L’homophobie, dans notre douce région, semble avoir de beaux jours devant elle. Samedi 19 janvier à Cambrai, un sexagénaire a été tabassé à mort. Tabassé parce que, semble-t-il, il a croisé deux types bourrés, dans un parc réputé pour être un lieu de rencontres homos.
Les gays, lesbiennes et trans doivent donc se battre pour faire reconnaître leurs droits à une sexualité et à une vie familiale différente. Ainsi, cette histoire tourquennoise. Fin décembre, deux lesbiennes, en couple depuis quinze ans, pacsées, ayant chacune réalisé un enfant par procréation médicale en Belgique, ont obtenu du Tribunal de Grande Instance le droit de partager l’autorité parentale. En effet, à la base, seule la mère biologique est responsable de l’enfant, l’autre parent restant pour l’administration et la loi un inconnu pour l’enfant. Une avancée pour les homosexuel-les ? C’est la première fois que l’autorité parentale de deux femmes est reconnue sur leurs deux enfants, fondant une famille homosexuelle. Certes. Mais cette autorité parentale s’arrête en cas de décès d’un des conjoints. Le ministère public fait appel à la décision, prétextant que ce sont les parlementaires qui doivent définir ce qu’est une famille.
Les hautes autorités publiques savent se montrer rétrogrades. En 2006, le Conseil d’Etat avait confirmé la décision du Conseil Général du Jura qui avait refusé le droit à l’adoption pour une lesbienne, prétextant « l’absence de référent paternel » (les familles monoparentales apprécieront) et surtout la place occupée par sa compagne. C’est alors l’Union Européenne qui, le 22 janvier, a rappelé le principe de non-discrimination inscrit dans la Convention européenne des droits de l’homme : l’orientation sexuelle ne peut être jugée, la décision du Conseil d’Etat est donc cassée tandis que la France doit payer 10 000 euros de dommages moraux à l’intéressée.
Déjà l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Islande, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède acceptent que les homosexuel-les fondent une famille ; la France sera-t-elle - contre le gré de ses représentant-es les plus conservateurs - le dixième pays européens à leur reconnaître ce droit ?