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éditos | Édito n°71 : c'est toujours pas la lutte finale

Publié dans Carnages urbains (hiver 2025) | Par Le collectif de La Brique, Illustration par je signe ici?
Mis en ligne le 09 août 2025
Fête pour la mort de Jean-Marie Lepen

Avec l’année 2024 qui se termine sur les chapeaux de roue, sauvée par les méga-bassines de Sainte-Soline jugées illégales ou un Luigi Mangione rapidement devenu le héros d’une Amérique du Nord engluée dans les rapports de classe et la précarité grandissante, on aurait pu se mettre à espérer une année 2025 couronnée de succès pour les luttes sociales.

Que nenni : 2025, c’est l’année où la planète fait un burn-out et les politiques répondent avec un PowerPoint. Retailleau remporte l’Intérieur, la sangsue Valls est de retour, 17 hommes condamnés au procès Pélicot font appel, Donald Trump retrouve son trône, et surtout, Darmanin se voit offrir le ministère de la Justice. On n’oublie évidemment pas le génocide perpétré par Israël à Gaza dans l’indifférence, voire la complicité médiatique la plus crasse. Désolé.e.s, on casse l’ambiance.

Plus localement, le prix du ticket de métro grimpe à Lille plus vite que les températures, et ça, malgré les discours en boucle sur la transition écologique ; des enfants dorment encore dehors par centaines et les mineurs isolés ne sont pas entendus, un théâtre d’Hénin-Beaumont voit son existence menacée (spoiler : les fachos sont dans le coup) et les flics viennent traquer les queers qui se recueillent et pleurent leurs mort.e.s.

Et puis, l’actualité locale, c’est aussi les fameuses pistes cyclables. Des bandes blanches peintes à la va-vite, où les vélos slaloment entre les bus et les camions de livraison. Transition verte, qu’ils disent. Ça sent plus la peinture fraîche que la révolution.

La gentrification au programme dans toute la MEL version Monopoly continue : Rue des Postes, un kebab ferme, une franchise bio ouvre. A Roubaix, on nettoie l’Alma et partout, on fait payer la voiture sans proposer d’alternative fiable (si si la ligne 1 du métro). Un carnage. Des carnages.

Avec tout ça qu’est-ce qu’il nous reste ? Un peu de liberté de la presse ? Sauf que : entre les États Généraux de l’Information passés à la trappe et une proposition de loi pour “protéger” une presse libre sans l’ombre d’une critique de la concentration de ces derniers dans les mains des milliardaires, le statut de démocratie de la France s’éloigne peu à peu. Bon.

Plus grand-chose en quoi espérer. Et finalement, pendant qu’on conclut cet édito, un mardi 7 janvier, le téléphone vibre : le père facho est mort. On se retrouve tous.tes dans la rue, ça chante, ça danse, ça se prend dans les bras. Ses idées n’ont jamais été aussi représentées dans les médias et la bouche des politiques, sa fille est au portes du pouvoir et les chiens de garde euphémisent le racisme profond du vieux. On est dans la merde mais on a de la bière et des feux d’artifice. On est pas seuls. On lâche rien.

Canard Abonne-toi La Brique n°71
Canard Abonne-toi issu de La Brique n°71

Issu du numéro 71 | «Carnages urbains»

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Reprise humoristique d'une affiche de campagne de Philippe Poutou, avec un chat.

A la Fête de la Soupe, on a vu débarquer des dizaines de flics dont l’objectif a été de mettre des amendes en pagaille. On ne voudrait pas plus participer à la tempête d’actualités et de propagande à coups de faits divers bien choisis. Les gros médias s’en chargent déjà trop. Mode chaton mignon activé pour survivre au marasme.

Poutou Poutou

Ouais parce que des trucs cool, en fait, il s’en est passé récemment. Déjà, ciao Marine. C’est gratuit et ça fait plaisir. Et comme les voyous se déplace…

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Hommage à Marie V.

Et surtout, ils sont fiers. Bruno Lemaire a planté le budget, on l'entend encore arrogant. Mickael Zemmour (l'économiste) et tous ses collègues ont beau venir leur démontrer comment leur projet c'est de la merde, ils n'en démordent pas et s'enferment dans leurs préjugés. Faut croire qu'ils préfèrent voir l'autre Z à la télé, agiter de temps en temps le danger de l'extrême-droite (qui est bien réel, en partie grâce à eux), ça leur donne une bonne ex…