On connaissait le rouge, le noir, le violet, le vert... Mais le jaune... Jusqu'ici c'était plutôt la couleur des briseur.ses de grève ! Depuis un mois, les gilets jaunes nous déboussolent : ce soulèvement fait voler en éclats nos représentations politiques. Il nous donne un peu de souffle. On espérait bien que ça pète mais on n'aurait pas cru que ça se passerait de cette façon !
En même temps, avec trente ans de néolibéralisme, de mépris de classe, de déni démocratique, rien d'étonnant là-dedans. Force est d'admettre que leur manière de s'organiser n'a pas uniquement dépassé les partis et les syndicats. La grève se fait la malle, les blocages se multiplient.
On dirait bien que cette lutte a réussi à toucher l'économie en contournant les lieux de production.
On se fait plaisir à imaginer la panique et les sueurs froides de Macron, Philippe, de toute la clique des chiens de garde médiatiques. On peut pas dire le contraire, les gilets jaunes mettent le paquet sur la mobilisation. Malgré les divergences politiques, au fil des rencontres, des liens se tissent. Cette solidarité permet de répondre à l'arrogance des élites, d'affronter gazages et coups de matraques.
Les formes de mobilisation ont peut-être changé mais pas les formes de répression, quoique... Les coups de matraque battent des records, on n'a pas vu de blindés dans Paris depuis 1968 et on voit réapparaitre les voltigeur.es. Localement, les lycéen.nes se font salement gazer alors qu'ils bloquent leur établissement. À la suite de la manifestation des gilets jaunes acte IV du 8 décembre, on dénombre une trentaine de personnes interpellées à Lille.
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Vive le vent vener !
La Brique