droit à la ville | Lille : Racket organisé, quartiers en danger
Depuis ce 7 octobre 2024, les quartiers de Fives et de Saint-Maurice Pellevoisin ont vu leurs stationnements devenir payants. L’objectif affiché de la ville est d’accompagner les habitant∙es et les entreprises « vers des solutions alternatives à la voiture individuelle »¹ , ainsi que « d’améliorer la rotation des véhicules et de faciliter l’accès aux commerces ». L’enjeu est de taille pour ces quartiers historiquement ouvriers où l’accessibilité à un logement décent est difficile. Les élu∙es vont-iels jusqu’au bout de leurs belles ambitions ?


Le stationnement payant était jusqu’en 2023 réservé au centre-ville. Il participe cependant à des revenus considérables pour la municipalité comme pour la MEL, puisqu’en 2022, les recettes des stationnements s’élèveraient à 9,5 millions d’euros². Quant aux amendes en cas de non-paiement, « la commune de Lille a encaissé 4 243 885 € » de recettes Forfait Post Stationnement (FPS) en 2022 selon le site fps-stationnement.fr. Certain∙es y verront de l’abus, mais l’œil aguerri du capitaliste y voit un gros filon à exploiter. L’année suivant, on note une augmentation de 10 millions de recette en plus, 4 pour la MEL et 6 pour la ville de Lille. Enfin, la municipalité prédit 16 millions d’euros de recette pour l’année 2024. Bingo. Malgré ces très larges revenus (5% du budget de 2023), cela ne suffit pas à satisfaire l’appétit financier gargantuesque de la ville et sa métropole.
Le plan est dressé. Méthodiquement le stationnement devient marchand pour plusieurs quartiers : à Vauban-Esquermes et Wazemmes depuis juin 2023, à Moulins depuis février 2024, à Fives et Saint-Maurice Pellevoisin depuis octobre 2024, et à l’avenir, à Bois-Blancs à partir du 7 janvier 2025. Cette dynamique de gouvernance de rendre tout payant a pour volonté de limiter les déplacements individuels usant des énergies fossiles. Le choix politique est louable, d’autant qu’il faut admettre que la mairie et la MEL ont quand même fait quelques efforts à travers le développement des voies cyclables et les tests de rames de métro supplémentaires (avec des résultats très mitigés certes, et venant d'une société privée qui équipe Israël en transport certes). Alors pourquoi se plaindre ? Eh bien cette mesure ne passe pas pour les quartiers les plus précaires, là où le chômage frappe lourdement et où le parc locatif est clairement contre les habitant∙es .
La liberté de se déplacer mise à l’épreuve
Cette décision politique pousse les habitant∙es à se séparer de la voiture et à compter sur les transports en commun. Nous avons rencontré Laura Moulin, mère seule, barmaid, habitante de Moulins. « Y’a quand même des choses qui ont été faites par la ville, les voies vélos, les transports gratuits pour les moins de 18 ans. Mais là aussi, si ma fille a pas sa carte et se fait contrôler, on se prend une amende. J’ai beau dire qu’elle a moins de 18 ans, ça passe pas. Puis leur mesure sur la voiture serait juste si les transports publics étaient pas hors de prix et surchargés. »
Avec des retards quotidiens causés par des rames surchargées, un arrêt total de la circulation les 19/20 octobre et 10/11 novembre, des travaux toutes les semaines, des rames sur le banc de touche à cause d'un problème d'amiante³, et en contrepartie une augmentation constante du prix⁴, il est bien difficile de faire confiance aux services de transport de la MEL. La solution pratique, bien que questionnable, reste l’automobile. Ça revient à ne garder dans les quartiers concernés que celleux qui ne rechignent pas, ou n’ont pas le choix que de payer un forfait mensuel à 25€ par mois (10 ou 15 € si l'on rentre dans les grilles préférentielles). Ce calcule contribue donc à trier les habitant∙es en fonction de leurs moyens, une taxe de plus pour évincer les plus précaires des quartiers en transformation, visés d’un regard torve par les bailleurs sociaux.
