En bref et contre tout ...

Je marche seul

Gérard Caudron, c’est le Capitaine Fracasse de la métropole lilloise. Voix de sergent-chef et œil de tigre. Ex socialiste, ex député européen, ex maire de Villeneuve d’Ascq sorti par la petite porte puis revenu par la fenêtre au printemps dernier, il tient dans sa main une des clés du grand stade qui doit se construire sur sa commune. Il était farouchement contre puis s’est prudemment abstenu, il y a quelques semaines lors du vote définitif. Pour lui, c’est une formidable monnaie d’échange. Gros sous de la communauté urbaine pour Villneuve d’Ascq, une grande vice-présidence pour lui, et surtout l’espoir de continuer à avancer ses pions et ses troupes dans les élections régionales et cantonales qui se profilent. Sous sa bannière évidemment.

La communauté urbaine en bourse

57 % des 1,7 milliards d’euros de dette de la Métropole ont été contractés sur des produits financiers spéculatifs. C’était pas dans les programmes électoraux. La bourse déraille (notamment Dexia, le créancier de LMCU), ce sera donc dans les impôts !Retour ligne automatique
Source : Rue89, 18/10/08,

Un an d’arnaques

Le casino Barrière a fêté son anniversaire. Un an déjà que le PS lillois a inauguré ce temple du jeu d’argent. Les nouveaux locaux en construction sont bientôt prêts : une grosse verrue sur le parc des Dondaines. Bien heureusement, les résultats financiers ne sont pas euphoriques : 25 % en-dessous du bénéfice espéré. C’est encore trop !

Grand écart

Aubry a de l’estime pour l’ancien patron du Medef, avec qui elle a bossé à Pechiney. Elle est alliée à Lille avec le MoDem, traditionnellement à droite. Elle se revendique du combat ouvrier*. Elle a milité pour la constitution européenne, sauce néo-libérale. Elle dit avoir « des valeurs communes avec l’extrême gauche »**. Son secret ? Elle a fait l’ENA.Retour ligne automatique
* Nord Eclair 27/06/08Retour ligne automatique
** Le Monde, 28/09/08.

Nettoyage policier

Le 23 septembre, 250 roms sont délogés par les CRS d’un terrain municipal Porte d’Arras, sur demande de Martine Aubry. Le 28 octobre, des dizaines de caravanes sont à nouveau expulsées Porte de Valenciennes, d’une propriété de LMH, le bailleur social présidé par Alain Cacheux, l’adjoint d’Aubry. La mairie de Lille ferme les yeux sur ses bidonvilles, et préfère le recours aux expulsions.

Qu’elle s’en aille !

Après une campagne ni droite ni gauche, la maire UMP de Calais, Bouchart, s’appuie sur un discours qui n’a rien à envier aux lepénistes. « Il y a un véritable laisser-aller depuis le début de l’année. Les clandestins à Calais ne sont plus 300, mais près de 500. Désormais ils squattent le centre ville. Et tout le monde en souffre ». Elle a « alerté les services de l’État » et demande un « renforcement des contrôles autour de Calais »*. Deux jours plus tard, l’état d’urgence est quasi déclaré dans un quartier calaisien. 250 CRS et gendarmes expulsent un grand squat qui hébergeait des centaines de réfugiés et 120 d’entre eux sont « emmenés » par la PAF. Retour ligne automatique
* 20Minutes (de pub), 20/10/08

« Espoir Kärcher »

Le 30 septembre, le chien de garde du Nord déverse sa bave de lèche-cul sur le tapis rouge de Fadela Amara, venue vendre son plan « Espoir Banlieue ». Le papier évoque à peine les méfiances de la Mission Locale pour terminer par un vibrant appel à la paix (sociale) : « Ville, Mission locale et Ingeus se rencontreront régulièrement. Les inquiétudes sont presque levées. Pas de concurrence, mais une ’’complémentarité ’’ ». Gageons que les mêmes quartiers déclassés sauront se procurer quelques lectures plus sauvages, loin de ces nouveaux chiens de garde.

Le chômage est un sport de combat

Le 29 septembre, Fadela Amara, en grande pompe, est venue à Lille signer les premiers « contrats d’autonomie ». D’ici la fin de l’année, 450 jeunes de 18 à 25 ans seront ainsi suivis par INGEUS : les coachs du reclassement qui travaillent en « win-win » (comprendre : ils sont payés au résultat). Leur mission (prononcer « micheune ») : booster les jeunes précaires appétents en performances, qui doivent relever le challenge d’un progess-step  vers l’emploi. Jeunes chômeurs, imaginez Jean-Claude Vandamme ou Ophélie Winter au guichet d’une ANPE privée. Vous y êtes. (Plus d’infos sur INGEUS : La Brique n°5)

J’ai comme une envie de...

D’après le quotidien véreux régional, la geôle de Loos (650 détenu.es pour 480 places) est « une maison d’arrêt vétuste, mais humaine ». Les prisonniers jouent à «  cache-cache au retour de l’infirmerie », et « les détenus ne sont pas oppressés par l’omniprésence des gardiens, qui semblent de plus maîtriser des rapports sociaux suffisamment sereins ». Les suicides s’enchaînent dans les taules de France. Les détenu.es s’entassent. Les peines de prison pleuvent. Les classes populaires morflent. Les militant.es aussi. Les prisons sont pourries, le traitement des taulards est brutal, infecte. Ce 23 octobre, La Voix, comme souvent, nous donne envie de vomir.

