N°48 - automne 2016 - La santé, c'est capital

labrique n48p.1 Couverture de Pole Ka
p.28 En bref et contre tout
 
p.2 Édito : Ruer dans les brancards
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p.3 La santé pour tous, partout
Le printemps social n'a pas été vain, la convergence d'énergies a permis l'émergence  de « People's Health Movement » (PHM) à Lille. Ce mouvement international de lutte contre la marchandisation de la santé entend créer des liens et permettre des échanges d'expériences entre militant.es de divers horizons. Soutenu par une coordination globale, il combat les institutions locales.

p.4-5 « Une sécu dépecée dans l'indifférence générale  »
Frédéric Pierru, chercheur au CNRS,a publié en 2007 un ouvrage sur le tournant néolibéral du système de santé français. Il revient pour La Brique sur les ressorts de la casse de la sécurité sociale au nom d’une « nécessaire » réduction des dépenses publiques.

p.6-7 L'Hôpital-entreprise, la santé à l'agonie
La néolibéralisation du secteur sanitaire n'est pas un vain mot : privatisation progressive de l'assurance maladie, transformation des centres hospitaliers en hôpitaux-entreprises, renforcement de la concurrence entre les hôpitaux publics et les cliniques privées. Le malade n'est plus patient, il devient client. Ce capitalisme sanitaire contraint également les professionnel.les de santé à devenir comptables. En enquêtant auprès de ces professionnel.les, sur leurs conditions de travail et sur les évolutions marchandes de leurs métiers respectifs, La Brique revient sur les effets des politiques de gauche et de droite depuis une vingtaine d'années.

p.8-9 Pour un droit à la folie
Chaque jour, on attache, on enferme, on violente des personnes malades. Ce ne sont pas des actes isolés, mais la banalisation d’une violence organisée par un État où la mise à l’écart des indésirables est depuis longtemps devenue la norme. État des lieux de la dérive sécuritaire et gestionnaire de la psychiatrie, face à laquelle des alternatives ont depuis longtemps prouvé leur pertinence. Parmi elles : la clinique de La Borde où, sans raison médicale, on est allés passer quelques jours.

p.10-11 Le business du social
Quand les caisses sont vides, c'est le social qui trinque : enfants maltraité.es, exclusion sociale, personnes âgées, personnes handicapées. Tous ces publics sont concernés par le coup de rabot de 100 millions d’euros sur les subventions sociales annoncé par Jean-René Lecerf, président du département du Nord. Les associations en charge de l’accompagnement sont priées de se serrer la ceinture et de "changer de culture" pour se convertir à "l'entrepreneuriat social". Autre manière de dire que la rigueur est de mise et qu’elles devront gentiment chanter les louanges du marché pendant qu'on leur fait les poches. Retour sur la casse d'un secteur médico-social dont le déclin maltraite d'abord les plus fragiles.
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p.12-13 Souffrir de faire souffrir
Chaque année, des affaires de maltraitance sont révélées concernant des personnes âgées « accompagnées » en maisons de retraite. De manière assez systématique, le personnel est pointé du doigt, sans toujours réincrire ces histoires de violence dans le contexte délétère qui les ont rendues possibles. Que savons-nous des conditions de vie et de travail en maisons de retraite ? Bien souvent prises dans la spirale du rendement, soignantes et soignées ont en commun d’être invisibles. Pour en savoir plus, La Brique donne la parole à Alice, ancienne aide-soignante (AS) en EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Il s'agit tant d'un témoignage personnel que l’expression d'une parole collective destinée à rendre visible l’envers du décor.  

p.14-15 Lille sud, poubelle des riches
Depuis que Lilébo, une entreprise de ramassage des ordures ménagères, s'est installée dans le quartier Lille Sud, les habitant.es de la rue Caventou vivent au milieu des rats, des odeurs pestilentielles et du bruit des machines de nettoyage. Quand certain.es tombent malade, ces dernier.es tentent la médiation, mais se retrouvent face à un mur. Le fameux pot de fer contre le pot de terre. La Brique est allée à leur rencontre et a essayé de pousser l’enquête un peu plus loin.
 
P.16 Paupiette d'ouvrier à la vapeur
Éric Louis écrit dans La Brique depuis plusieurs numéros. Il est travailleur itinérant, plus précisément en tant que cordiste. Avec ce ton qui lui est propre, il raconte son travail pénible dans des lieux improbables.

