féminismes & LGBTQI+ | Lille : Trans Day of Remembrance 2024
20 novembre 2024, 20h, place de la République. 150 à 200 personnes affrontent le froid glacial et sont cette année encore rassemblées pour le TDoR, ou journée du souvenir trans. Il est organisée par l'OST, Resist, J'en Suis J'y Reste, le collectif 106 et Rare-T. On se félicite de la présence d'une team accessibilité cette année. Un bâtard de RG, fier de collaborer à la transphobie d'Etat, filme dès le début avant de se faire dégager avec ses collègues. Tentative de fichage dégueulasse le jour de la commémoration de nos mort·es.
Le TDoR est un moment important pour beaucoup de personnes trans. Après les discours des orgas, on laisse la parole à qui la veut. Chacun·e de raconter ce qui lui tient à cœur. Les histoires personnelles se lient entre elles et illustrent nos souffrances communes. En ressort la nécessité de la lutte et d'affronter le système. Les victimes de la transphobie, si nombreuses, sont 94% transféminines, 93% racisées, 46% travailleur·euses du sexe. Ce n'est pas pour rien. Nous en connaissons la cause : la transphobie et tout particulièrement, la transmisogynie. Nous voulons y mettre fin.
Dans le monde, c'est plus de 350 personnes assassinées depuis l'année dernière. C'est sans compter les suicides, overdoses et tout ce qui nous tue par les conditions sociales qu'on nous impose. Un recensement précis est impossible, car beaucoup de personnes trans meurent dans l'isolement sans personne pour savoir qui elles étaient, enterrées sous un nom qui n'est pas le leur.
Cette année, Lille a perdu deux sœurs, Sophie et Axelle. Nous nous souviendrons d'elles, et nous continuerons à porter des coups à ce système qui les a fait mourir. Les discours sont simples et pourtant très politiques, libertaires sous bien des airs. Tristesse, colère, deuil, haine, désespoir. On est toujours de plus en plus à crier ce que personne ne semble vouloir entendre.
Et jusque tard dans la soirée glaciale, il en reste à enchaîner les poèmes, souvenirs, confessions, appels à l'insurrection. Pour ce soir, c'est fini. Mais on sent que beaucoup espèrent plus, que le TDoR devienne peu à peu le TRANS DAY OF RAGE.
Issu du numéro 71 | «Carnages urbains»
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