Politique verte gros billets verts
Heureusement pour les habitant∙es, il existe la possibilité de choisir un prélèvement unique par mois afin de ne plus se soucier si on a bien mis une pièce dans l’horodateur en rentrant du boulot. Comment qu’on fait ? Rien de plus simple, il suffit de suivre le tutoriel (mal foutu) disponible sur le site de la ville de Lille mettant en scène un employé de mairie naviguant entre son compte France Connect (rien que ce site c’est une épreuve en soi) et sa boite mail. Cela rebutera toustes les phobiques de l’administration, et surtout celleux pour qui le smartphone ou l’administration informatisée ne va pas de soi. D’autant que ce système n’est pas du tout aidant, comme nous l’explique à nouveau Laura : « Depuis février j’ai dû chopper, pff j’sais pas, 7, 10 amendes peut-être. Une par mois. Pour ne quasiment jamais me servir de ma caisse en plus.
- T’as cherché à prendre un abonnement pour plus avoir à y penser ?
- Mais y’a pas d’abonnement, y’a des tarifs au mois sur des applis, mais merde, ils notifient même pas quand ton paiement arrive à terme. On sait pas quand renouveler […] J’ai repris mes vieux travers à ne pas ouvrir le courrier, du temps où j’avais les huissiers au cul.»
Ce nouveau système administratif et policier est froid, punitif, sans distinguer les gens et leurs difficultés. « Ça se joue au jour près, à l’heure, à la minute près, c’est un cauchemar. J’ai beau le noter dans mon agenda parce que je suis mentalement saturée au quotidien, j’y arrive pas, c’est l’angoisse. Là je dois 600 balles à l’Etat, je sais pas comment je vais faire. C’est difficile pour tout le monde, et c'est encore pire pour ceux qui ont des pathologies d’attention comme moi. »
Sans compter la défectuosité des engins de paiement. Peu fiables ? Voisinage mécontent de ces nouvelles bornes ? Le fait est qu’une borne défectueuse peut se retourner contre les riverain∙es. « C’est dégueulasse parce qu’ils mettent l’amende même si l’horodateur est pété », précise Laura. « Faut se battre et faires des recours pour chaque amende, c’est une vraie charge mentale en plus. Je galère, j’ai un métier difficile et un enfant, j’ai pas besoin de ça en plus. Ça participe à mes angoisses. »
En effet, avec de l’automatisation des contrôles, les amendes ne cessent de pleuvoir. La mairie s’est octroyé un droit de police spéciale, procédure spécifique au nom de l’Etat plutôt exceptionnelle. Cela se matérialise dans l’espace public par des voitures équipées d’un système LAPI⁵, floquées aux couleurs de la ville. Plus rien ne leur échappe. Ajoutons que dans les 10 millions de bénéfices encaissés par l’autorité entre 2022 et 2023, 10% sont dues à l’extension du stationnement payant sur les quartiers de Wazemmes et Vauban, et les 90% restants sont liées à la circulation de ces machines de lecture. Ces revenus sont partagés entre la MEL et la ville qui mettent une énorme motte de beurre dans leurs épinards grâce aux irrégularités de paiement. On peut se questionner sur cette politique d’écologie punitive ciblée qui fait violence dans l’espace public et s’oppose clairement aux habitant·es.
Comme le précise Marion Gautier, adjointe à la transition écologique et à la finances : « Sur l’extension, on ne le fait pas pour l’argent. On aurait pu se contenter des 9 M€ pour le budget […] On le fait ensuite surtout pour fluidifier l’espace public, pour faciliter son partage, et je pense que là-dessus, on ne peut que partager ce point de vue⁶. »
Ce point de vue est effectivement partagé par Jacques Richir, adjoint à la mairie aux plans de circulation, déplacements et stationnement, et police de la circulation et du stationnement (entre 18 autres casquettes, on a compté). Il a écarté la possibilité des zones bleues sur les quartiers concernés par le stationnement payant pour une simple raison : « Il faut du personnel, au moins une centaine d’agents pour surveiller un tel secteur et dans le même temps nous ne générons pas de recettes7. » L'écologie, oui. Mais c'est toujours mieux quand elle rapporte.
