Trois ans après les premières rencontres des « médias alternatifs » à Lyon, un nouveau rassemblement s’est tenu en septembre. Des émissaires de La Brique étaient présent-es...
La route est longue et les virages serrés. On surfe sur les ornières à travers le maquis provençal. à l’horizon, entre les derniers rayons de soleil, se dessine une tireuse accolée à une pyramide de fûts et une table de ping-pong. C’est parti pour quatre jours de discussions ininterrompues avec des collègues venus des quatre coins du pays [1]. La rébellion médiatique est en marche : ateliers, débats, échanges et mise au point de projets en commun. Nos rapports aux luttes sociales ou à la presse, le boom des réseaux sociaux, les ennuis judiciaires des uns et des autres, les soulèvements dans le monde arabe, la sécurité informatique, le graphisme, l’usage de la satire, la galère de la diffusion papier... Chaque jour, de dix heures jusqu’au milieu de la nuit, pour mieux se connaître et faire émerger nos bases communes comme nos points de désaccord.
Journaliste ? Une insulte !
Pas de « journalistes » à ces rencontres. Du moins pas comme l’entendent la plupart des groupes de presse détenus par les marchands d’armes et la haute bourgeoisie. Plutôt des médias divers qui chacun de leur côté s’attaquent au pouvoir, à l’ordre, à la résignation. Des médias qui revendiquent clairement leurs objectifs, animés en collectif sans grand chef de la rédaction, sans patron de presse, et sans servir de larbin publicitaire. De quoi parler aussi de la réforme de Prestalis et des MLP qui met à mal une bonne partie des publications à petit tirage. Augmentant leurs marges, les deux mastodonte « coopératifs » de la distribution en kiosque foutent sur la paille les journaux qui sortent des rails... Bien sûr on a parlé d’unir nos forces quand il le faudrait. Souvenez-vous, Jusqu’ici, un « bulletin de liaison » éphémère qui a vu le jour pendant le dernier mouvement des retraites, tiré à 5000 puis 3000 exemplaires, distribués sur les piquets de grève. Parce que c’est dans ces moments-là que l’information doit être reprise par ceux qui luttent. Pour sûr, quelques projets communs devraient voir le jour. De nouveaux collectifs rebelles aussi ici ou là, en kiosque, en librairie ou sur le cybermonde. Cette année encore, sur le net, à la radio, en image ou sur papier, l’armada des médias alternatifs compte répandre la contre-information et la critique sociale dans tout l’hexagone. Et nous, à La Brique, pour la cinquième année, on donnera le ton dans le Nord. à bon entendeur...
A.D & S.G
[1] On ne va pas se priver de citer ici les collectifs présents à ces rencontres. Dans le désordre : la revue Afrique 21, le bimestriel Article 11, le journal dijonnais Blabla, le mensuel CQFD, le journal virtuel suisse Le Réveil, le canard grenoblois Le Postillon, la revue Z, les vidéastes de Primitivi, Radio Zinzine et son hebdomadaire L’Ire Des Chênaies, le mensuel Offensive, le réseau d’émissions féministes Radiorageuses, le collectif de vidéo Regarde à Vue, les sites Indymédias de Nantes et Grenoble, le site lyonnais Rebellyon, la revue Timult, le mensuel italien Napoli Monitor, la radio espagnole Onda Precaria, les maisons d’édition Le monde à l’envers et L’Entremonde, les radios mexicaines KeHuelga et Zaachila... Sont excusés Radio Kayira de Bamako, les photographes de Contre-faits. Et on s’excuse d’avance pour ceux et celles qu’on oublie...