- ils l’appelaient Préfecture -
Même les enfants riaient de nos chimères, tous chantaient adossés à leur misère :
« les bourreaux ?! Ici-bas et par delà le ciel, la loi est leur autel ! »
un jour de Bastille et de famine, un matin de trop face à l’Oppresseur ciVil, La Foule Viendra fendre ce « H » de guerre, ce haut-de-cœur au cœur de Ville ; La Foule Viendra recracher ses jours serViles à la gueule de ce chien de l’État campé sur son arrogance Vile ; La Foule Viendra reprendre avec l’Hostilité de l’Histoire entière, son Grain, sa Liberté, son Espoir ; Elle Viendra hurlante écrouler les seize colonnes que flétrit un drapeau où seul le Rouge est la couleur ViVre ; Vingt barreaux en fer-forgés que les mains renégates tomberont sous l’oeil d’uniformes médusés ; le cœur en feu, La Foule remontera l’allée centrale au milieu des gaz et des gardes sensés l’en dissuader ; Elle aValera les seize marches bourgeoises graVies par des générations de familles instruites, léchées comme des culs royaux par des pingres de l’Énarquie, leurs souliers beaux lassés de l’or des étoiles et du cuir de notre peau ; du paVillon, armée par son sang et par ses larmes, La Foule s’engouffrera Vengeresse saigner les fonctionnaires que la forteresse engraissaient entre ses murs
- ils l’appelaient Préfecture -
La Foule Videra sa Révolution dans les entrailles des Administrateurs du PouVoir ; les premiers Viendront du sud mais personne ne pourra dire, d’où Viendront les autres avec leur ire ; ce n’est pas le nombre qui comptera mais la Violence du torrent qui les portera ; pour qu’on n’y refonde rien, coté cour, coté jardin, La Foule brûlera tout ce qu’elle peut de chair, de fiches, de blancs seings ; à tous les étages, dans tous les couloirs, Elle s’écoulera Némésis légère, la mort et la joie à son bras Valsant meurtrière ; Elle glissera des cannons par les hublots du bastion pour tirer les porcins Venus rétablir l’Ordre des Salauds ; Elle arrêtera l’horloge au tonnerre de ses détonations libératrices, Elle tiendra la dragée plus haute que l’ardoise son cimetière d’un nouVel âge ; La Foule rira et son rire résonnera, de Mons aux Quatre Cent Maisons, de Bois Blanc à FiVes, par delà le bois, le périph, la Deûle et ses riVes, propager Le Feu Le Plus Grand qui deVaient se leVer pour que l’on ViVe
Les enfants se rappelèrent :
« Qu’avions nous que nous ne pouvions jamais perdre ?
La joie de nos retrouvailles émeutières ! »
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