Un mois1. C'est le temps qu'il aura fallu pour que la vermine sorte de son bar. Stimulée par l'ouverture de « La citadelle » tenue par Génération Identitaire, l'extrême droite montre les poings dans le centre de Lille pour agresser des homos et des jeunes communistes.
Samedi 12 novembre vers 22h30, dans le bar le Mac Laren's situé en centre ville, une vingtaine de jeunes communistes issu.es des syndicats lycéens et étudiants fêtent un anniversaire. Les militant.es reprennent joyeusement en chœur le pot pourri des classiques communistes. Mais l'ambiance joviale est interrompue par l'irruption violente de six décérébrés se réclamant de « La citadelle ». Ils s'en prennent à un couple d'homosexuels présents qui se tiennent la main : « Ce soir on ne va pas violer des PDs, mais on va leur péter la gueule ». Le bar Le Magnum, situé à côté, dont la réputation avait été épinglée par les antifascistes lillois2 y serait-il pour quelque chose ?3 Dans les esprits, le souvenir de la destruction d'un bar gay en 2013 par la vermine fasciste rejaillit. « Le ton est vite monté suite aux insultes homophobes et racistes de ces individus. Après une première tentative infructueuse d’agression ». Quelques syndicalistes et un serveur appellent la police à plusieurs reprises, mais aucune patrouille ne se déplace. « Ne tolèr[ant] guère ce genre d'incident » le bar décide alors de fermer et met à la porte les camarades. « Les sympathisants du bar "La Citadelle" sont alors revenus plus nombreux et armés de poings américains » rapporte dans son communiqué la JC de Lille4.Dehors, une dizaine de fafs5 leur tendent un guet-apens. Les jeunes n'ont pas d'autre choix que de fuir et se font « courser dans le centre ville » avant de « réussir à leur échapper ». Un lycéen est blessé au visage, sans compter les multiples agressions verbales racistes et homophobes.Mais les étudiant.es ne sont pas au bout de leurs peines.
Police partout, Le Pen partout
Au commissariat, les flics semblent totalement indifférents à leur dépôt de plainte. Pendant quatre longues heures, les jeunes vont vivre une situation révoltante. Clara de la JC témoigne : « D'abord, le mec pense qu'on est d'extrême droite et qu'on veut porter plainte contre des gauchistes ». Après explications, l'agent y va de sa remarque homophobe, mimant un geste hypothétiquement efféminé : « Il fait un petit geste avec sa main et prend une voix maniérée pour savoir s'ils étaient "comme ça" ». Le récit de Clara sur la bêtise de ce flic se poursuit : « Un peu plus tard dans la conversation, il demande en rigolant si des gens se sont fait violer, étant donné que les fafs en avaient parlé ». L'imbécile prend finalement la déposition et lorsque les militant.es précisent « qu'ils criaient " Sieg Heil" en faisant des saluts nazis », l'agent rétorque : « Ça veut dire quoi ? Je ne parle pas musulman ». Belle confirmation de la lepenisation dans les rangs de la police. Les fascistes n'hésiteront pas à manier du poing américain contre qui leur chantent, devant ce sentiment d'impunité de ces nouvelles milices d'extrême droite.
Donnons-nous rendez-vous à la manifestation6 pour la fermeture de « La Citadelle » ce samedi 19 novembre à 14h, place de la République. Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos !
Harry Cover
1. Dégénération identitaire à Lille, La Brique, 21 septembre 20162. Le Magnum Café, un repère de néo-nazis lillois, Lutte en Nord, 28 mars 2013 3. Portraits et relations des néo-nazis ayant attaqué le bar gay du Vieux-Lille, Lutte en Nord, 23 avril 2013 4. L’extrême droite veut « casser du PD » à Lille, MJCF Lille, 14 novembre 2016 5. Faf : autre mot pour désigner les fascistes, issu des initiales France Aux Français.6. Manifestation organisée par les antifascistes lillois