Copinage (peu) éhonté ! Éric Louis « Mes trente (peu) glorieuses ».

eric louis« Salut les copains-pines de la Brique. Encore un livre ! Et oué, entre deux journées d'usine je m'emmerde. J'espère que cet envoi gracieux me vaudra une putain de pub ! Je sais, je suis un crevard. -Éric- » C'est donc par ces mots de crevard qu'Éric Louis nous a gentiment dédicacé son nouveau livre intitulé "Mes trente (peu) glorieuses" sous-titrées "Autoprolographie" aux éditions Les Imposteurs.

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Another brique in the wall

Roger Waters, chanteur, bassiste et co-fondateur du groupe Pink Floyd, performait au stade Pierre Mauroy pour un concert XXL aux airs de meeting politique, le 12 mai 2023. Entre deux classiques, le rockeur de 79 ans ne s’est pas ménagé pour balancer des pains à tour de bras, comme il l’a fait pendant toute sa carrière. À intervalles réguliers, les écrans affichent de grands slogans qui laissent peu de place au doute quant à sa ligne de pensée :

« FUCK CAPITALISM ! »
« FUCK MILITARISM ! »
« FUCK SEXISM ! »
« FUCK RACISM ! »
« FUCK AUTHORITARISM ! »
 rogerblanc
Les messages s’enchaînent en épinglant les présidents américains, de Reagan à Biden, les qualifiant de « criminels de guerre ». Plus tard, Waters apporte son soutien aux lanceurs d’alerte Chelsea Manning et Julian Assange, menacés par la justice américaine pour avoir dévoilé des données sur les victimes civiles des guerres en Irak et en Afghanistan. Puis d’autres noms défilent, ceux de victimes de violences policières, comme Adama Traoré, Mahsa Amini, Philandro Castille, George Floyd, Stanislav Tomas... tous punis de morts pour « être noir », « être une femme », « être roumain ».

Chacune de ses injonctions est acclamée par le public lillois, largement acquis à sa cause. Ses détracteurs étaient d’ailleurs prévenus avant même le concert. « Si vous faites partie de ces gens qui disent “J’adore Pink Floyd mais je ne supporte pas les idées politiques de Roger”, vous pouvez aller vous faire foutre et vous rendre au bar tout de suite », annonce la voix-off de l’artiste, dix minutes avant la prestation. Il n’en fallait pas plus pour que les réac’ s’offusquent, relayés par le Figaro qui a désapprouvé la performance du chanteur avec sa voix « remplie de haine ».

Même s’il se bat depuis toujours pour les droits humains, Roger Waters a l’habitude de s’en prendre plein la tronche. Entre autres critiques, on l’a longtemps qualifié d’antisémite pour son soutien à la cause palestinienne et sa critique de la politique colonialiste d’Israël. Un grand classique. Mais ce sont des propos plus récents qui ont fait jaser, en marge de presque toutes les dates de sa tournée d’adieu, y compris à Lille. En septembre 2022, il publie une lettre ouverte dans laquelle il écrit que l’Occident devrait arrêter de fournir des armes à l’Ukraine et que Volodymyr Zelensky aurait toléré un « nationalisme extrême ». Il conclut en invitant le président ukrainien à mettre un terme à « cette guerre meurtrière » Cette sortie a été considérée par beaucoup comme complaisante vis-à-vis de Poutine et a même causé l’annulation de deux concerts programmés peu après en Pologne. Mais qu’a-t-il dit sinon que la guerre et les néo-nazis, c’est mal, et que les armes, ça tue des gens ?  

C’est vrai, Roger Waters a affirmé que la Russie avait répondu aux provocations de l’OTAN qui souhaitait s’implanter à ses frontières. Et oui, il se déguise en simili-officier SS pour critiquer les régimes fascistes. La provocation frôle parfois le dérapage, alors on surveille ses moindres faits et gestes parce qu’on a vu beaucoup de grands crus tourner au vinaigre. Quoi qu’on en pense, il a aussi déclaré dans une autre lettre ouverte (il aime beaucoup les lettres ouvertes) adressée à une jeune ukrainienne au tout début du conflit : « Je suis dégoûté par l’invasion de l’Ukraine par Poutine. C’est une erreur criminelle à mon avis, l’acte d’un gangster. Il doit y avoir un cessez-le-feu immédiat. Je regrette que les gouvernements occidentaux alimentent le feu qui va détruire votre beau pays en déversant des armes en Ukraine, au lieu de s’engager dans la diplomatie qui sera nécessaire pour arrêter le massacre. » Ouh le méchant pacifiste... Heureusement, toutes les Briques ne viennent pas s’ajouter au Mur qu’il s’efforce de déconstruire.

