Je te laisse tes pavés, tes études, tes lectures
Tes mots de rhétoriques crasses et de bonnes littératures
Je te rends ta connaissance, ta prétention scolaire
Tes discours aux reliures brodées de savoir
Lève la tête, regarde autour de toi
Tu gouteras par-delà ta chape universitaire
La fin et ses moyens, en affaires
Des maisons paginées sous des éditions boulevards
Des êtres estampillés à l'âme blanchie
de chlore ou de ne pas éclore
Tous les caractères de vies corrigées à la rotative
Tous les calligrammes - corps interrompus
En phrases marbrées comme des cimetières
Aurais-tu pensé faire lecture à ma rage ?
Tout en maîtrise - éduquer ma colère ?
attiser ma flamme ? Publier mes larmes ?
Majuscule, minuscule, courante, capitale
Le sens de ta police me tarde
Il est trop tard pour ta mise en page
Trop tard pour la décence de tes mots de visage pâle
Trop tard pour la bienséance de ta pensée radicale
Ta révolution est-elle un roman ? Un journal ?
Un recueil ? Une nouvelle ? Une fable ?
Un essai ? Une pièce ? Des mémoires ?
Tous s'écueillent et se cercueillent entre une et quart
Quand tu viendras dans ma rue
Cul nul de ton avant-garde
Un pont aura rompu
Entre toi et la bourgeoisie dont tu parles
W.R