20 ans après le massacre, on ne peut pas dire que les responsables du génocide rwandais soient inquiétés par la justice. En lien avec l’association Survie, John Beurk publie une BD autour du premier procès d’un génocidaire, instruit au mois de mars dernier. En voici une version courte, agrémentée d’une interview de ce dessinateur avisé.
La Brique : Qu’est-ce qui t’a amené à bosser sur ce projet et qu’est-ce qui t’a motivé dans cette perspective ? Est-ce que tu avais déjà bossé sur la colonisation ou les génocides ou d’autres sujets politiques ?
John Beurk : J’illustre chaque mois des articles sur la politique de la France en Afrique dans Billets d’Afrique. Ce bulletin d’informations alternatives est le fruit du travail d’un réseau de militants en France et en Afrique, l’association Survie. Ça fait 20 ans qu’ils se battent pour informer les Français des horreurs du néocolonialisme, pour que ça bouge. Chaque mois j’hallucine en découvrant les articles devant le chapelet de crimes commis en toute impunité par nos élites et leurs dévoués confrères africains, couverts par notre prétendue pureté démocratique. Tous les 30 jours j’enrage en lisant les discours de nos politiques, d’une hypocrisie qui ne s’arrête jamais... Mais ce qui me fait le plus vomir c’est la complicité des médias français. Être à ce point unanimement d’accord avec une vision raciste primaire c’est une sacrée performance de contre-information. Cette BD c’est le refus de se laisser prendre pour des cons. Il faut ouvrir sa gueule pour faire fonctionner une démocratie, mais si on ne prend pas le temps d’essayer de comprendre la complexité des choses, autant se taire.
Pour mesurer l’étendue du mépris de la politique française envers les anciennes colonies, le génocide du Rwanda est exemplaire. Parce qu’il est ultra violent, qu’il s’est déroulé sur un temps très court et sur un petit territoire. Un petit chiffre comme ça pour épater ses amis : en nombre de tués par mois, le génocide rwandais est 4 fois plus efficace qu’Hitler avec les Juifs. Mais tout ça je l’ai découvert après avoir dit oui à un copain de Survie quand il m’a dit "il faut que t’ailles à ce procès". Avant ça je ne connaissais quasiment pas l’histoire du génocide et à vrai dire j’étais pas hyper motivé pour y regarder de plus près. Ça avait l’air trop trash, trop dur, un coup à se gâcher une journée de bronzage... Mais c’était en mars et il ne faisait pas beau. Et puis on ne peut pas se contenter de lire des articles pour parler d’un drame humain. La BD c’est puissant parce que ça nous emmène au milieu du réel, c’est un geste qui raconte. Et pour bien raconter je pense qu’il faut toucher les histoires, témoigner d’une expérience humaine, comme on raconte un voyage. Alors j’ai cherché l’histoire du Rwanda et du procès et j’suis parti 4 jours à Paris pour dessiner des audiences, rencontrer des gens qui vivaient ça, des militants, des flics et des gens qui s’en foutent. C’est court mais c’est déjà ça.
Tu nous expliquais avoir été présent lors des audiences du procès de Simbikangwa à Paris, mais pourrais-tu nous expliquer qui est cette personne, situer le contexte dans lequel ce procès a lieu et nous dire ce que tu retiens de cette expérience ?
Simbikangwa c’est un militaire rwandais qui a commis des crimes horribles. Avant le génocide, c’était un bourreau célèbre mais il n’était pas jugé pour ça, il y a prescription. C’était un proche du pouvoir présidentiel mais pas un intime non plus. Violemment anti-tutsi, alors que sa mère était tutsi. C’était un semeur de haine. Il a activement participé à la création des médias pro-génocidaires qui ont convaincu le peuple rwandais de la nécessité de se débarrasser d’une partie de lui même. C’est pas une tête pensante du régime non plus, c’était surtout un officier dévoué corps et âme à l’autorité présidentielle qu’il a confondue avec autorité paternelle. Un exécutant docile et efficace pourvu qu’il puisse se faire obéir à son tour. Et comment.