Pargneaux, l’anti-écolo de base

Le 15 octobre, le maire « socialiste » d’Hellemmes Gilles Pargneaux faisait abattre un bosquet d’arbres centenaires. Quel profit ? Le plaisir de voir sortir de terre des immondices de béton pour le compte d’Habitat du Nord, un office HLM. Le comble serait que les bâtiments bénéficient du label « développement durable » : Haute Qualité Environnementale. Comble qui ne ferait pour autant pas avaler la pilule à l’ARID, un collectif d’habitant.es hellemmois qui s’est battu plusieurs mois contre ce piteux projet. Ils auront tout de même gagné la préservation de la Maison Dewas, la plus ancienne d’Hellemmes, qui sera démontée et reconstruite à l’identique un peu plus loin. Rien n’est trop bio pour les copains promoteurs du maire.

Antinucléaire

L’Agence Nationale de gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) recherche des communes du nord de la France qui accepteraient d’enfouir des déchets « à faible radioactivité ». Pour l’instant, l’accueil est plutôt froid dans notre région, qui a déjà son lot de pollutions industrielles et nucléaires. Pourtant, dans une interview, Patrick Charton, adjoint au Directeur « Sûreté, qualité et environnement » se veut rassurant. Avec ses potes de l’ANDRA, il s’est froissé le neurone pour se faire comprendre des habitant.es de la région encore dans un million d’années, afin de leur signifier en une image : «  Ne pas creuser ici, ça peut faire très mal ». Pour ça il imagine des monticules de 30m de haut, en marbre, saphir ou titane, surmontés du pictogramme ad hoc. Problème : n’ayant pas encore fini de déchiffrer les traces du passé (Carnac, Lascaux, Ile de Pâques...), quel pictogramme va-t-il bien pouvoir trouver pour un futur aussi éloigné ? Un appel à concours est lancé. À ce jour, le lauréat est l’auteur du panneau : « danger : grosse merde ! NB. à re-traduire dans 100 ans ». Avant le suicide de l’humanité par erreur d’interprétation !

* Le Monde, 10/09/08

Photo de famille ?

Le 15 octobre, Daniel Schneidermann est (encore) invité par Sciences Po Lille. La conférence commence à peine. Au milieu de son introduction, le directeur de l’IEP s’emmêle les pinceaux : « Daniel Schneidermann a créé Arrêt sur image avec Pierre Carles ». À ces derniers mots, l’ex-collègue du réalisateur de Pas Vu, Pas Pris* manque de s’étouffer, bégayant un «  Ah non ! Ah non, non, non ! ». Habitué du recadrage télégénique de plateau, notre cuistre tente la diversion : «  en plus j’ai fait des bouquins » Puis annonce la couleur : « On va causer de mon parcours, ok ? C’est le plus intéressant pour moi et concret pour vous ». On s’est cassé, bien sûr.Retour ligne automatique
* et surtout d’Enfin pris, ou Carles règle ses comptes avec un Schneidermann rentré sagement dans le rang.Retour ligne automatique
Voire aussi Volem rien foutre al pais...

Bon débarras

En 2007, nous avions fouillé les coulisses des Transphotographiques (cf. Brique N°2). Une cave hors normes en guise de locaux, des Polonais embauchés au noir, des salarié.es sur-exploités et méprisés. Un mystérieux festival de photos en Pologne, Transphotographia, financé sur les fonds propres du président, Spillebout. Et... Malheureusement, une personne de l’organisation du festival revenait sur ses déclarations in-extremis, après un coup de pression... Retour ligne automatique
Malgré les 250 000 euros versés par la mairie et un budget total qui dépasserait le million d’euros, la Maison de la photo à Fives (vitrine annuelle des Transphotos) vient de fermer ses portes - temporairement. Et le festival 2008 pourrait avoir été le dernier. Tant mieux.

En 1992, l’alliance Borloo-FN

Un télespectateur du JT de France 2 du 21 septembre, où Borloo vient faire sa com’, n’est pas content du tout. Il l’accuse de « réécrire l’histoire [...] en affirmant n’avoir pas accepté les voix FN pour être élu Président de la Région [NPDC] ». Borloo dit en direct : « Il y avait beaucoup de Front national et on a... Mais vous savez j’ai vécu une nuit incroyable dans ma vie [...] en 1993 : les élections régionales du Nord Pas-de-Calais. Il y a le dépouillement et j’entends : « Jean-Louis Borloo élu Président de la région » et je me dis « Mais comment c’est possible ? » On avait certes été largement en tête mais enfin, cela ne suffisait pas. Le Front, sans que je leur... avait voté pour moi et j’ai demandé qu’il y ait un nouveau vote, j’ai refusé d’être Président... et c’est d’ailleurs comme ça que Madame Blandin a été la première verte Présidente de région en France. ». Borloo menait alors une liste « BORLOO-OXYGENE » avec le slogan « Ni gauche, ni droite, en avant ! » et avait en effet traîner la patte pour au final demander un nouveau vote. C’est sûrement ce soir là qu’il comprit que le meilleur moyen de ne plus dépendre de élus frontistes était de siphonner leur réservoir électoral, en adoptant une partie du dicsours de la haine.