Travailler plus : des policiers passent à tabac hors de leur service.
La nuit du 13 juin, à Lallaing (Nord), deux policiers en civil de la sûreté urbaine de Douai tabassent un jeune homme. La punition dure une dizaine de minutes. Motif ? Après une algarade avec des jeunes, la voiture d’un des policiers avait été incendiée. Il leur fallait un coupable et lui arracher des aveux. Le 12 août, ces deux brigadiers-chefs « au comportement de voyous », selon la formule du procureur, comparaissent pour « violences volontaires aggravées », suite à une plainte de leur victime (souffrant quatre jours d’incapacité au travail). Condamnés à neuf mois de prison malgré une plaidoirie légendaire (argumentant avoir agi « sous le coup de l’émotion »), ils décident de faire appel pour être jugés comme de simples civils. Comme si « l’interpellation musclée » d’un innocent allait de soi en dehors des heures de service ! Déjà qu’on peut douter sérieusement de l’efficacité d’une interpellation musclée en service...
Police au carrefour, mort aux alentours
Quelques jours plus tard, à Cambrai. Deux morts à moto, suite à une course poursuite lancée par la police. Certes, l’un des deux motards était ivre et l’autre ne portait pas de casque. Cela méritait-il la mort ? Mais comme nous expliqueraient les policiers, ces deux hommes se sont tués eux-mêmes en s’écrasant contre un arbre. Notons juste que sur Paris et sa banlieue, les policiers ont provoqué 1208 accidents, dont 742 avec des tiers, pour le seul quatrième trimestre de 2007.
Quand les shérifs jouent aux cow-boys
Le 5 juin au p’tit matin, le GIPN déboule rue Canteleu à Lille, dans une petite courée. Depuis six mois des squatteurs occupent la maison du fond. Mais les bleus se gourent de porte. Ils défoncent celle de la voisine, une grand-mère de 90 balais, et mettent sa case en vrac. Cela n’empêchera ni l’expulsion du squat, « La Belote », ni la saisie des affiches et documentations jugées subversives, ni le « shoot » photo des occupant.es. Le 4 juillet, nouvelle expulsion d’un squat, le « Spoko Spoko ». Cette fois, par chance, ils font intrusion par la bonne fenêtre… arme au poing. Faudrait pas déconner avec ces terroristes ! 14 août, près de Tourcoing. Un chien tué, une balle qui ricoche dans le pied de sa « propriétaire », c’est le résultat de la dernière bavure policière à Croix. Partis pour interpeller quatre braqueurs, les shérifs se transforment en cow-boys. Ils passent par derrière, se tapissent dans l’ombre, arrivent devant une porte... mais se trompent. Pas de chance pour le couple agressé chez lui au petit matin : 7 points de suture pour elle, le choc et la promesse d’un long combat pour être dédommagés. Car le couple porte plainte. Pendant ce temps, tous les dimanches matins, La Voix du Nord vous livre les aventures quotidiennes des policier.es de Tourcoing...
Source : http://quefaitlapolice.samizdat.net/