En bref et contre tout...

Léche-cul contre langue de bois

« À Lille, l’écologie est un levier pour le mieux-vivre ». Le 22 août, Le Monde sert la soupe au PS, tendance Aubry. Sa politique lilloise est formidable, des « éco quartiers » à « l’habitat durable », en passant par le recylage et les milliers d’emplois créés. Puis le quotidien surrenchérit aveuglément : « Pour lever les résistances, les incompréhensions, la mairie doit sans cesse consulter les associations, la population, les entrepreneurs ». Danielle Poliautre en profite pour se faire mousser : « Sans cette démocratisation des enjeux, une politique environnementale ne descend pas au niveau individuel. On se retrouve avec des directives mal comprises, autoritaires, une sorte de dictature verte ». Quelle démocrate ! Mais on finit par se demander si on habite la même ville : « Nous résistons aux tendances actuelles du marché, un centre-ville musée pour riches avec des rues piétonnes qui se vident la nuit, au milieu d’une grande banlieue sinistrée, envahie de voitures. » Un mensonge de plus ou de moins...

Vive la dictature... loin de chez nous

Si Poliautre marche sur des oeufs pour ne pas imposer une « dictature verte » au patronat local, Aubry ne s’embarrasse pas du régime dictatorial chinois. Dans son édito estival de son Lille Magazine tiré à 110 000 exemplaires (deux fois le tirage de l’Huma), elle part en guerre olympique : « Je voudrais souhaiter plein succès (...) à tous les sportifs français partis conquérir records et médailles à Pékin ». Pas même un saupoudrage droit-de-l’hommiste  ! Rien à foutre. Nous on souhaite plein succès à toutes les révoltes payasannes et à tous les mouvements de résistance chinois...

Disparition.eu

Les media de masse n’en finissent plus d’oublier ces sans papiers arrêtés, enfermés, battus, expulsés ou laissés à l’abandon dans la jungle calaisienne. Un homme fauché par un camion à Boulogne ? Quasi nada dans la presse régionale. Face à l’oubli et à l’anonymat un site fait de la résistance - symbolique. Lancé par des lillois.es, il appelle victimes et témoins d’arrestations à rendre visibles les pratiques humiliantes de la police. Pour que la mémoire collective soit une arme : disparitions.eu.

Démocratie participassive

Après avoir été élue par à peine un.e lillois.e sur quatre, la majorité socialiste n’a pas jugé bon d’organiser des élections pour les conseils de quartier. A quoi bon ? Puisqu’ils n’ont qu’un pouvoir consultatif. Et qui siègera dans les conseils de quartier ? «  Les grands gagnants seront avertis par courrier dans les prochains jours » (20 minutes, 26/05). Et oui, les gentils citoyens ont été tirés au sort ! Si l’un refuse, c’est le suivant sur la liste qui gagne la place ! Soyez rassurés, ils n’auront qu’un tiers des sièges. Un autre tiers est réservé aux « forces vives » désignées par la mairie (commerçant.es aisés et associatifs à la botte des réseaux socialistes ?). Le reste étant un « collectif de membres » nommé par les mal-élu.es (vive le copinage politique ?).

Indiscipline de parti

En juillet, le Mouvement des Jeunes Socialistes a voulu manifester contre le gouvernement, devant… Lille Plage (La Voix du Nord, 27/07). C’est sans doute faute d’autorisation de Martine - qui défend toujours ardemment ses vitrines – que le tractage a été interdit et déplacé au métro Porte des Postes. A quand une manifestation des MJS devant la mairie de Lille ?

