En bref

Prison de Loos  : zone de non-droit

Pour que les prisonniers restent liés avec leur famille, le Code de Procédure Pénale prévoit qu’« il doit être particulièrement veillé au maintien et à l’amélioration de leurs relations avec leurs proches » (art. D 402, repris par le Conseil de l’Europe). Illustration à la Prison de Loos en février dernier  : alors que les parloirs sont le seul lien entre la prison et le dehors, une mère de 55 ans s’est vu notifier l’interdiction de voir son fils pour une durée d’un an, sans aucun motif. Aidée par l’OIP (Observatoire International des Prisons), elle s’est plainte à l’administration pénitentiaire qui a nié avoir pris cette décision contraire à la loi. La sanction - comme par magie - s’est réduite à 15 jours, et le motif  : avoir apporté des gâteaux au chocolat à son fils lors de sa précédente entrevue.

Police bruxelloise

Des rebelles anti-impérialistes lilloises et lillois se sont joints à la révolte internationale pour prendre d’assaut le sommet de l’OTAN qui a eu lieu en Belgique ce 22 mars.... pour finir dans les cages du commissariat central de Bruxelles.  Après sept heures de garde à vue, on les a libérés en échange de la signature d’un document stipulant ô combien on les avait bien traité-e-s. 7h dans une pièce ignoble, sans boire ni manger, sans pouvoir aller au toilettes  - d’autant qu’un des révoltés avait la colique. Refusant de signer cette déclaration mensongère, une des rebelles s’est vu menacée par la flicaille de repartir au trou pour 5h de plus.

Accident du travail

Le 4 mars dernier, un ouvrier de 33 ans est mort sur un chantier à Wattrelos. Une nacelle a flanché. Chute de 20 mètres. Dans cette situation, la logique voudrait qu’on interroge l’entreprise quant aux conditions de sécurité, ce dont elle est légalement responsable. Mais dans un article de quinze lignes le lendemain, La Voix du Nord ne pose que deux questions  : «  La victime a-t-elle manqué à une obligation de sécurité lors de son installation sur la nacelle  ? La structure a-t-elle cédé suite aux vents violents (…)  ?  ». Puis elle s’en remet docilement à l’enquête policière. On aurait aimé entendre les collègues de l’ouvrier ou les syndicats de la boîte… Mais non, il faudra attendre la sentence des magistrats, comme ce fut le cas le 23 février. A l’époque, La Voix dû se résoudre à annoncer, toujours très brièvement, que les deux dockers morts au port de Dunkerque un an auparavant (ensevelis sous des tonnes de charbon) n’avaient pas été victimes d’un accident imprévisible. La société Sea Bulk fut jugée coupable de «  négligences  ». L’accident «  aurait pu être évité  ». Verdict  ? Une amende de 26 000 euros pour l’entreprise. Le patron a dû également débourser 4500 euros. Comme justice de classe, on fait pas mieux.