Un décret obligeant à payer les éducateurs et éducatrices spécialisées en stage de formation, c’est plutôt une bonne nouvelle. Sauf que : beaucoup de structures n’ont pas les budgets nécessaires pour assumer, les obligeant de ce fait à renvoyer les stagiaires au panier.
Le décret promulgué le 31 janvier 2008 exempte les structures publiques de cette obligation de rémunération. L’Etat, champion toute catégorie en terme de statuts précaires, ne tient pas à changer ses habitudes. Et comme souvent avec ces petits joujoux réglementaires, personne n’a eu son mot à dire. Pour l’instant les éducs et les instituts de formation sont ensembles pour gueuler contre la réforme. On appelle ça un mouvement social, le genre d’évènements traités en dix lignes dans les journaux.
Nique le social
La rémunération prévue est de 398 € mensuels pour une durée de stage minimale de trois mois. C’est peu pour les stagiaires mais beaucoup pour celles et ceux qui les accueillent. Ce sont donc les petites structures qui morflent, du genre les plannings familiaux (tiens donc). Tout comme les petites associations de moins en moins bien subventionnées et pourtant les plus dynamiques. On pourrait soupçonner le gouvernement d’appliquer une sélection « naturelle » qui verrait les structures les plus dociles et les plus puissantes se partager la manne que représente les stagiaires sous-payés : les grosses structures nourries au mécénat privé et beaucoup mieux armées pour faire la chasse aux subventions par exemple.
Nique le gouvernement
La situation est à l’urgence : beaucoup d’éducs actuellement en stage se retrouvent sur le carreau du jour au lendemain ou risquent de l’être d’ici peu. D’autres se voient refuser leur stage pourtant prévu de longue date. Les structures qui les accueillent n’ont pour l’instant d’autre choix que de se démerder. Elles n’ont pas encore vraiment rejoint la contestation, attendant de voir la suite.
Que réclament les révolté-es ? D’abord imposer cette rémunération au secteur public ; ou encore prévoir un fond spécial géré par les instituts de formation. De ce fait, tous les stagiaires pourraient bénéficier de cet argent sans que le choix de leur lieu de stage ne soit contrarié pour des questions budgétaires. Reste à financer la mesure. Qui a dit que l’impôt reposait sur un principe de solidarité ?
Mobilisation ?
Une assemblée générale s’est tenue le 11 mars à l’IRTS1 de Loos où les élèves de treize écoles du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie étaient réunis. Une manifestation a également eu lieu le 14 mars à Lille... et mercredi 26 mars était prévue une manifestation nationale dans les toutes les villes françaises.
La mite
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Pour suivre le mouvement :
http://lille.indymedia.orgContacts locaux :
collectif.tsfAROBASgmail.com
1 : IRTS = Institut Régional du Travail Social.