Il est des nôtres !
Invité le 6 mars dernier au Club de la Presse, Jacques Hardoin, PDG du groupe Voix du Nord, vient présenter la stratégie de développement de sa "marque". Le ronron patronal est bien rôdé : quand un pigiste se permet une remarque sur ses papiers payés entre trois et seize euros, le grand Jacques plaide l’amour du métier.
Finalement, après deux heures à turbiner à plein régime, le débit s’interrompt. C’est le moment choisi par un membre de La Brique pour alpaguer le boss. Le bonhomme est affable, et connaît les bonnes manières. Donc on papote, l’air de rien : lui nous parle des procès qu’il a pensé nous intenter. Nous, on lui montre le dernier papier qu’on a fait sur la fusion entre Nord Éclair et La Voix. Jacques y jette un œil attentif. On lui fait alors remarquer, à lui l’ancien directeur marketing de Ouest-France, qu’un canard c’est pas gratos. Alors Jacques farfouille dans son larfeuille. Manque de bol, il a pas de petite caillasse. Par contre, il a son chéquier.
C’est ainsi que Jacques Hardoin, directeur général du groupe Voix du Nord, s’abonna au journal La Brique pour un montant de 30 euros.
Nous, on a trouvé ça sympa, réglo quoi. Mais Jacques, en rentrant chez lui, s’est dit qu’il s’était peut-être légèrement fait enfler. Il nous a donc envoyé un mail un peu laborieux où il tente de se justifier. « Si j’ai accepté hier soir votre sollicitation de m’abonner à La Brique, je l’ai fait, à titre personnel, pour soutenir un collectif de jeunes militants de la critique sociale. Le patron de La Voix du Nord ne peut, lui, cautionner un journal qui méprise régulièrement le travail des 470 journalistes du groupe La Voix ». Régulièrement ? Tous les deux mois, exactement !