Grandes transformations en perspective sur la terre des Muchaux ! Située entre Lambersart et Saint André, ce lopin de terre est dans le viseur du Plan Local d’Urbanisme (PLU 2). Alors que la métropole lilloise (MEL) est l’un des territoires de France les moins dotés en espaces verts, le PLU 2 prévoit encore de le bétoniser. Mais la contestation s’organise parmi les habitant.es pour sauver le terrain.
Le projet prévoit de raser 35 hectares d’espaces agricoles pour y construire 400 logements et augmenter le trafic routier. Pour compenser les espaces verts perdus, la MEL prévoit la création d’un petit espace de permaculture de trois hectares. C’est vrai que des carottes cultivées au gaz des pots d’échappement, ça fait rêver ! Ce projet est porté par Marc-Philippe Daubresse, un homme apparemment indispensable, puisqu’il est à la fois vice-président à l’aménagement à la MEL, sénateur Les Républicains,président de l’Agence d’Urbanisme de Lille, ancien ministre du logement et ancien maire de Lambersart.
Mais, depuis quatre ans, la lutte contre cet énième projet de destruction des espaces verts de la métropole s’organise. Les habitant.es de Saint-André se sont réuni.es en une association nommée « le Collectif - Tous acteurs pour notre ville » pour protéger la terre des Muchaux, avec le soutien de la Maison Régionale de l’Environnement et desSolidarités. Ils dénoncent le recul important sur les questions environnementales que représente le PLU 21. Pour ce visionnaire de Daubresse, apparemment, la crise environnementale ne concernera pas la métropole lilloise, donc autant continuer à faire primer les petits profits deslogiques immobilières.
N'en déplaise à M.P. Daubresse, leshabitan.es de Lambersart se sontégalement mobilisé.es contre le projet.
Un projet tellement absurde que même les technocratess’en sont rendus compte
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le projet porté par Daubresse ne fait pas non plus l’unanimité côté acteurs institutionnels. Lors de la journée du 1er décembre 2018, consacrée à une présentation critique du PLU 2, l’ensemble des tendances politiques du conseil municipal de Saint-André était présent. LeCollectif s’est quant à luimobilisé pour rencontrer le commissaire enquêteur, chargé de donner un avis au nom de l’Etat sur le projet desMuchaux. Le projet a déjàreçu plusieurs avis défavorables de la part de la commission environnementale du schéma de cohérence territoriale (Scot)2. Il a même reçu un avis négatif de la commission départementale des espacesforestiers et agricoles. C’est assez rare pour être souligné, car généralement, les commissions émettent des réserves sur certains points plutôt que de donner un avis négatif. Cet avis n’a pas pouvoir de faire annuler leprojet, mais il constitue un argument important pour qui voudrait le contester.
Les villes sont le gouffrede l’espèce humaine
L’emprise de M.P. Daubresse est telle que la première victoire du collectif a été de rendre visible les alternatives à ce projet. Il paraît, à en croire le site de la MEL, que l’on va « dessiner ensemble » l’avenir de la métropole et que chaque citoyen.nedonnera son avis. En vérité, la seule manière légale d’interrompre le PLU serait que l’ensemble du PLU 2 reçoive un avis négatif de la part de l’Etat. Cet avis devrait être rendu en juin 2019.
Louise
1. La MEL a proposé un nouveau Plan Local d’Urbanisme (PLU2) qui est en cours d’évaluation par l’Etat. Ce plan indique les principales orientations urbanistiques pour la MEL pour les prochaines quinze années.
2. Le Scot est un document qui donne les principales orientations de la politique d’urbanisme à l’échelle d’un arrondissement. Un arrondissement est une aire administrative qui correspond à un regroupement de plusieurs communautés d’agglomération. Etant donné que le PLU concerne un échelon plus petit, il ne doit pas être contradictoire avec le Scot.