Loi Kasbarian-Berge, le projet qui fout la gerbe

Afin de protéger « les petits proprios qui ne roulent pas sur l’or » (des créatures mythologiques que le député Renaissance Guillaume Kasbarian serait le seul a avoir aperçus), la loi prévoit de dégommer...un peu tout le monde.

D’après une proposition de loi, votée en octobre 2022, les locataires, commerçant.es et accédant.es à la propriété, surendettés, et dont le bail a été résilié, encourent 7 500 euros d’amende si iels occupent toujours leur logement après la décision d’expulsion. Quant aux sans-abris et squateur.euses qui se poseraient dans un endroit inoccupé, les textes les condamne à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, car s’installer dans un lieu inhabité serait considéré comme violation de domicile, du moment qu’il contient des meubles. Logique.

Si l’idée principale est de réprimer certaines manières d’habiter, la proposition s’attaque aussi aux manières de lutter. Ainsi, les députés de la majorité ont inventé un nouveau délit « d’occupation frauduleuse d’un local à usage d’habitation ou à usage commercial, agricole ou professionnel » qui sera puni de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende. Une manière de cibler les grévistes qui occuperaient leur lieu de travail dans le contexte d’un piquet de grève. Et on peut même t’emmerder pour les zines que tu distribues, puisqu’un des amendements prévoit de sanctionner de 3 750 euros d’amende « la propagande ou la publicité » facilitant ou incitant les squats.

Ce texte qui criminalise les existences des précaires et autres galérien.nes, et qui, selon toutes les associations pour le droit au logement, ne répond pas du tout aux enjeux de la crise du logement, est sans surprise soutenu par LR et le RN à l’Assemblée. Au moment d’écrire ces lignes, la proposition est sur le point d’être votée au Sénat, le 14 juin.

Y’APU de sous ?

Hasard du calendrier, ce même jour, les Ateliers Populaires d’Urbanisme (APU) de Fives, du Vieux-Lille, et de Moulins se mobilisent contre la suppression de leurs subventions du Département du Nord. Encore un coup de plus contre ces assos sous-financées, et qui reposent en grande partie sur ses bénévoles.

Cette triste coïncidence montre bien que cette loi s’inscrit dans un contexte général de protection des bourgeois, de leurs intérêts, de leurs propriétés. Plus que jamais, nik les huissiers !

Mortelles frontières

Mercredi 31 Mai, un homme de 25 ans venu du Soudan a chuté d’un camion dans lequel il tentait de monter dans la zone industrielle de Marck pour passer au Royaume-Uni. Le poids-lourd lui a roulé dessus. Le chauffeur a continué sa route sans s’arrêter.
Une enquête est ouverte pour déterminer s’il s’agit d’un délit de fuite ou si le chauffeur ne s’est pas rendu compte du drame. Le 10 mai, un autre soudanais est mort après avoir été percuté par un véhicule sur la rocade portuaire de Calais.

Depuis 1999, 367 personnes sont décédées en tentant de franchir la frontière franco-belge et le Royaume-Uni. L’Union Européenne a supprimé les contrôles douaniers au sein de l’espace Schengen, en contrepartie, les frontières extérieures de cet espace ont été renforcées. On parle depuis d’« Europe forteresse ». Le Royaume-Uni ne fait pas partie de l’espace Schengen, ainsi, la frontière franco-belge et le Royaume-Uni est très surveillée. Le Royaume-Uni a négocié que la frontière soit sur la côte française. Les personnes qui espèrent passer en Grande-Bretagne sont systématiquement harcelées. Les expulsions des campements sont fréquentes, les tentes sont lacérées, les biens confisqués, les personnes humiliées.

Les obstacles mis en place par les gouvernements rendent les passages toujours plus dangereux et augmentent les risques de drames. Le site lesjours.fr a cherché et compilé les exilé.e.s disparu.e.s le long de cette frontière maritime. Leur « Mémorial de Calais » recense les victimes pour qu’on ne les oublie pas.

Bennnfrontiere mortelles

Justice oisive à Lille : plus d'un an d'attente pour les procès de manifestant.es

Ça se bouscule aux portes des tribunaux. La faute à qui ? La police ! À Lille, de nombreux procès bidons sont prévus pour juger les personnes qui se sont fait ramasser avant, pendant et après les manifs. Tellement que certains procès ne se tiendront qu'en septembre... 2024 ! La justice est vraiment oisive.
 

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En brèves

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