Après un mois de grève des salarié-e-s de La Redoute, groupe Pinault-Printemps-Redoute, le PDG Bertrand de Talhouët se casse. Bon vent ! Dans le communiqué de la firme, aucun lien n’est fait entre ces deux évènements. Une question quand même : se paiera-t-il un départ doré après avoir accordé 45 € d’augmentation à des salarié-e-s qui étaient au SMIC après 15 ans de boîte ? C’est plutôt à la mode en ce moment.
Tiens, la mode justement. Parlons-en puisqu’elle est l’objet d’une large campagne publicitaire que d’aucun appelle art contemporain : les Transphotographiques. Bertrand de Talhouët en est le président : seconde casquette. Comme pour faire un aller-retour entre sa firme et l’art, notre mini-Pinault organise une expo intitulée « La Redoute, une histoire de modes et de photographies ». Elle est visible à la Condition Publique, ancien lieu d’exploitation des corps reconverti dans celui des cerveaux. Sur le site des Transphoto’, on peut lire : « ce que l’on attend d’une photo de mode n’est pas peu de choses, puisqu’on lui demande de modifier notre vision du quotidien, ne serait-ce qu’un instant, de nous emmener dans le rêve, et concrètement de nous inciter à passer à l’acte d’achat » [1]. Quand le catalogue de La Redoute devient de l’art, et l’art, un catalogue de La Redoute. Chapeau !
Mais ce n’est pas fini, notre grand patron sorti de Polytechniques et de l’ENA est aussi président du très prestigieux Institut d’Etudes Politiques de Lille. Membre du Comité Grand Lille, il est également parrain de SolidarCité, une oeuvre de charité du groupe PPR qui finance des associations roubaisiennes comme les Epiceries solidaires, la ludothèque Alma, Footsal [2]...
Qui a dit que le paternalisme avait pris fin dans le Nord ? Pas nous.
TJ