La production de l'usine a déjà été arrêtée une dizaine de jours depuis l'annonce du PSE. |
Deuxième mois de mobilisation pour les salarié.es de Cargill Haubourdin (lire La Briquette « La France en feu, les réformes au milieu », janvier 2020). Pour rappel, le numéro 1 mondial de l'agro-alimentaire multimilliardaire prévoit 183 suppressions de postes sur 330 dans son usine d'Haubourdin. La réaction des salarié.es a été vive, et l'usine compte déjà une dizaine de jours d'arrêt de la production depuis l'annonce du « plan de sauvegarde de l'emploi ». La CGT, en figure de proue de la contestation, a fait appel à Fiodor Rilov, avocat des Goodyear, Continental, General Electrics, Samsonite... Il prévoit, comme à son habitude, de démonter le motif économique du licenciement massif. La date butoir de la fin des « négociations » a été décalée d'un mois, soit après le procès du 3 mars au Tribunal de grande instance de Lille. De quoi laisser un peu de temps aux ouvrier.es pour s'organiser contre leurs patrons radins.
D'ailleurs, les attaques ouvrières à l'ancienne ne manquent pas : le 7 février, un piquet de grève est organisé en soutien à Greg. Il est convoqué et menacé d'être réprimé « pour l'exemple » (il aurait soit-disant agressé le directeur qui squattait une assemblée du personnel, il a déjà pris trois semaines de mise à pied). Devant l'usine, on fait sauter la tête d'une marionnette dudit directeur à coup de pétard. À côté trône une effigie de Will Cargill (fondateur de l'entreprise, il y a 155 ans), dérobée dans le bâtiment administratif. « On ne négocie pas tant que vous ne l'enlevez pas de la potence » disait la direction. De 1865 à 2020, tout le monde déteste les patrons !