Depuis le début du mois février 2022, deux bâtiments sont occupés par « un groupe de personnes de différents pays qui se battent pour le droit de chacun et chacune à un logement digne et sûr ». Nous relayons un communiqué du 7 février qui précise leurs motivations, et appelle à rejoindre la mobilisation à Calais en faveur des exilé.es bloqué.es aux frontières et défendre les bâtiments occupés.
Nous sommes un groupe de personnes de différents pays qui se battent pour le droit de chacun et chacune à un logement digne et sûr. Nous occupons actuellement, depuis plus de 48 heures, certains des nombreux bâtiments de la ville de Calais qui restent vides et gaspillés pendant que les gens dorment dans les rues.
Nous occupons ces espaces dans l’espoir de briser le cercle vicieux de la violence et de la déshumanisation de l’État et de la police qui se poursuit à Calais et dans le monde entier pour faire respecter les frontières nationales. Nous voulons créer les espaces ouverts, protégé de la violence de l’Etat et des discriminations, où le statut administratif d’une personne n’a pas d’impact sur sa capacité à satisfaire ses besoins fondamentaux, à faire l’expérience de la solidarité et à vivre dignement.
A Calais, environ 1500 personnes (sur)vivent dans la rue dans des conditions de vie inacceptables. Les personnes exilées occupent des terrains vagues et n’ont pas accès aux services de première nécessité : logement, assainissement, eau, nourriture et soin médiaux. L’Etat impose des conditions d’extrême précarité et d’invisibilisation par des expulsions illégales toutes les 48 heures, des vols d’effets personnels par la police, des démantelements illégaux sans possibilité de se défendre devant un juge, des violences policières récurrentes. Les gouvernements français et britanniques, Natacha Bouchard et tous leurs amis, ont délibérément transformé une questions politique en crise humanitaire, maintenant les personnes qui veulent passer la frontière dans une situation de survie.
De plus, le travail des associations est systématiquement entravé par l’État : contrôles d’identité et fouilles régulières des véhicules, intimidations, pierres bloquant l’accès aux points de distribution de nourriture. Le travail des personnes solidaires à la frontière est soumis à une telle pression que la lutte pour le logement est mise de côté.
Nous rappelons que le logement est un droit fondamental et qu’il ne peut y avoir d’expulsion des espaces que nous habitons sans décision de justice exécutoire et qu’une expulsion ne fait pas partie des actes d’enquête prévus dans le cadre de la flagrance. Nous exigeons l’arrêt de toutes les expulsions à Calais, notamment les expulsions dans le cadre de la flagrance et le démantèlement des lieux de vie par des soi-disant “mises à l’abri” forcés. Nous exigeons la régularisation de tous les squats de la vile. Nous exigeons la fin du harcèlement des personnes bloquées à la frontière, ainsi que les personnes qui les soutiennent, par la police. Enfin, nous exigeons la réquisition immédiate de tous les bâtiments vides à Calais et que des solutions concertées et durables soient proposées à tous les habitants et habitantes, quel que soit leur statut administratif ou leur vulnérabilité.
Nous demandons à une personne solidaire des personnes à la rue et des personnes bloquées à la frontière, à toute personne qui croit au droit au logement à venir nous aider à défendre les bâtiments que nous occupons !
Les habitant.e.s
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