Qui est pénalisé ?
Dans les quartiers où le stationnement est effectif depuis plus longtemps, tout le monde est remonté, mais n’a d’autre choix que de ronger leur frein (à main). Les classes moyennes de cadre et fonction intermédiaires ont pu trouver des alternatives à la voiture, mais pour les familles nombreuses et certains métiers trop dépendants de l’automobile, cela n’est pas envisageable. « Moi dans mon activité c’est indispensable d’avoir une voiture, je bosse jusqu’à 2h quand y’a plus de métro ». Beaucoup sont pénalisé∙es par cette décision : barmaids, garagistes, livreur·euses, celleux qui ont un contrat précaire comme les intérims. Certaines personnes, à cause de l’austérité ou par choix de décroissance, préfèrent l’option du vélo tout en gardant la voiture à disposition. Le stationnement payant les a fait revenir sur leur décision. Afin d’éviter de payer, il devient plus judicieux de faire le trajet en voiture matin et soir jusqu’au travail. Certain∙es acteur∙ices militant∙es du droit au logement à Fives constatent des flux jusqu’à Marcq-en-Barœul ou Hellemmes, villes encore épargnées par le stationnement payant. Mais là encore les mairies répliquent, comme celle de Mons-en- Barœul, qui prévoit des zones bleues et offre des possibilités pour ses habitant∙es et professionnel·les. Ce choix de préférence résidentielle sanctionne donc celleux qui ont trouvé la combine.
Bref, cette décision politique blâme les travailleur∙euses, les précaires et la vie associative au profit d’un mode de vie « tout payant » centré sur les transactions.
Le mépris de l’opposition, la spécialité des élu∙es
Comme pour chaque lumière émanant du crâne d’un·e décisionnaire en cravate, la communication est opaque sur l’application concrète de cette idée. Les habitant∙es ont connaissance du stationnement payant dans leur quartier après le vote de l'arrêté municipal du 30 septembre 2022. Cet arrêté est de plus constament modifié. Il exonère certains corps de métier du stationnement payant, et des métiers s'ajoutent ou se supprime de la liste du jour au lendemain sans explication. À la suite du vote, une opposition s’est formée à Fives avec le Collectif du Square. Précisons que celleux-ci ne défendent pas pour autant la voiture. « Je vais au travail en vélo et me sers de la voiture qu’occasionnellement », nous dit un·e membre du collectif. « Y’a plein de choses qui sont révoltantes dans la politique de la ville, plein de raisons de se battre. Nous, on a choisi ce combat-là parce que ça nous concerne. »
Un télérecours citoyen a été lancé peu après le vote de septembre 2022, visant à court-circuiter l'arrêté municipal. Celui ci va faire l'objet d'un traitement au tribunal, jugeant si oui ou non la requête est légitime. Le collectif, devenu association, soutient ce télérecours sous toutes ses formes, et cherche à gagner en visibilité et à rassembler des voies pour deux raisons ; donner du poids au télérecours et avoir un·e interlocuteur·ice à la mairie.
Le 20 décembre, l'association rédige une lettre au Père Noël afin de montrer les difficultés financières que rencontrent les habitants suite à cette décision, ce fait marque le début le la médiatisation de l'opposition au projet. En début de l'année 2023, plusieurs mois après une demande auprès de la mairie de Lille, le collectif a pu rencontrer Jacques Richir, l'adjoint qui a inspiré l'arrêté municipal. Celui-ci admet ne pas avoir conscience de ces difficultés « puisque lui, il a un garage ». Il leur confesse alors que le télérecours est la meilleure démarche pour faire avancer la situation puisque cette action attaque directement la mairie. Cela dit, l’adjoint sait bien que la décision a été prise en huit-clos bien avant le vote, et il a bien conscience que rien ne bougera malgré le leurre pseudo-démocratique. Plutôt que d’affronter frontalement l’opposition, autant la laisser s’épuiser dans des démarches judiciaires vouées à l’échec. Après leur avoir ri au nez et avoir expliqué que le métro n’est « pas si bondé que ça », l’entrevue se termine. Les membres du collectif repartent en vélo ou en métro, et croisent leur interlocuteur… au volant de son auto. La provocation les a bien remontés. L’objectif est alors de collecter des signatures et monter un dossier pour expliquer en quoi cette décision est dégueulasse à Fives.