Son procès est surtout intéressant parce que c’est un procès historique : une institution française a enfin reconnu l’existence d’un génocide des Tutsis par les Hutus. Malheureusement ce n’était pas le procès de la France et il n’y avait que peu de chance que l’implication de l’État français y soit démontrée, même si un haut gradé français a reconnu des faits de complicité : des soldats français ont participé au tri des populations, étape primordiale dans l’exécution d’un génocide.
Au tribunal, celui que j’ai vu dans le box c’était juste un gars en fauteuil roulant (on peut donc torturer en restant assis) qui s’appelle Pascal et qui est enfermé dans une mauvaise foi pathétique. Il se comportait comme un sale môme qui refuse d’admettre sa faute quitte à dire n’importe quoi, comme si ça pouvait lui éviter sa peine. Ce qui est marrant, si on arrive à garder le sourire, c’est que les autorités françaises ont la même attitude envers leur propre implication dans le génocide.
Pourquoi a-t-il été jugé en France et pas à la Cour Pénale du Tribunal International de La Haye ? Est-ce à dire - sans doute la réponse est-elle oui - que d’autres génocidaires sont abrités en France ?
Abrités en France c’est pas si scandaleux, le courage n’étant pas nécessaire pour être génocidaire, ils fuient là où ils peuvent. Mais être abrités par la France ? Le parquet n’a engagé aucune poursuite de sa propre initiative et sur les 25 plaintes qui sont déposées contre des génocidaires présents dans le pays, seule celle contre Simbikangwa a abouti à un procès. Et encore, il a été jugé parce qu’il s’est retrouvé entre les mains de la justice française pour des histoires de faux papiers et que celle-ci était alors forcée soit de l’extrader soit de le juger pour ses autres crimes.
La plus célèbre de ces "abrités" est Agathe Habyarimana [1], épouse de l’ancien président rwandais, elle formait avec ses proches le noyau dur de l’idéologie extrémiste hutue [2]. Elle a été rapatriée avec ses proches à la demande personnelle de Mitterrand dans les 15 jours qui ont suivi le déclenchement du génocide. Depuis 20 ans la France refuse de lui fournir un titre de séjour, mais elle refuse aussi de l’extrader au Rwanda et les plaintes à son encontre n’ont toujours pas abouti. À ce stade ce n’est plus de la lenteur judiciaire, c’est du déni de justice.
La BD oscille entre le temps des colonies, le procès Simbikangwa et la "semaine anticoloniale". Peux-tu nous parler un peu plus de cette dernière et de son déroulé ?
C’est tous les ans depuis 9 ans, il y a tout un tas d’événements contre le colonialisme, l’impérialisme - ou le capitalisme, finalement ça revient au même. Des forums, des spectacles (si vous n’avez pas vu Elf - La Pompafric de Nicolas Lambert, c’est du sacré travail), des concerts, des stands... et une manif place de la République qui, coup de bol, tombait dans les 4 jours où je suis venu. Les autres années la manif a eu lieu sans problème, mais cette fois-ci la Préfecture a refusé les 2 parcours proposés et c’était donc un piétinement plus qu’un défilé. On n’était pas bien nombreux, il y avait la CNT ou en tout cas ses drapeaux, la fédération anarchiste, l’union juive pour la paix avec une poignée de vieux, quelques écolos et des délégations venues des colonies, dont 3 kanaks en pleine forme. Histoire de pas être ridicules on a bravé l’interdiction de défiler. Sauf que c’était le week-end juste après la répression policière contre la manifestation Zadiste à Nantes... On a eu droit à un encerclement de 3 heures par 150 CRS en armure, les RG et la BAC avec flash-balls et maillots numérotés pour "assurer notre protection", avec obligation d’éteindre les hauts parleurs. Je m’attendais pas à ça. C’était surréaliste. À croire que nous représentions un danger pour la République. Le rapport est pas direct entre cet événement et le génocide, le procès... mais je pouvais pas ne pas en parler, parce que ça participe de la même logique impénétrable : l’État a toujours raison, alors ferme-là.
