L’assassinat de Clément Méric secoue la République. Sortant de leur torpeur, ses représentants promettent soudain de « tailler en pièces » les groupuscules d’extrême droite (Ayrault). Mais qu’est-ce que ça changera ? Clément n’est pas la seule, ni la première, ni la dernière victime.
Là, près de chez vous, quelques exemples : le 6 juillet 2009, deux militant-es antifascistes sont agressés à Lille ; le 21 juin 2011 et le 30 novembre 2012, le Resto Soleil est attaqué par un groupe de fachos proches de la Maison flamande ; le 17 avril dernier, quatre boneheads prennent d’assaut un bar gay du Vieux-Lille ; le 4 juin à la gare Lille-Flandres, deux femmes, parce qu’homosexuelles, sont insultées et frappées – pour l’une, c’est 90 jours d’incapacité totale de travail ; le 7 juin dans la nuit, des cocktails Molotov sont jetés sur des familles roms à Hellemmes.
Litanie de violences contre les musulmans, les Roms, les homos. Des violences faites par des « groupuscules », mais dont les idées n’ont rien de groupusculaire. On les retrouve dans les têtes de celles et ceux qui, précisément, se déclarent « républicains ». Dans la région aussi, des Christian Vanneste – ancien député, connu pour ses tirades homophobes, regrettant les « trop faibles » expulsions de réfugié-es politiques –, des Dominique Bur – actuel préfet, véritable bras armé du ministère Guéant/Valls, n’ayant pas sourcillé pendant les 70 jours de grève de la faim des sans-papiers –, des Danielle Cattelin – élue municipale, violemment hostile aux Roms, qui a voulu couler l’Atelier Populaire d’Urbanisme du Vieux Lille –, de tels individus, ici comme au sommet de l’État, ont donné de la voix à toute une idéologie. Une idéologie à dissoudre.