Une fidèle de la maire de Lille, Violette Spillebout, nous a contactés. Un article de La Brique sur les « Transphotographiques » lui fait du tort. Elle nous demande amicalement d’effacer ce papier publié en 2007 et mis en ligne sur notre site Internet.
Mi-janvier, le portable d’un rédacteur de La Brique sonne. Violette Spillebout, directrice de cabinet de Martine Aubry et directrice de publication de Lille Magazine nous invite cordialement à retirer un article de notre site Internet. Intitulé « Dans la chambre noire des Transphotographiques » [1] et datant de juillet 2007, celui-ci raconte l’exploitation des stagiaires, des travailleurs polonais sans contrat de travail et des salarié-es en CDD. Il souligne aussi le brouillard entourant le budget de cette association allègrement subventionnée par la mairie de Lille... et dirigée par Olivier Spillebout dont l’épouse est une proche collaboratrice d’Aubry.
Un article gênant pour sa carrière
Outre qu’elle trouve cet article « très mauvais », Mme Spillebout, citée personnellement, y voit surtout un frein possible à sa carrière politique. Notre collègue lui répond alors gentiment qu’il ne peut en aucun cas prendre seul la décision de le supprimer, notre règlement interne lui imposant expressément d’en référer à l’équipe lors de la réunion hebdomadaire décisionnelle...
Nous la rappelons début février. D’emblée, elle s’informe de la décision prise lors de notre « petite » réunion. Gardant notre calme, nous l’invitons à expliciter sa requête incongrue. « C’est vrai que c’est un article qui certes m’a citée, mais qui n’est pas directement lié à moi et à ma vie professionnelle, et c’est vraiment difficile d’avoir ça en premier quand on tape mon nom sur Google. » En plein doute déontologique, nous nous enquérons de l’éventuelle présence d’informations erronées. Que nenni ! « C’est sûr que je suis pas forcément d’accord avec tout ce qu’il y a dans l’article, ça c’est un autre sujet, c’est que c’est un article qui n’est pas du tout agréable me concernant... »
La Brique, sans gêne, sans pitié
Elle poursuit en s’enfonçant toujours plus. « Je ne vous ai pas demandé ça tout de suite, mais là c’est vrai que voilà, j’évolue, j’ai des contacts divers et variés, et ça revient tout le temps, tout le temps, et ça me pèse... Les articles, ils ont une durée de vie, et c’est plus d’actualité aujourd’hui, voilà... ». Sauf que cet article, d’une brûlante actualité (voir ici), est très bien là où il est, en ligne. Certes il est très « mauvais », puisqu’il ne mentionne que la moitié des choses qu’on aimerait dire sur ce festival des Transphotographiques. Mais comme on est sans le sou, le moindre procès nous ferait boire la tasse.
Ajoutons que cette demande, si hilarante soit-elle, pourrait être assimilée à une forme de pression provenant d’une personne au rôle éminemment politique au sein de la machine Aubry. Mais elle nous l’a bien précisé : « Moi je vous fais pas de pression, je vous appelle, c’est tout... » À l’avenir, qu’elle économise son forfait, nous ne lui ferons jamais de cadeau, ni à elle ni à sa clique de gestionnaires, et nous continuerons à leur chier dans les bottes, tant que nous pourrons. Nous pensions qu’après ces onze numéros, c’était assez clair.
[1] "Dans la chambre noire des transphotographiques", La Brique n°3, juillet-août 2007