On s’aperçoit que ce génocide est loin d’être un moment de folie collective, mais quelque chose qui émane d’une construction sociale et politique remontant à bien plus loin…
En effet, je ne crois pas qu’il y ait de la folie dans un génocide. Aux yeux de la majorité de la population hutue les Tutsis avaient perdu leur humanité, selon l’idéologie du Hutu power leur extermination était la seule alternative possible car ils représentaient un danger, une infection, un prédateur. Dans la revue Kangura, de propagande anti-tutsi, j’ai lu un article à propos de la réconciliation nationale où une sorte d’expert présente l’exclusion des Tutsis de la nation comme la seule option puisque de toute façon ce sont des traîtres et des cafards ! Ça c’est de la réconciliation.
Un des piliers de l’argumentaire du Hutu Power, c’est ce qu’ils appellent la révolution démocratique de 1959. Les Hutus se seraient à l’époque libérés du joug de la domination Tutsi. Il faut savoir que le Rwanda est un des rares pays d’Afrique dont les frontières n’ont pas été dessinées par les colons européens. C’était un royaume ancestral et le colon (l’Allemagne jusqu’en 1918 puis la Belgique) s’est contenté jusqu’en 1959 de manipuler le Roi et l’aristocratie locale qui était composée majoritairement par des grandes familles d’éleveurs, les Tutsis. Dans les années 50 un vent d’indépendance et de communisme souffle sur les élites politiques africaines. Plutôt que de resserrer la pression coloniale pour garder la mainmise sur leur empire, comme en Algérie par exemple, les anciens colons changent leur fusil d’épaule. Ils montent les populations soumises contre leurs dirigeants qui commençaient à réclamer leur souveraineté et à se rapprocher du bloc communiste en pleine guerre froide. Au Rwanda, les Belges, qui jusque là avaient martelés aux Tutsis qu’ils étaient l’élite supérieure, sont allés dire aux paysans Hutus (90% de la population rwandaise) "Regardez comme ils se croient supérieurs, ils vous oppriment, révoltez-vous, prenez le pouvoir, vous êtes majoritaires, c’est la démocratie, tiens voilà une arme." Voilà le fondement de la révolution de 1959 et du régime politique qui a suivi jusqu’au génocide : la haine des Tutsis instillée par le colon. La peur est un solide ciment social pour tenir un peuple dans l’ignorance. Au fil des années suivantes la Belgique et surtout la France ont cautionné les massacres réguliers par leur silence et la continuité de leur appui politique à un régime qui condamnait plus sévèrement les tueurs de vaches que les tueurs de Tutsi.
Ainsi, cette lecture est l’occasion de se replonger dans les théories racistes installées par les empires coloniaux européens (et ses penseurs comme Gobineau) parmi lesquelles l’idéologie hamitique… Pourrais-tu nous en parler et nous expliquer comment elle s’est répandue et avec quelles conséquences ?
L’idéologie hamitique vaut le coup d’être relue aujourd’hui tellement son argumentaire relève du conte mystique. L’Essai sur l’inégalité des races humaines du marquis de Gobineau est révélateur d’un courant de pensée très présent en Europe à la fin du XIXème siècle : la hiérarchisation des races avec la race blanche comme race supérieure cumulant la beauté, l’intelligence et la force. Quand les premiers explorateurs européens traversent enfin la région des grands lacs, ils sont frappés par certaines élites noires qui leur ressemblent davantage que les autres. En pleine fièvre civilisatrice, coloniale et évangéliste ça ne collait pas avec l’idée communément admise d’une Afrique peuplée de Bantous : des sous-hommes aux sens animalement développés et de facultés pensantes médiocres voir nulles. C’est donc que certains Noirs devaient avoir du sang européen dans les veines : les Hamites. Parmi les théories les plus sérieuses, les peuples Hamites seraient des descendants de Cham, l’un des fils de Noé (cf : le déluge dans la Bible !) banni par son père et condamné à errer sur les terres sauvages avec sa famille. Cette idée a été renforcée par la découverte de communautés juives en Éthiopie. On doit les bases de l’idéologie hamitique à quelques suppositions sans fondements faites par les premiers explorateurs et missionnaires. Ensuite, l’essor des sciences et notamment de l’anthropologie physique en Europe va s’efforcer d’apporter des preuves scientifiques de la différence raciale entre les gens d’un même peuple. C’est dans les années 30 que le colon belge instaure au Rwanda une carte d’identité mentionnant la race. Il aura fallu un génocide pour supprimer la mention.
