Ils nous prennent pour des chaberts. Et ça fait un bail. En même temps que le nombre de Rmistes pète les scores, que l’emploi précaire, forcé et sous-payé devient la règle, les gouvernements successifs s’acharnent à sous-estimer grossièrement l’importance du chômdu.
4,5 millions de sans-boulot en France. Un nombre inchangé depuis 15 ans, selon le collectif les Autres Chiffres du Chômage 1. Or officiellement, on serait passé sous la barre des deux millions...
Un chiffre ridicule !
Puisque ne sont comptées que les personnes inscrites à l’ANPE, et uniquement dans la 1ère catégorie : soit celles et ceux de moins de 55 ans, cherchant un CDI uniquement et à temps plein, n’ayant pas travaillé une seule heure dans le mois, n’étant ni en stage, en formation, en arrêt maladie, ou habitant exclusivement en métropole (les colonies - « Dom Tom » - sont exclues des stats mensuelles). Pour être chômeur-euse en 2008, il faut en vouloir !
Une simple addition des huit catégories de l’Anpe, des Rmistes non-inscrits et des plus de 55 ans démontre la supercherie (cf. ci-contre). Résultat des courses pour le Nord-pas-de-Calais : minimum 356 000 sans-emploi, soit plus de 20 % de chômage (à peine 10 % officiellement). Il nous manque les chiffres des personnes licenciées qui passent par un « Contrat de Reclassement Professionnel » (exclues des statistiques de l’ANPE pendant un an), ainsi que ceux des catégories 4 et 5. Sans oublier l’explosion des radiations, multipliées par trois depuis 1999.
Le gouvernement continue néanmoins à taper sur les sans-boulot, en adoptant récemment une loi qui les oblige à accepter des « offres raisonnables d’emploi » : deux refus entraînent la suppression des assedics et l’expulsion de l’ANPE. Et ça s’appelle du « service public »...
1 : Le collectif ACDC prend en compte les huit catégories de chomeurs de l’ANPE.
S.G