Édito N°68 : Pas le temps de digerer

Ours.esCes derniers mois, on a comme un truc en travers de la gorge . Faut dire qu’on a été sur-gavé·es de mauvaises nouvelles. Ça nous pleut dessus, et de tous les cotés. Et les lois sécuritaires ne passent qu’à l’Assemblée, et restent coincées dans nos trachées.Rien de nouveau sous la drache. Des années que le service public se fait ruiner et que le colonialisme assassine. On va pas vous faire un énième bilan pourri, vous comprenez à quel point c’est l’brun.

Et au milieu de la boue, les militant·es courent partout. À peine la séquence des retraites terminée qu’il faut être au taquet sur les émeutes. À peine les feux de poubelles éteints, les vitrines pas encore remplacées, qu’on vit un été caniculaire et sous tension avec ses luttes écolo (Sainte-Soline encore en tête, la dissolution des Soulèvements de la Terre, le chantier de l’A69). Pas le temps de souffler, le conflit à Gaza repart de plus belle. Alors que les bombes pleuvent sur le Proche-Orient dans un contexte qui ne se résume pas au 7 octobre 2023, les médias ne cessent leurs injonctions à la condamnation et le pouvoir ne fait qu’interdire.

Nouvelle dernière obsession gouvernementale en date : l’écriture inclusive. La Brique franchit donc une nouvelle étape dans sa façon de rédiger : on passe au point médian. C’est pas par nécessité ou pour les faire chier (même si ça nous fait plaisir un petit peu), c’est juste qu’on fait ce qu’on veut et on a toujours fait ce qu’on voulait. Ça va pas plus loin, on n’entrera pas dans leurs agendas.

Pour nous, il y a peut-être mieux que ça à raconter. Nos quotidiens sont légèrement différents du cirque médiatico-politique : nos vies dans la machine infernale qui s’emballe. De ce qu’on prend dans la gueule au travail aux fins de mois difficiles (y’a un article sur la chourre page 14). La flicaille à chaque coin de rue. La lutte des Sans-papiers d’Emmaüs Saint-André tantôt méprisé·es tantôt réprimé·es.

Poussé·es à bout au travail ou au chômage, mais aussi hors de nos propres quartiers par les prédateurs du béton et les gentrificateurs de tout poil. Les mêmes qui saccagent la nature comme à Boulogne-sur-Mer et à Saint-Sauveur, ou qui l’enferment dans les aquariums du métro Lillois.   Alors on les emmerde. Si y’a que des angoisses bourgeoises au menu, il est pt’être temps de faire monter la sauce. Rôti de porc et crème brûlée, tofu tout flamme. On n’a plus envie de se bercer d’illusions, mais de se battre, contre la fascisme. Que crève ce monde et son beau monde !

Le collectif de La Brique

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