Ces planches retranscrivent également la responsabilité de l’État français à plusieurs niveaux, notamment par la coopération militaire, et le "savoir-faire français" en matière de contre-insurrection / contre-révolution… ( Ce même "savoir-faire" exporté en Amérique latine et ailleurs dans le monde et qui était encore proposé par l’État français à Bouteflika en Algérie et à Ben Ali en Tunisie il y a quelques années lors des révolutions arabes…) Comment cela s’est-il traduit concrètement au Rwanda ?
Difficile de répondre précisément à ça. On ne saura sûrement jamais dans quelle mesure les stratégies de la guerre contre-révolutionnaire ont pu être transmises aux cadres militaires qui ont planifié le génocide. Pour réaliser la responsabilité de l’État français il faut remettre le génocide dans le contexte de guerre dans lequel il s’est déroulé : le régime extrémiste Hutu au pouvoir au Rwanda devait faire face depuis 4 ans aux attaques d’une armée de la diaspora Tutsi, basée dans l’Ouganda voisin. L’État français formait et armait l’armée rwandaise depuis les années 70 et il a soutenu militairement le régime Hutu dans cette guerre. On vendait encore des armes au régime génocidaire 2 mois après le début du génocide. Le soutien a continué jusqu’à l’opération Turquoise qui, avant d’être une opération humanitaire, était censée stopper par la force l’avancée des troupes rebelles.
L’État français et le régime Hutu Power étaient donc de véritables alliés militaires pendant les 4 années du conflit. Il est difficile de croire que les militaires français n’aient pas vanté l’efficacité de leur stratégie contre-révolutionnaire à leurs alliés. Difficile d’imaginer aussi que les organisateurs "logistiques" du génocide ne se soient pas inspirés de méthodes qui comme tu le fais remarquer ont largement fait leurs preuves.
Parallèlement, on peut observer la perverse proximité qui existe entre une stratégie militaire, qui vise à affaiblir l’ennemi en le poussant à ne voir que des traîtres dans ses propres rangs, et la stratégie de génocide populaire, qui pousse chacun à considérer son voisin comme une menace à éradiquer.
Tu expliques à un moment que la France a voulu maintenir à tout prix son influence sur l’Afrique ; peux-tu développer cela ?
On parle beaucoup de l’exploitation des ressources naturelles de l’Afrique quand on parle de colonialisme. L’Europe n’aurait pas la place mondiale qu’elle occupe sans les ressources africaines. Uranium, pétrole, bois, engrais, or, cuivre, café, coton, joueurs de foot... Les anciennes compagnies coloniales d’exploitation ont muté en de grands groupes privés mais le système de pillage reste le même. On achète même des terres arables pour rien aux États africains pour y faire pousser notre bouffe de demain ! L’État français est un des pilleurs les mieux installés en Afrique de par la complicité qu’il entretient avec de nombreux régimes, qu’il a lui-même mis en place. Il aime à rappeler qu’il est incontournable, promeut la francophonie au rang de lien sacré et fraternel, et fait le gendarme de l’Afrique au mépris des lois internationales comme au Mali ou en Centrafrique récemment. Sans l’Afrique la France n’a plus que le vin et le fromage. Lors des votations à l’ONU l’État français dirige les votes des pays africains abritant des régimes complices. Son influence mondiale, économique mais aussi diplomatique dépend de son influence africaine.