P.17-20 L'héritage toxique de Metaleurop. Les silences d'Évin-Malmaison
Le 16 janvier 2003 est annoncée la fermeture du site de Metaleurop Nord. Treize années après, les habitant.es et les travailleur.ses resté.es sur le carreau payent toujours la note d'un désastre social et écologique. Les territoires déjà sinistrés économiquement doivent encore faire face au coût sanitaire et environnemental de leur passé industriel. Arsenic, bismuth, cuivre, argent, mercure... Au-delà du catalogue des métaux lourds et des substances toxiques, ce qui reste de Metaleurop, c'est l'amertume d'une population délaissée par les pouvoirs publics.

p.21 Le prix du sang
Ça fait belle lurette que le sang collecté n'est plus transfusé directement aux malades. Depuis le scandale du sang contaminé des années 80, les pouvoirs publics ont opté pour le tout médicament. Votre corps sera bientôt réduità une vulgaire marchandise.

Avec ou sans ton sang ?
« C'est Bill qui le premier me parla de la fameuse maladie, je dirais en 1981. […] Il se laissa tomber par terre de son canapé, tordu par une quintede fou rire : "un cancer qui toucherait exclusivement les homosexuels, non, ce serait trop beau pour être vrai, c'est à mourir de rire !". Il se trouve qu'à cet instant Muzil était déjà contaminé par le rétrovirus ». C'est par ces mots, qu'Hervé Guibert, écrivain, décrit sa découverte du Sida. Virus qui l'emporte dix ans plus tard à l'âge de 36 ans.

P.22-23 Blouses blanches et gueules noires de l'industrie pharmaceutique
Les sociologues Cédric Lomba et Séverin Muller ont travaillé sur l’univers très fermé des « grandes industries pharmaceutiques ». Loin de l’image édulcorée d’un secteur de pointe, ils nous livrent le portrait de grandes firmes internationales faites de travailleur.ses précaires aux conditions de travail, de sécurité et d’hygiène dégradées.

P.24-25 Contrat à impact social. Rentabiliser la misère
Le « contrat à impact social », nouvel outil de financement pour les associations, arrive en France. L’État ne veut plus assurer ses missions sociales ? Pas de soucis, les banques et les multinationales sont déjà en embuscade pour couvrir les besoins des miséreux.ses. Une main sur le cœur, l’autre dans la caisse, la finance s’attaque au social et recycle la misère en pognon.
P.26-27 Olieux : l’État sans état d'A.M.E.
Le 2 septembre dernier, le tribunal administratif de Lille rejette la demande d’expulsion de la Métropole Européenne de Lille (MEL). Les mineurs isolés du parc des Olieux ont gagné… le droit de rester dehors. Une décision qui ne change rien aux conditions sanitaires déplorables dénoncées par les jeunes et le collectif de soutien. Une cinquantaine de jeunes se sont vus refuser l'accès à l'Aide Médicale d'Etat (AME) par la CPAM. Des décisions qui flirtent avec l'arbitraire et l'illégalité.

p.28 En bref et contre tout

p.29-31 À Dunkerque, Suez-Lyonnaise se fait du beurre sur le dos des plus pauvres
Entre Suez-Lyonnaise et l'agglomération de Dunkerque, c'est une longue histoire. Depuis 1924, plusieurs contrats ont uni les deux parties. En date le dernier signé, en 2005, est un contrat d'affermage qui lie le syndicat mixte « Eau du Dunkerquois » à l'entreprise. À cette dernière incombe la charge du service de distribution d'eau potable ainsi que l'entretien, la réparation et la surveillance des équipements.  En 2012, sous le mandat de Michel Delebarre (PS), ancien président du syndicat mixte « Eau du Dunkerquois », Suez-Lyonnaise met en place une tarification « éco-solidaire », qui vise à préserver les ressources en eau tout en permettant aux foyers les plus fragiles d'obtenir un tarif social préférentiel. Si sur le papier le projet semble alléchant, les objectifs sociaux initiaux sont aujourd'hui loin d'être atteints. Il semblerait que le seul vrai bénéficiaire de l'opération soit la multinationale de l'eau.
P.32 BD de Florent Grouazel

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