Le fait de se rassembler en 2023 autour de cette question du droit de se déplacer a eu pour effet de créer du lien qui n’existait pas entre professionnel·les, commerçant·es et habitant·es de Fives et même d’autres quartiers concernés comme Moulins, Wazemmes et Saint-Maurice Pellevoisin. En nombre, l'opposition a un poids face à la mairie. Le Collectif du Square propose des événements pour faire se rencontrer les habitant∙es. Leurs actions ont eu une certaine portée par le biais de concerts et un passage à Radio Campus le 31 janvier⁸. Le 7 octobre 2024, la décision devient effective. Le collectif préparait une manifestation sur la place de Fives, attirant les caméras de Métropolis, France3, BFM Lille.
À la date de sortie du numéro, ce qu’il reste comme marge de manœuvre, c’est le traitement du recours par les tribunaux et l'avis du juge. La mairie a clos toute possibilité de discussion. « On va s’accrocher et continuer, mais on a bien conscience que ce qui nous attend, c’est qu’à un moment, le juge tranche, et pas forcément en notre faveur. [...] On a pas d'exemple de villes où l'opposition l'a emporté face au stationnement payant. Les gens disent que c'est peine perdue, mais le collectif a espoir et aura montré une resistance et une volonté citoyenne d'être consulté·es.»
Récupération politique, quand les hyènes s’attaquent aux horodateurs
Malgré sa position apolitique, le collectif (du square) s'est approché de plusieurs mouvements d'opposition. Il est possible de citer la LFI, Les Verts, Renaissance, ils ont aussi tenté d'approcher Lille au Cœur avant de réaliser leur étiquette politique républicaine et de se rétracter. Avec pour tête de liste Louis Delemer, le parti a fait du sujet du stationnement payant son cheval de bataille.
Leur objectif est de rassembler des voix mécontentes sous un même étendard (droitard ?) et en aucun cas une volonté de coopération dans un but commun. Le mouvement de Delemer, personnalité politique locale proche des Républicains, a largement fait campagne dans les rues de Lille, à la braderie, sur internet via une pétition qui a récolté presque 9000 signatures, et dans la presse, relayée par France 3 et la Voix du Nord. La communication est rodée, efficace et omniprésente. A chaque participation du conseiller municipal d’opposition, un compte rendu de ses actions est publié. En parallèle, de nombreux flyers contre le stationnement payant sont distribués, ainsi que des affiches à coller soi-même dans les rues. Tout ceci pourrait laisser entendre que le futur candidat aux municipales de 2026 porte de l’intérêt aux citoyen∙nes en les impliquant dans sa politique.
Mais que lae lecteur∙ice ne s’y trompe pas, le rouge flashy de ses affiches ne nous fait pas oublier ses idées brunes. Dans sa communication onéreuse, il est possible de retrouver le terme « oukase municipal⁹ » qui rappelle clairement leur positionnement anti socialiste. D’autant plus lorsque le candidat se place en défenseur des citoyen∙nes, vent debout contre « l’autocratie municipale¹⁰ » alors qu’il revendique vouloir armer la police municipale lilloise. Il crie à l’injustice, mais fantasme un Lille encadré par des justiciers équipé de 9mm. Affaire à suivre …
Comment ne pas payer ?