Les roues de l’infortune

Parmi les préjugés les plus répandus, il y a celui selon lequel celles et ceux qui vivent en caravane seraient des nomades, accoutumés à se déplacer. A la préfecture du Nord, on y croit dur comme fer et on le teste été comme hiver. Surtout quand il s’agit des Roms. Pour ce qui est de l’hiver, on se souvient de l’expulsion en décembre de dizaines de familles roumaines de la friche Saint-Sauveur. Cet été, la préfecture a remis ça. Le 29 juillet dernier, elle fait évacuer une soixantaine de Roumaines et Roumains installés aux abords du rond-point de la porte de Valenciennes, sur un terrain appartenant à... Lille Métropole Habitat ! Ironie du sort, l’office public en question (présidé par Alain Cacheux) prévoit, dans le cadre du Grand Projet Urbain, la construction d’une route à cet endroit. Ironie des mots, sur les panneaux surplombant le site, on lit le slogan « un nouvel art de vie pour tous ». Et foutage de gueule tout simplement, aucun autre lieu d’accueil convenable ne leur est proposé, d’autant plus que « les caravanes [n’étaient] pour la plupart pas en état de rouler » (VDN 30/07/2008). Les « infortuné-es » se retrouvent cent mètres plus loin sous le métro aérien, entre deux voies de circulation. « Ce sont eux qui ont choisi de vivre là, affirme-t-on à la préfecture. Ces personnes sont libres d’aller où elles veulent. » Pas d’inquiétude à avoir donc. C’est l’été, et comme dit la chanson, la misère sera moins pénible au soleil. Sauf que dans le Nord, c’est pas gagné...!

Devinette

Qu’est-ce qui peut enfermer autant qu’une cellule, mais dont le temps de garde à vue dure 41 ans ? Réponse : le travail salarié ! Et pourquoi faire ce lien ? Parce que prochainement l’ancien commissariat central de Lille sera recyclé en Maison de l’emploi, selon la volonté du dernier conseil municipal. Développement durable d’un système d’encadrement des personnes à vie.

Radios libres : disparition programmée ?

Face à la soupe commerciale des radios marchandes, les radios libres restent un espace d’expression important. Le gouvernement veut flinguer tout ça à coup de passage au numérique. Fini la bande FM. L’autodiffusion ne sera plus permise puisqu’il faudra passer par un prestataire privé pour diffuser en numérique, et assurer en plus une double diffusion FM/numérique les 1ères années, sans compter les investissements ou la formation à financer... Ajouté à la baisse future de leurs subventions avec la fin de la pub sur les radios publiques (qui servait de fond de financement), une partie des radios libres vont droit dans le mur. Le dépôt des demandes de fréquence numérique au CSA clôture le 1er octobre. La mobilisation à la rentrée sera donc décisive... Et on suivra ça de près !Retour ligne automatique
http://radiosenlutte.free.fr

Les vautours de la frite... et leurs alliés

Cht’i business. Le label se décline à toutes les sauces. Le must, c’est « La Frite du Nord », sous titrée « L’Frite de ch’Nord ». Voilà pour l’emballage « bilingue », le « packaging ». Cette merde est lancée par Mac Cain, La Voix, Dany Boon et le gratin politique local le 30 mai dernier, sous couvert de « Bienvenue chez les cht’i ». Du beau foutage de gueule. Le plus drôle, c’est que les capitalistes de chez Mac Cain, ça fait 12 mois qu’ils mettent au point leur frite. Avec « un système de coupe aléatoire assez compliqué qui a demandé 6 à 7 mois de recherches en interne » ; l’imitation des « cuisinières nordistes » est assurée. Des gros babaches direz-vous. Mais c’est pas fini. Leur frite est labellisée « Fabriquée par des cht’is », et testée par Axens, le « spécialiste de l’analyse sensorielle ». Sans tarder, La Voix du Nord, toujours à la pointe du scoop publicitaire, sollicite ces charognes de Mac Cain pour un « pack publicitaire   » : les vautours peuvent installer plusieurs friteries Momo (celle du film) pour la fête à Danny, et lancer ainsi leur frite à fric, ajouté à quelques pages de pub dans le quotidien gangréné. Le tout négocié à 180 000 euros. Surveillez vos arrières, bourgeois nantis qui transformez le Nord en marchandise, comme les briques et les pavés, les patates ça peut faire mal.

Prémices de Lille 3000

Afin d’en faire un lieu de haute et basse culture la mairie de Lille va réaménager la gare Saint-Sauveur. Dans le quartier de Moulins, c’est devenu un point de repère vital pour toutes les personnes qui y reçoivent les repas distribués par les Resto du Cœur. Restent deux options : rénovation avec ou sans les gêneurs. Lille Solidarité contre Lille 3000 ? Le social ou la « culture » ? Un match qui va être serré, on s’en doute…