La lutte des places

horodateurAnnoncé dès septembre 2022 par la mairie de Lille, les quartiers de Vauban-Esquermes et Wazemmes deviennent totalement payants en 2023. Cette décision provoque une levée de bouclier de la part d’unions de commerces locaux, notamment parce qu’il n’y a pas d’abonnement pour les commerçants et leurs employés, qui doivent alors payer plein pot. Mais quelques jours avant le lancement du parking payant, des horodateurs de Wazemmes, Moulins et Vauban ont été repeints.

Si la mairie dit agir pour lutter contre le stationnement abusif et inciter à l’usage de moyens de transports plus écologiques, il ne faut pas en ignorer les conséquences. En effet, le parking payant, c'est l'exclusion des pauvres du quartier, en commencant par leurs bagnoles.

Le tarif solidaire de l’abonnement résident, donc le plus bas possible, c’est une charge supplémentaire de 100€ par an. Et qui nécessite de faires les démarches administratives, et notamment d’avoir des papiers en règle. Et en vrai, peu importe le tarif solidaire, ça nous fera pas oublier qu'avant, c'était gratuit !

Les recettes vont filer dans les caisses de la ville, mais elle ne sera pas la seule à croquer. En paralèlle, les tarifs des parkings privés flambent. Un bénéfice supplémentaire pour les propriétaires et donc une augmentation générale des loyers à venir, encore. Le but est de continuer à pousser les plus pauvres hors du centre-ville.

Depuis le 1er juin 2023, le parking est devenu payant. Ce matin là, plusieurs dizaines d’horodateurs ont été détériorés. Peinture, traces d'incendies, colle forte, griffures, l’objectif est clair : rendre inutilisable un maximum d’appareils. Mais quelle peut-être l’utilité réelle de tels actes ? Quand les contestations cordiales avec la mairie ne fonctionnent pas, l’attaque directe envers le problème peut symboliser l’intensité du mécontentement. Cela bloque aussi éphémèrement le paiement obligatoire, à moins que l’absurdité policière aille jusqu’à mettre des PV sur tout un quartier. Surtout, ces actes de sabotage représentent un coût pour la mairie. Et si ce coût dépasse celui des recettes, qui restent alors inexistantes, il est probable que la mairie ne s’entête pas et abandonne tout simplement son projet bourgeois « d'écologie ».

À qui tiendra le plus longtemps !

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