En matière de traitement des crises sociales, on a raison de se fier aux bonnes vieilles méthodes. Et en matière de raids de voisinage, la France semble avoir trouvé « le bon sens près de chez soi ». Les années 20 avaient Mussolini et 700 000 chemises noires (au début « milices volontaires pour la sécurité nationale »), et depuis le 20 février 2009, les « Volontaires pour la Sécurité » (oui, sic) ont vu le jour dans les quartiers des grandes viles. De super vigilants voisins recrutés sous le contrôle de la police.
Le Parlement et le Sénat ont avalisé ce véritable délire, présenté par la droite la plus raciste*, dans les années 90. Cette loi permettra, au milieu du décret dit « pack sécurité », à des ex-flics, ex-militaires ou des « citoyens » de patrouiller avec talkie et portable dans les rues la nuit. « Sans arme », a-t-on trouvé judicieux de rappeler. À la population... ou aux candidat-e-s ? Ce qui est sûr, c’est que depuis le tollé soulevé même par le vatican, ou par la gauche, des groupes spontanés se forment pour aller éprouver un peu ces néo-miliciens (ils s’appelleraient déjà « chemises blanches ») et les chatouiller dans le sens du poil... civique. À tel point que le journal Le Monde a titré « la police protège les « rondes citoyennes » destinées à suppléer... la police ». Ce qui l’est aussi, c’est que si c’est pas le cancer de la peau, Berlusconnard, c’est le peuple qui aura ta peau ! Roma È antifascista **.
S.L
* ou Ligue Lombarde, 3ème parti de la droite italienne, particulièrement populiste et xénophobe, recomposée aujourdh’hui sous le nouveau Peuple des libertés, se joignant avec Forza Italia et Alleanza Nazionale.
** lu sur un mur romain (rare).