Comment faire carrière en politique ? Leçon n°1

A 18 ans, on veut changer le monde. Et puis après on cherche à faire carrière. Il y en a même qui se marient avec un parti ou épousent des causes politiquement correctes. Petite revue loin d’être exhaustive des élus qui sont passés de l’extrême-gauche à la gauche ou de l’extrême-droite à la droite, voire le contraire. D’accord, ce n’est pas tout à fait le même phénomène. Transfuges, carriéristes... Donnez-leur le nom que vous voudrez.

 

François Dubout. Un sacré batteur d’estrade. La preuve, il se produit dans un spectacle patoisant, le Nénésse de Calais. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir slalomé entre le Front national et la droite dite respectable - même Jean-Louis Borloo l’avait soutenu -pour finir par échouer au Centre national des indépendants, parti associé à l’UMP. Non sans avoir contribué à faire battre la vieille mairie communiste de Calais par la candidate UMP. Anti Marine Le Pen. Donc soutien de la droite.

Philippe Guérard. Une autre boule de flipper née à Roubaix et implantée sur Armentières, qui a siégé au conseil régional en 1998 sous les étiquettes Front National (Le Pen), Mouvement National Républicain (Mégret) et Rassemblement Pour la France (Pasqua). Aujourd’hui à l’UMP. Même trajectoire en zigzag de l’extrême-droite à la droite, pour Bernard Dujardin mais à Tourcoing. Retour ligne automatique
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Jacques Bourrez
. Il vient du RPR, le grand Jacques de Loos-lèz-Lille. Mais la proportionnelle et le Front National lui paraissaient plus confortables. La guerre Mégret/Le Pen a chamboulé ses repères il y a dix ans. Du coup, retourné au bercail UMP.

Les historiens retiennent bien sûr l’année 1986 quand Bruno Chauvierre, candidat RPR malheureux aux municipales à Lille trois ans auparavant, et Jean Durieux, transfuge du giscardisme, passent au Front national. Ou encore le RPF Alain Bienvenu, qui avait mis le feu à la campagne de Lille en 2001. Tous trois n’y restèrent pas longtemps. Trop hard. Il s’y sont cramés.

Du rouge dur au rose bourgeois

Martine Filleul. La maolâtre de Martine Aubry. On est mauvaise langue : voilà 30 ans que la brillante conseillère générale de Lille-centre, longtemps chasse gardée de la droite, n’a pas ouvert les oeuvres du grand Timonier. Recentrée chez les socialistes, la vice-présidente du conseil général à la culture récite désormais les tracts du PS et chante la gloire de la maire de Lille.Retour ligne automatique
Daniel Rougerie. Un maoïste pur et dur ne pouvait que devenir chef de la police à Lille à la fin du dernier millénaire. Ou comment passer du petit livre rouge au grand bouquin rose de Pierre Mauroy raturé de Vert. Notre prof de math se fait à son tour aligner par les Verts en 2001 pour n’avoir pas voulu rentrer dans leur rang. Ils demandèrent sa tête à Martine Aubry qui baissa le pouce.

Bernard Roman. De son propre aveu, ça n’a pas duré longtemps. Mais il l’a fait quand même. Eh oui, dans son jeune temps, le beau Bernard a fricoté avec Lutte ouvrière. Même les communistes l’ont titillé. C’était à l’époque de Mai 68 ou un peu après. Mais tout le monde l’a oublié. Il est notable socialiste depuis si longtemps.

Martine Aubry. Eh non, la maire de Lille est une fidèle. Enarque, Parti socialiste, CFDT, les beaux ministères du travail ou de l’emploi et de la solidarité, Péchiney, les fondations exhibitionnistes, la culture à coup d’euros, les petits week-ends au Maroc... Rose bourgeois un jour, rose bourgeois toujours !