Débrayages à La Redoute, site de la Martinoire à Wattrelos, les 28 mai et 18 juin. Les 1 400 ouvrier-es demandent des garanties de salaires et d’emploi à François-Henri Pinault (groupe PPR devenu le groupe Kering) qui a décidé de revendre l’enseigne pour s’orienter exclusivement vers le luxe, plus solvable à son goût. Mais la mobilisation reste timide, comme le note un syndicaliste : « On sent tous que ça va mal, mais il n’y a pas encore de coup de colère. On ne fera pas d’actions d’envergure tant qu’on ne sera pas plusieurs centaines de salariés. » (Voix du Nord, 18/06/2013). Et d’ajouter : « En face, PPR se prépare. On doit se préparer de la même façon ! »
Inquiétude à la Française de Mécanique (Douvrin). La « crise » de l’automobile se répercute logiquement sur le site de Douvrin qui fabrique les moteurs pour PSA et Renault, où travaillent 3200 personnes. La direction annonce déjà 800 départs à la retraite non-remplacés dans les 5 ans à venir. À cela s’ajoute un chantage à l’emploi : la direction pour un nouveau marché (le moteur DV/néo) veut faire passer un « accord de performance » car l’ouvrier douvrinois coûterait plus cher que son camarade de Trémery (en Moselle). Un syndicaliste résume la situation : « On a le couteau sous la gorge ». On préférerait l’avoir entre les dents.
Occupation de Lille Métropole Habitat (LMH). Le 3 juillet, les Ateliers Populaires d’Urbanisme (APU) du Vieux Lille et de Moulins ont occupé pendant quatre heures le siège de LMH, Porte de Valenciennes. Objectif des militant-es et des locataires mobilisé-es : dénoncer « une politique visant à écraser les locataires qui connaissent des difficultés » et multipliant les expulsions. Avec dans l’immédiat deux mises à la rue prévues dans la semaine, par « concours de la force publique » accordé par le préfet. Une délégation a été reçue et les APU ont obtenu un « rendez-vous de travail ». Mais LMH a refusé de s’engager sur une suspension des procédures d’expulsion. Les occupant-es ont bien choisi le nouveau nom placardé dans l’entrée : « LME, Office public de l’expulsion ».
Premier Forum Régional contre les Projets Inutiles, Nuisibles et Imposés, le 16 juin 2013 à Leforest. Un retraité d’EDF a enterré ses collègues morts du PCB : « Je devrais être en prison. » Un riverain de la déchetterie Flamoval récupère tous les jours dans sa goutière une poussière noire de cyanure et de plomb. Des collectifs refusent des projets d’exploitation du gaz de houille dans le bassin minier, de porcheries industrielles, de lignes à très hautes tensions ou de ville « intelligente ». L’espoir d’un coup d’arrêt à ce « développement » morbide.
Grève à Transpole du 14 au 16 mai. À l’occasion des négociations annuelles obligatoires, les employé-es réclamaient une augmentation de 2,5 %. Comme d’habitude, ceux d’en face s’empressent de cracher sur le mouvement au nom des braves gens : « Les usagers ne doivent pas être la variable d’ajustement chez Transpole » déclare Eric Quiquet, chef de file d’Europe-Écologie les Jaunes. Un accord est finalement obtenu, pour seulement 1,5 % d’augmentation alors que Transpole, c’est Kéolis, une multinationale des transports à près de 5 milliards de chiffre d’affaires. Au moins pendant la grève, on aura évité contrôles et amendes...
Mobilisation à Dourlens, une société de bus basée à Bruay-la-Buissière, elle aussi filiale de Kéolis. Le 18 juin, Damien Chabé, chauffeur de bus, est viré car la nouvelle directrice lui reproche d’être trop revendicatif . Il souhaitait monter une section syndicale et a déclaré à la patronne qui ne payait pas : « Si je n’ai pas mon salaire, je ne travaille pas demain ». Par solidarité avec Damien, ses collègues ont débrayé, et le 22 juin ils ont occupé la zone commerciale de Bruay-la-Buissière. Tout travail mérite sa grève.