Le Rwanda n’a pas de ressources naturelles et son intérêt majeur est sa position géostratégique au cœur de l’Afrique. Il se situe au sud des sources du Nil, au nord du plateau du Katanga, à l’est du bassin du Congo et en plein sur la vallée du grand rift. C’est central. Et surtout il se trouve à la frontière entre les zones d’influences francophones et anglo-saxonnes. Jusqu’en 1994 les langues officielles du Rwanda étaient le kinyarwanda et le français. La force politico-militaire d’origine Tutsi qui a mis fin au génocide et a repris le pays était appuyée par l’Ouganda sous influence anglo-saxonne. Aujourd’hui l’anglais a remplacé le français au Rwanda et la France a perdu un peu de son influence en Afrique, au prix d’une des pires atrocités que l’humanité ait connues. L’État français n’a présenté aucune excuse, il a seulement reconnu (en 2010) avoir commis quelques erreurs d’appréciation. Morne blague.
Tu présentes une version courte sur ton blog (et reprise sur notre site), peux-tu nous parler de la version longue et du travail de diffusion que tu tentes de faire avec l’association Survie ? Les gens peuvent-ils commander ce travail aujourd’hui ?
Survie a présenté une version ultra courte de 4 pages dans Billets d’Afrique pour un numéro spécial Rwanda. Je leur ai aussi filé quelques exemplaires de la version 8 pages que vous avez pour diffuser sur les tables de presse qu’ils tiennent dans beaucoup d’événements, plus ou moins militants traitant de l’Afrique ou du colonialisme. L’idée du 8 pages était de faire un document vite lu, format chiottes, sans trop gommer la complexité du sujet. Il y a déjà un paquet de livres, d’enquêtes et de documentaires qui existent, dont ceux cités dans la bibliographie de la BD. J’invite les curieux à s’y pencher, notamment sur le blog de Jacques Morel qui est bourré de documents et qui se lit bien. Une version enrichie de cette BD, avec des dessins de presse et des articles est à l’étude mais elle ne sera sûrement pas disponible avant septembre. Ceux que ça intéresse devront attendre.
Pourrais-tu nous dire quelques mots sur ton travail et ton parcours en tant que dessinateur afin de te présenter, même succinctement ? Je crois que tu essaies notamment de fonctionner en auto-édition en imprimant toi-même tes parutions…
J’imprime chez un imprimeur pour étudiants, comme on en trouve près des facs, qui soutient la micro-édition. Mais de pouvoir proposer un objet unique, qui porte la marque d’une fabrication lente et artisanale me paraît plus cohérent avec le contenu de mes dessins et je vais me construire un atelier de sérigraphie ambulant. Je diffuse mes dessins dans des médiathèques, des fanzines, des concerts et sur des stands au marché ou dans les festoches. J’ai un facebook pour garder le contact avec des potes qui ne se débranchent plus (n’essayez pas d’être mon ami) et un blog pour les gens déjà rencontrés ou les égarés d’internet. Si je dessine c’est pour rencontrer des gens, échanger des points de vue, tisser des relations. Lorsque je suis derrière le stand avec mes bouts de papier c’est aussi une façon de dire "Toi aussi fais les choses par toi-même, regarde comme c’est possible de faire du beau avec rien". Je crois qu’il faut rappeler aux gens leur puissance de création. Confisquer la création en l’enfermant dans des écoles d’art, des salons dorés, du papier glacé, l’utiliser pour des produits culturels à consommer massivement, c’est priver le peuple de sa légitimité à s’exprimer sur le monde, c’est nier son caractère vivant. Et je pense, vu l’état dans lequel il est, que le monde a bien besoin d’un mouvement vivant, pour ne pas sombrer dans un coma profond. Mieux vomir que de rien dire.
La bibliographie dont s’est servie John Beurk pour réaliser cette BD est disponible sur son blog à cette adresse : http://souing.canalblog.com/archives/2014/04/28/29756081.html.