures xénophobes telles que la déchéance de nationalité, et rendre criminelles les mobilisations sociales et collectives (comme par exemple celles d’Air France, autour de la COP21…).

Lire la suite : Contre la guerre et l’état d’urgence

Trois déboulonneurs lillois en garde à vue

Communiqué reçu le 25 mars 2016
 
Ce jeudi 24 mars a eu lieu la 85e action du collectif antipub des déboulonneurs de Lille.
Dans une action de désobéissance civile assumée, à visage découvert, les déboulonneurs ont dégradé plusieurs panneaux à proximité de la rue Solférino, barbouillant « Panneau illégal », « Lille, ville sans pub », « Pub = violence » sur trois panneaux scellés au sol ou au mur, ainsi que « Libérons la planète de la pub » sur un grand panneau 4mx3m.
 
Vers 20h15, Marion, Alessandro et Maxime, trois des déboulonneurs participant à cette action, ont été interpellés.
Amenés au poste, ils ont été placés en garde à vue. Depuis cette interpellation, de nombreux citoyens et militants leur ont envoyé des messages de soutiens.
 
Cette garde à vue intervient quelques heures avant le début de la deuxième édition de la Journée mondiale contre la publicité, le vendredi 25 mars.
Dans plus d'une dizaine de villes en France et dans le monde, des actions vont dénoncer l'omniprésence de la publicité : http://journee.contrelapub.org/
Le 25 mars est aussi la date anniversaire de la relaxe obtenue par les déboulonneurs parisiens le 25 mars 2013 pour « état de nécessité ».
Des déboulonneurs lillois ont aussi été relaxés le 7 juillet 2015 pour « absence de dégradation ».
À Lille et partout en France, les déboulonneurs continueront par leurs actions à dénoncer l'affichage publicitaire imposé aux citoyens.

Réunion collective contre l'état d'urgence et la guerre

Suite, entre autres, à un appel du syndicat Sud et à celui de La Brique, un collectif autogéré et ouvert à toutes les personnes de bonne volonté est train de se créer à Lille.
Le but est de s'organiser face à l'état d'urgence, et plus généralement face aux politiques intérieures comme extérieures que mène l'État français.
Une réunion aura lieu le jeudi 17 décembre, à partir de 18h30 à l'étage du restaurant l'Aspendos, 10 rue des Sarrazins à Lille.
Venez en masse !
 
NB :
Les réunions ont lieu tous les jeudis, 18h30, à la Bourse du travail à Fives.

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