Si on regarde du côté des arguments validés par les juges de la Commission du Contentieux et du Stationnement (CCSP), on peut lire : « Je n’ai pas pu payer en raison de l’impossibilité de régler la redevance en espèces ou par un système de paiement par carte bancaire ou les deux » (CCSP, 29 janvier 2019, n° 18003691). Ou encore : « En cas de dysfonctionnements de la borne, je dois démontrer qu’il n’existait aucune autre borne fixe en état de fonctionnement implantée à une distance raisonnable. » (CCSP, 30 juin 2020, n°19108217) Il est donc légitime de ne pas payer si aucun appareil à proximité n’est utilisable, là se trouve la faille. En été 2023, ont poussé dans le quartier de Wazemmes les affreuses bornes grises, vous rackettant de précieux deniers afin d’éviter un forfait post-stationnement. Quel plaisir de voir que les bornes ont spontanément été ornées de peinture afin de se fondre dans le décor. Si la borne est rendue inutilisable par la peinture, pas d’acquittement nécessaire. Autre solution choppée sur les Internets : si par malheur une feuille d’arbre, rendu caduque par l’automne, décide de se décrocher de sa branche et de se coller sur votre plaque, les voitures de surveillance ne pourront la lire en entier. Cet « accident », s’il est créé volontairement, est une fraude que nous condamnons fermement. Mais que faire face aux saisons ?
Une bonne partie de Lille est donc maintenant soumise à cette nouvelle taxe arbitraire, il ne reste plus que les quartiers de Lomme, Faubourg de Béthune et Lille Sud. Ce dernier est la prochaine proie pour booster le foncier et il y a fort à parier que le quartier va suivre la même voie de l’apaisement routier. À quand les vraies solutions comme les transports gratuits pour toustes ? A moins que des initiatives citoyennes autogestionnaires reprennent la main sur le droit de se déplacer. Remettons sur pied la Mutuelle des fraudeurs qui manque aux Lillois∙es depuis maintenant 9 ans¹¹ !
Issu du numéro 71 | «Carnages urbains»

droit à la ville | sur la même thématique
Roubaix : À l'Alma, chronique d'un mépris ordinaire

Dans le quartier de l'Alma à Roubaix, en face du gymnase – et du city-stade où les tiots biloutes du quartier sortent leurs meilleurs dribbles ta3 Riyad Mahrez – la petite salle de la rue de France est bien pleine en ce dimanche 3 novembre. Autour de gâteaux et de chips, 90 personnes – habitant·es de l'Alma, mais aussi des quartiers voisins – se sont réunies pour évoquer la rénovation urbaine de l'Alma-Gare. Le mot le plus récurrent lors des débats ? « Mépris ». Mépris de la clas…
CARNAGES URBAINS carte des projets en cours

Le 18 octobre, la 3ème édition du Plan Local d’Urbanisme (PLU3) de la Métropole entre en vigueur. Il s’agit d’un document d’autorité qui définit dans les grandes lignes les aménagements futurs du territoire. Il se doit de faire consensus entre les élu∙es et leurs sujets. Pourtant à peine sorti, il est la cible de vives critiques de la part de l’opposition.
Au menu : 700 hectares proposés à l’artificialisation, l'accaparement des friches industrielles et le choix audacieux d’aller taper dans…
Peindre les luttes

Il faut savoir qu’on est jamais tout à fait street artist, graffeur·se vandale ou militant·e. Toustes celleux dont il est fait mention dans l’article précédent se baladent sur un spectre. Une personne peut être vandale sous un blaze, reconnu·e en street artist sous un autre, et devenir militant·e à visage découvert (ou non) lors des moments politiques. Certain·es refusent même l’étiquette d’artiste et préfèrent « militant·e qui fait de la peinture » en rejetant tout le reste. Pour autant, ce de…
Streetwashing à Roubaix

Depuis 2022, les murs du parking de la gare de Roubaix se la jouent galerie d’art : un enchaînement d’œuvres en rang d’oignon, espacées régulièrement, parfois accompagnées d’un cartel qui explique le propos de l’artiste, ou même d'un QR code qui vous permet d'en « acquérir » des copies (100 balles pour un « Atomik Nation » si votre portefeuille vous démange). Vous n'avez qu'à suivre le fléchage au sol « Dép'art Urbain » vous indiquant dans quelle direction se situe la c…