Les femmes des forces de l'ordre en colère (FFOC, ceci n'est pas une blague) étaient devant le commissariat central de Lille le 7 janvier dernier pour dire non, non et non aux policier.es victimes d'agressions. Si peu de temps après que Sélom et Matisse soient morts en fuyant la police, La Brique a tenté un semblant de dialogue.
Au milieu des phrases commençant par « Moi, en tant que Française... » et finissant par « mais c'est pas du racisme, hein », on a cru déceler une interrogation sincère : « pourquoi la relation avec les jeunes est si tendue ? »
Un jeune gars qui sortait tout juste de garde à vue, intrigué par ce rassemblement, intervient tout aussi sincèrement : « Moi par exemple, j'fume le cannabis. Ils m'ont chopé avec quelques grammes sur moi. Bah, ils sont carrément venus perquisitionner chez moi. M'ont mis la misère devant ma mère, ont tout retourné chez moi. » Réponse d'une FFOC : « Mais monsieur, fallait pas avoir quelque chose à vous reprocher »…
En clair, les humiliations, les provocations et les abus de pouvoir n'arrivent qu'à ceux qui les ont mérités. Pas étonnant que le ressentiment accumulé par ces contrôlés du quotidien glisse sur les FFOC à la peau lisse. Et quand la crainte de subir un énième contrôle pousse quatre jeunes de 17, 18, 19 et 20 ans à s'enfuir sur des voies ferrées ? C'est en toute cohérence que les FFOC grognent : « pourquoi ils s'enfuient, aussi ? » Peut-être simplement marre de se faire humilier.